Roulottes en forêt publique: la « loi de la jungle » dénoncée
« On en a assez que ce soit deux poids, deux mesures sur les terres publiques. On veut juste qu’on soit égaux, ceux qui ont des baux de villégiature et ceux qui n’en ont pas. »
C’est ainsi que s’exprime Jacques David, président du Regroupement des locataires des terres publiques du Québec (RLTPQ) pour la région Laurentides-Outaouais. Le résident de Mont-Tremblant dénonce l’inaction du gouvernement à assurer le respect des réglementations auprès des campeurs dans les territoires non organisés, alors qu’il serre la vis à ceux installés sur des ZEC (zones d’exploitation contrôlée) ou qui ont un bail en bonne et due forme.
« Nous autres, les locataires, on est obligé de se conformer à des règlements de plus en plus sévères. En plus d’avoir subi des hausses de loyer importantes, le ministère de l’Environnement nous oblige à installer des fosses septiques et un système de traitement des eaux usées dans chacun des campings aménagés. Pendant ce temps-là, les roulottes installées illégalement en forêt continuent d’envoyer leur merde dans la terre, et personne ne s’en occupe », rage-t-il.
Les différences
L’inégalité est d’autant plus frappante que du côté des ZEC, un grand ménage est en train de s’opérer concernant la pratique du camping. Pour éviter la villégiature déguisée, les roulottes qui ne sont pas dans des campings aménagés de huit emplacements et plus devront être déplacées chaque année au plus tard le 30 novembre. Des inspecteurs des municipalités régionales de comté (MRC) veillent à ce que cette réglementation soit observée, puisque chaque locataire de terre publique a une adresse. Les locataires doivent aussi payer, outre leur bail, leurs taxes foncières et scolaires.
Pendant ce temps, pour les terres publiques dans les territoires non organisés (TNO), les règles spécifiques au camping ne sont généralement pas appliquées. Résultat: une multitude de roulottes plus ou moins mobiles y sont installées depuis longtemps, souvent entourées d’installations fixes. Ces villégiateurs illégaux contournent la plupart du temps les normes environnementales et ne paient aucune taxe. De quoi faire rager le RLTPQ.
Que faire?
Quelle est la solution à ce problème, alors? Jacques David propose quelques pistes de solution. « J’admets que ce n’est pas facile à gérer, mais il faut un peu de volonté. Les agents de la faune pourraient dénoncer les campeurs illégaux qu’ils croisent et les obliger à s’enregistrer pour qu’ils paient leur juste part et se conforment à la réglementation. Les MRC aussi devraient faire plus en envoyant leurs inspecteurs sur les TNO », croit-il.
Le président régional assure que le RLTPQ continuera à mettre de la pression sur le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, afin qu’une équité soit rétablie entre les détenteurs de baux et les illégaux.
« Nous sommes pour l’accessibilité de toutes les classes de la société à la forêt du Québec à des coûts raisonnables, mais cette accessibilité doit supposer un juste partage des responsabilités et obligations. Le ministre doit mettre un terme à la loi de la jungle », conclut-il.
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