5 questions à une travailleuse sociale de Sainte-Agathe
Dans le cadre de la Semaine des travailleurs sociaux 23 au 29 mars 2025, L’info s’est entretenu avec Audrey-Anne Lamarre, travailleuse sociale à Sainte-Agathe-des-Monts.
- Quel est le métier de travailleuse sociale et qu’est-ce qui vous a motivé à le pratiquer ?
A-AL: Le métier de travailleuse sociale était tout d’abord affilié avec l’Église catholique ; c’était des initiatives pour aider les plus démunis dans un esprit de charité. Puis, tranquillement, les travailleuses sociales se sont professionnalisées, et c’est devenu un métier. Elles demeurent intégrées dans la communauté pour aider les personnes les plus démunies, mais aussi toutes les personnes qui font partie de groupes plus marginalisés. Les travailleuses sociales travaillent donc pour les gens, contre les inégalités sociales et en défense de droits pour assurer la justice sociale de toutes les personnes d’une communauté.
J’ai toujours eu un intérêt pour les cours de sociologie, d’étudier les sociétés, de réfléchir à comment l’organisation sociale entraînait des mouvements sociaux. J’ai toujours eu un intérêt aussi pour toute la question des inégalités sociales, la défense de droits. C’est ce qui m’a motivée à prendre mes études dans le domaine du travail social.
2. Quelle est la différence entre une travailleuse sociale et un psychologue ?
A-AL: Je pense que les professions se sont toutes spécialisées dans des domaines distincts. Là où ça vient changer, c’est vraiment au niveau des champs d’expertise de certaines personnes, de l’approche qui est utilisée.
Les travailleuses sociales vont viser beaucoup plus sur l’environnement de la personne. Ça fait qu’ils vont regarder, oui, les difficultés individuelles, mais aussi les facteurs dans l’environnement, que ce soit les relations au travail, les relations à la maison, le statut socio-économique de la personne, le quartier où elle habite, sa place aussi dans la société. Ça fait que c’est d’avoir cette analyse de tous les différents facteurs dans l’environnement de la personne, mais aussi dans sa vie personnelle, qui permet d’adresser tous ces facteurs-là en travail social.
3. Quelles sont les raisons de consulter en travail social ?
A-AL: Les raisons de consulter en travail social sont vraiment variées. Que ce soit un épisode de vie difficile comme un deuil, une séparation, l’annonce d’une maladie, ça peut être aussi des enjeux qui affectent son fonctionnement quotidien, que ce soit de l’anxiété, des enjeux de santé mentale, des problèmes de communication, d’estime de soi, ça peut être ça. On travaille aussi avec des personnes qui viennent de communautés plus marginalisées, des personnes sous la diversité LGBTQIA2+, les personnes en handicap, neuroatypiques, etc. C’est pour ça qu’on retrouve des travailleurs sociaux à l’hôpital, au CLSC, au privé, dans les organismes communautaires.
4. Quels sont les plus grands défis qui sont actuellement dans le travail social ?
A-AL: Avec l’individualisation et l’évolution de la société, il y a une présence un peu plus actuelle d’individualisme. On est beaucoup plus dans une société où chacun fait ses choses, chacun de son côté, ce qui fait que la profession de travailleuse sociale s’est beaucoup transformée avec le temps. On voit beaucoup plus de travailleuses sociales qui font des rencontres individuelles avec des personnes en santé mentale ou dans tout autre domaine. Alors qu’à la base, le travail social, c’était un métier qui était beaucoup plus collectif. C’était un métier qui venait rassembler tout le milieu communautaire et la collectivité pour faire de la défense de droits puis porter certains messages au pouvoir, au gouvernement.
5. Que diriez-vous à quelqu’un qui n’est pas sûr de se lancer dans une démarche avec une travailleuse sociale?
A-AL: De parler directement avec la travailleuse sociale avant, puis de poser des questions, et ne pas hésiter à se renseigner sur comment elle fonctionne, sur son approche pour être sûr que ça répond bien à ses besoins. Par exemple, si moi, en tant que travailleuse sociale, je ne sens pas que j’ai les bonnes connaissances ou que je ne me sens pas assez outillée pour aider une personne, je vais toujours la référer vers d’autres professionnels. Je connais aussi mes limites professionnelles que je dois respecter. Ce qui me permet de les expliquer aux personnes quand je sens que ça sort un peu de mon champ de connaissances. C’est aussi la responsabilité des travailleuses sociales de référer vers d’autres professionnels s’il y a lieu ou s’il y a besoin !
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