Alors que le premier ministre François Legault souhaite augmenter l’autonomie alimentaire du Québec, les producteurs locaux sont de plus en plus sollicités avec l’actuelle crise. Les gens veulent jardiner, manger de la nourriture d’ici et apprendre à s’autosuffire.
Plusieurs fermes et entreprises locales proposent ces formules depuis bon nombre d’années. Toutefois elles deviennent maintenant presque un incontournable.
« On se sent plus utiles et importants que jamais. On voit maintenant les limites de la mondialisation. Avec les fermetures de frontières, on verra des pénuries. On sent l’éveil quant à l’importance d’avoir plusieurs petites fermes en région. Notre modèle d’affaires est durable et équitable », soutient Véronique Bouchard, copropriétaire à la Ferme aux petits oignons de Mont-Tremblant, en affaires depuis 15 ans.
La Ferme aux petits oignons cultive des fruits et légumes et offre des paniers bio solidaires. Elle travaille également en collaboration avec la ferme Picardier à Brébeuf pour la volaille et la viande. « On voit un modèle de solidarité et une résilience alimentaire avec cette crise. On a adapté notre offre en permettant aux gens d’avoir accès, via notre site Web, à des livres de jardinage. On vend également des plants pour qu’ils puissent démarrer leur jardin », poursuit-elle.
Celle-ci veut accompagner les gens avec la nouvelle réalité qu’entraîne la crise. « On va les aider à changer leur vision et leur rapport à l’alimentation, à avoir plus de gratitude. Je pense à l’apparence des légumes, ajoute-t-elle. Dans un contexte de pénurie, c’est un peu délicat de gaspiller parce qu’un légume ne ressemble pas à ceux qu’on voit dans les épiceries et n’a pas l’air « parfait ». De plus, il faut accepter de les manger selon les saisons. On aide aussi la clientèle au niveau de la réduction d’emballage. »
Produire à l’avance
Aux Serres Arundel, les choses étaient prévues. « Je savais qu’avec la crise, les gens demanderaient des plants de légumes. On a donc produit moins d’ornemental et on s’est concentrés sur la production de légumes », soutient Guylaine Berlinguette, directrice générale qui qualifie tout de même cette période de pandémie d’« épouvantablement stressante et compliquée ».
En effet, celle-ci explique qu’elle doit fonctionner à personnel réduit avec une très grande demande. « Notre volet production n’a jamais cessé de fonctionner. Nos jardineries sont maintenant ouvertes, mais ne l’étaient pas tout récemment. On doit s’adapter pour répondre aux besoins. Les gens sont pressés de commencer leur jardin. Ils veulent déjà planter, mais c’est un peu tôt, les plants ne sont pas prêts. Ils ont peur d’une pénurie de plants, mais on a prévu et on en a produit beaucoup! »
Celle-ci soutient qu’elle-même redéveloppera une autonomie alimentaire pour sa famille avec des poulets de chair et poules pondeuses en plus de ses plants de légumes. De plus, son entreprise misera sur un commerce local plutôt qu’externe.
À Val-David
La municipalité de Val-David emboîte le pas et modifie sa réglementation afin d’encourager l’autonomie et la solidarité alimentaire au sein de sa communauté. Les citoyens sont désormais autorisés à posséder un poulailler urbain en respectant certaines conditions. Ils peuvent aussi aménager un potager sans demande de permis et une serre plus grande avec l’obtention d’un certificat d’autorisation.
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