La réussite éducative est un concept bien plus vaste que la simple réussite scolaire, explique-t-elle d’entrée de jeu. « Avant, nous parlions principalement de réussite scolaire, mais aujourd’hui, notre vision s’est élargie pour inclure le développement harmonieux du jeune sur tous les plans : savoir-être, savoir-faire, développement des connaissances et compétences, etc. »

Cette approche globale et plus étendue dans le temps englobe plusieurs aspects de la vie d’un élève, nécessitant ainsi une collaboration de plus de partenaires pour offrir un soutien adéquat. « On a réalisé avec des études à quel point l’affectif avait sa place, ajoute-t-elle. La mission du PREL est donc apparue avec le concept de réussite éducative : soutenir le milieu scolaire pour les volets, les questions, qui sont moins abordées à l’école. »
Le PREL se concentre sur quatre axes essentiels pour promouvoir cette réussite éducative : le soutien et la concertation du milieu, la motivation et l’engagement des jeunes, la littératie et le transfert de connaissances. « On prend en charge la valorisation de l’école et de l’importance d’apprendre », explique Annie Reddy.

Motiver les jeunes : un défi crucial
L’une des grandes questions est : comment motiver les élèves ? Il est indispensable de leur donner du sens à leurs apprentissages et de les accompagner dans la construction de leur identité. « Au PREL, il a été développé ce qu’on appelle les ambassadeurs : des partenaires, des influenceurs, des adultes qui sont capables de faire passer le message. Ce sont des gens que les jeunes respectent et dans lesquels ils vont pouvoir se reconnaître. » Ces ambassadeurs, grâce à leurs histoires et affinités, servent de modèles et inspirent les jeunes à trouver un sens à leur parcours. « Il n’y a pas un seul chemin à suivre. Il faut vraiment que les communautés valorisent l’éducation et l’apprentissage », nuance Annie Reddy.
Elle insiste également sur l’importance d’ouvrir les horizons des jeunes. « Il faut permettre aux jeunes d’explorer le plus de choses possible. Il faut qu’il en découvre le plus possible pour savoir ce qu’il aime ou ce qu’il n’aime pas. Il faut ouvrir leurs horizons. »

Il faut ensuite partir de leurs centres d’intérêt pour les motiver et donner un sens. Les valeurs liées à ces pratiques sont tout aussi importantes que les compétences acquises. « Ce n’est pas seulement la matière ou la pratique qui est importante, c’est aussi les valeurs qui y sont associées », complète Annie Reddy. Elle donne l’exemple d’un jeune qui, en apprenant un instrument, doit s’exercer pour s’améliorer, un apprentissage qu’il pourra transposer à d’autres aspects de sa vie.

Les défis actuels en éducation
Les jeunes des Laurentides font face à de nombreux défis. L’intimidation, la dépendance, et les séquelles de la pandémie, telles que l’isolement et la démotivation, ont des impacts significatifs sur la santé mentale des élèves. Pour Annie Reddy, il est essentiel de redonner aux jeunes un sentiment de bien-être pour qu’ils soient prêts à apprendre.

« Il y a encore du travail important à faire pour resocialiser les jeunes. Ces derniers ont beaucoup été laissés à eux-mêmes. Il faut retrouver un bien-être, si le jeune ne se sent pas bien, on passe à côté de la chose. » – Annie Reddy

À cela s’ajoute un déclin préoccupant de la maîtrise de la langue française et de la culture, ce qui entraîne une perte de sens et de repères pour les élèves.

Conseils pour les parents
À l’aube de cette rentrée scolaire, Annie Reddy adresse un message d’encouragement aux parents : « Avoir une attitude positive est primordial. Encouragez les jeunes à lire ce qui les intéresse et à participer activement à leur milieu. Si un enfant se sent bien, il sera plus disposé à apprendre et à s’épanouir. »
Elle propose trois conseils essentiels : « Premièrement, adoptez une attitude positive vis-à-vis de l’école, car les élèves sont toujours influencés par leur famille. Il est crucial de renforcer positivement l’importance de l’éducation. Deuxièmement, laissez les enfants lire en fonction de leurs intérêts et guidez-les selon leurs envies. C’est à travers de belles expériences qu’ils feront le lien avec l’école. Enfin, encouragez-les à participer activement à la vie sociale de leur milieu. Ils s’y feront des amis, vivront des expériences enrichissantes, et cela est souhaitable. »

Un engagement collectif pour l’avenir
Le PREL, qui a célébré ses 20 ans d’existence cette année, continue de croire en la force de la concertation et de la collaboration pour faire une différence dans la vie des jeunes. « Il faut bâtir les projets ensemble. Ensemble, nous pouvons faire une différence » conclut Annie Reddy. Elle exprime également son profond respect et sa reconnaissance pour les enseignants, les qualifiant de « maîtres de demain » et rappelant que « l’avenir est entre les mains des enfants. »

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