Semaine de l'action bénévole
Tisser des liens pour mieux s’intégrer
Dans les Laurentides, un réseau citoyen démontre la puissance du bénévolat pour créer du lien social et faciliter l’intégration. Réseautage Citoyen Laurentides, ce n’est pas un organisme officiel, mais plutôt une initiative communautaire née du terrain et portée aujourd’hui par une équipe de bénévoles engagés. À l’occasion de la Semaine de l’action bénévole, L’info a rencontré Josée Dufresne, l’une des fondatrices du réseau.

« Nous croyons que le bénévolat est un élément essentiel pour développer nos communautés », explique Josée Dufresne. Ancienne agente d’accueil, d’intégration et de rétention au sein du Carrefour Jeunesse Emploi, elle a été l’une des premières à accueillir les nouveaux citoyens venus s’établir dans la région. « Quand je travaillais là, on ne parlait pas d’immigration ou de pénurie de main-d’œuvre. On parlait d’humain. De familles, de gens seuls, de nouveaux visages qui avaient besoin d’un coup de pouce pour s’installer et se sentir chez eux. »
C’est dans ce contexte qu’est née la page Facebook Réseautage Citoyen Laurentides, un outil d’abord utilisé pour garder contact avec les nouveaux arrivants, partager de l’information et organiser des activités. Rapidement, la page devient un espace vivant où s’échangent astuces, invitations, recommandations et bienveillance.
Une transition naturelle vers le bénévolat
Lorsque Josée Dufresne est partie travailler à son compte, l’initiative aurait pu s’éteindre. Mais ce sont justement les personnes qu’elle avait aidées qui ont pris la relève. « Plusieurs ont dit : on ne peut pas arrêter ça, il faut continuer, on va donner au suivant. » Ainsi est née la deuxième phase du réseau : un mouvement porté bénévolement par des citoyens engagés.
Depuis, Réseautage Citoyen Laurentides organise des 5 à 7, des pique-niques, des cercles de tricot, des rencontres en anglais ou en espagnol, des parties de cartes… mais aussi, et surtout, relaie les activités communautaires locales. « Notre but, ce n’est pas d’être toujours les instigateurs. C’est de faire connaître ce qui existe, d’encourager les gens à sortir, à se rencontrer. »
L’accueil comme mission première
La mission du réseau est claire : souhaiter la bienvenue aux nouveaux citoyens et faciliter leur intégration. Pas seulement aux personnes issues de l’immigration, mais à quiconque choisit de s’installer dans les Laurentides. « L’accueil, c’est l’affaire de tout le monde. Souvent, les nouveaux citoyens ne savent pas comment se faire des amis, comment trouver un bon dentiste, une garderie, un emploi. Ce qu’on offre, c’est un espace pour poser des questions, tisser des liens, se sentir moins seuls. »
Mme Dufresne insiste : l’intégration passe par l’attention. Et cette attention, c’est aussi une responsabilité collective. C’est là que le bénévolat prend tout son sens. « Quand tu es un nouveau citoyen, la plus belle chose que tu peux t’offrir, c’est d’aller ‘’bénévoler’’. Tu rencontres des gens, tu contribues, tu te sens utile. »
Une communauté bienveillante
Le réseau, qui compte aujourd’hui plus de 700 membres sur sa page Facebook, fonctionne grâce à une rotation naturelle de ses bénévoles. « Chaque année, le comité change. Des gens s’investissent un temps, puis passent le flambeau. C’est vivant, organique, et surtout, toujours bienveillant. »
Mme Dufresne aime parler de « tisseuses de liens ». Elle-même agit comme courroie de transmission, facilitatrice de rencontres. « Ce qui fait que ça marche, c’est l’ouverture. L’ouverture à l’autre. L’envie de créer du lien. »
Pour elle, c’est clair : « Il n’y a rien de plus cool que de parler aux gens. » Et en cette Semaine de l’action bénévole, son message est limpide : que l’on soit nouvel arrivant ou résident de longue date, le bénévolat est une formidable manière de contribuer à une communauté plus humaine, plus accueillante, plus soudée.

Josée Dufresne, bénévole.
Photo Marie-Pierre Tremblay
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