S’épanouir dans un emploi non traditionnel

Depuis l’été dernier, le département des services publics de Mont-Blanc a accueilli une nouvelle recrue : Josianne Petitclerc, première femme à joindre l’équipe.

Publié le 26 septembre 2024 par Cécile Moreschi

Josianne et son gros camion ! Photo Médialo — Cécile Moreschi

Lorsque l’Info a contacté Martin Letarte, directeur des services à la ville de Mont-Blanc, pour parler de sa nouvelle employée aux travaux publics, il s’est immédiatement montré enthousiaste : « Depuis 19 ans que je suis à l’emploi de la municipalité, j’ai passé en entrevue toutes les candidatures féminines reçues, sans aboutissement. Quand Josianne a postulé, elle avait les compétences et les connaissances. Mon groupe de travailleurs était assez mature pour l’accueillir. »

Qui est Josianne Petitclerc ?

Du haut de ses 36 ans, Josianne explique son parcours professionnel : « Après l’école, j’ai fait un DEP en toilettage (d’animaux) et ouvert mon propre salon, mais c’était beaucoup de gestion. Je devais combler avec d’autres emplois. Début vingtaine, j’ai postulé aux Machineries Saint-Jovite. Je ne connaissais rien en commençant et j’ai tout appris sur le tas. Ça fait quinze ans que je fais ce genre de travail. »

Après une dizaine d’années, la travailleuse est devenue gérante du garage pour une compagnie d’excavation, puis « femme à tout faire » dans une entreprise de VR : « Je faisais des pièces, du service, des achats, de tout ! » Elle ajoute qu’elle s’est toujours sentie plus à l’aise dans une équipe masculine : « Je suis tomboy, je m’entends mieux avec les gars. Ils sont plus francs, plus directs. »

Photo Médialo — Cécile Moreschi

Pourquoi les travaux publics ?

Lorsqu’elle a vu l’offre d’emploi pour les travaux publics à Mont-Blanc, Mme Petitclerc a sauté sur l’occasion. Elle avait toutes les compétences requises, sauf son permis classe 3, obtenu il y a un mois. La jeune femme apprécie la diversité des tâches attendues d’elle, car aux ateliers Mont-Blanc, tous les employés touchent à tout. Son emploi est physiquement exigeant, mais elle adore qu’il ne soit pas répétitif : « Je veux bouger, pas rester derrière un ordinateur. J’adore les jobs d’aqueduc. Bon, le premier mois, je dormais à 7 h le soir, mais mon corps est habitué, maintenant. »

Celle-ci va expérimenter ses premières « runs de neige » bientôt, mais elle n’est pas inquiète. Elle ne manœuvrera pas les pelles, cette année : « Je vais être sur le pick-up, m’occuper des stationnements, des rivières, pas des grosses côtes ! Je n’ai pas encore assez d’expérience. »

« Il ne faut pas avoir peur de faire ce qu’on aime ! Avec la machinerie qu’on a aujourd’hui, ce n’est plus juste pour les gros bras, ce type d’emploi ! »

– Josianne Petitclerc

Intégration réussie

Parlant de son intégration, Mme Petitclerc est enchantée : « On est une belle équipe. Tout le monde s’entraide. Dans mon parcours, je n’ai jamais eu de misère avec les employés, mais avec les clients, parfois ! » D’ailleurs, elle avoue qu’elle connaissait déjà presque tous ses collègues avant de commencer, pour les avoir rencontrés dans ses emplois précédents ou sur les bancs d’école : « Mais je n’ai avisé personne que j’avais postulé ! »

Très satisfait de son employée, M. Letarte est reconnaissant pour la touche féminine ajoutée à l’équipe : « Ça change la dynamique, les discussions. C’est correct, cette notion de respect au travail. Josianne apporte la finition, le petit plus esthétique, le souci du détail. Il faut démystifier, encourager, souligner la présence des femmes dans nos équipes ! »

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