Futurs enjeux inévitables: Hydro-Québec se penche sur les Laurentides

Publié le 29 mars 2024 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | mdumont@infodunord.ca

Le 25 mars dernier, Hydro-Québec rencontrait des représentants de plusieurs municipalités, MRC, Chambres de commerce et organismes environnementaux des Laurentides afin de leur exposer ce que son plan d’action 2035 Vers un Québec décarboné et prospère occasionnera comme impacts concrets dans la région.

D’ici 2035, Hydro-Québec entend investir entre 155 et 185 G$ pour répondre aux besoins croissants tout en amélioration la fiabilité du réseau et la qualité de ses services. Photo Hydro-Québec

Selon le vice-président exécutif-stratégies et finances chez Hydro-Québec, Maxime Aucoin, « l’objectif de la rencontre est d’échanger et d’entendre quelles sont les opportunités et les défis qui se présentent. Pour nous, l’important était vraiment d’être à l’écoute des communautés pour comprendre la réalité de chaque région et être en mesure d’adapter le plan en conséquence », déclarait-il.

Cet exercice, qui se fait depuis plusieurs semaines à travers le Québec, permettra aux gestionnaires d’avoir une vue d’ensemble des besoins des Québécois.

Défini à partir de 5 priorités, le Plan détermine les objectifs à atteindre en termes de transition énergétique, sans compromettre la rentabilité de la société d’État et la qualité de vie des citoyens.

Un homme dans la ciquantaine portant des lunettes

Le vice-président exécutif-stratégies et finances chez Hydro-Québec, Maxime Aucoin.
Photo Hydro-Québec

Augmenter la fiabilité du réseau

Hydro-Québec émet d’abord le souhait d’offrir de meilleurs services en améliorant la fiabilité de son réseau. Dans les Laurentides où la végétation est responsable de la majorité des pannes, cela passe d’abord par des travaux de maîtrise de la végétation. À ce sujet, Hydro-Québec confirme que certains travaux seront intensifiés en 2024 dans les régions de Sainte-Adèle, Val-Morin, Sainte-Agathe, Mont-Tremblant, Lac-Supérieur et Mont-Blanc.

En ce qui concerne les Haute-Laurentides, les élus ont manifesté le souhait d’améliorer les communications en situation d’urgence afin d’assurer un lien efficace entre la Sécurité civile, les responsables des mesures d’urgence et Hydro-Québec et ainsi, coordonner les travaux qui favoriseront le rétablissement du service dans les meilleurs délais.

« On a doublé notre budget d’investissement en ce sens. On veut s’assurer qu’il y ait des corridors de sécurité qui sont propres et qui sont assez larges autour de notre réseau de distribution. On discute avec les communautés de comment on peut accélérer ce travail-là. Dans les régions où a réussi à le faire, on voit déjà un impact positif sur la réduction du nombre de pannes », mentionne Maxime Aucoin qui confirme que l’entretien de ces travaux faisait aussi partie du plan.

Également, la fiabilité du réseau passera par le remplacement d’équipement ou l’utilisation de nouveaux matériaux plus résistants. « À certains endroits stratégiques, des poteaux de composites seront utilisés, tout comme des protecteurs sur les lignes ou de l’enfouissement léger lorsque c’est possible », précise le vice-président exécutif.

Produire plus d’électricité

En plus des projets prévus par Hydro-Québec pour augmenter l’efficacité de son propre réseau en optimisant les installations existantes, en misant davantage sur d’autres sources d’énergie comme l’éolienne, la société d’État entend mieux accompagner les citoyens qui désirent investir dans un système d’urgence, augmentant de ce fait la résistance du réseau en cas d’événements majeurs. « On parle de panneaux solaires, d’unité de stockage ou de bidirectionnalité, les maisons pouvant redonner de l’énergie au réseau par exemple. On veut donner des options aux gens qui veulent migrer vers cette direction-là », propose Maxime Aucoin.

Pour améliorer le réseau, on devra aussi procéder à des travaux importants qui risquent de modifier nos paysages naturels.
« On est conscients que tout ce que nous voulons mettre en place pour améliorer notre service et faire face à la transition énergétique aura un impact sur les communautés. C’est pourquoi on veut travailler avec les parties prenantes et les citoyens, on veut aller travailler en amont pour en arriver à une acceptabilité sociale », explique le vice-président exécutif.

Investissement

D’ici 2035, Hydro-Québec entend investir entre 155 et 185 G$ pour répondre aux besoins croissants tout en amélioration la fiabilité du réseau et la qualité de ses services. Comment cela se reflètera-t-il sur notre facture d’électricité ?

« On comprend que ce sont des investissements considérables. On ne dit pas qu’il n’y aura pas de hausses de tarifs, ce qu’on dit c’est que les tarifs seront bien encadrés. Le premier ministre avait annoncé une hausse de 3% pour le résidentiel. Si on les compare, on a des tarifs très compétitifs au Québec et c’est ce qu’on veut arriver à maintenir. »

Le coût de la décarbonisation

• En 2022, 1,6 T$ (1600 milliards de dollars) ont été investis dans la transition énergétique. Et ce n’est qu’un début.
• Les investissements nécessaires d’ici 2030 s’élèvent à plus de 40 T$ ( 40 mille milliards de dollars) à l’échelle mondiale selon des estimations récentes. Aux États-Unis seulement, cela représente plus de 660 G$ par an d’ici 2035.
• Malgré la part importante qu’occupe l’électricité dans le bouquet énergétique du Québec, près de 50 % de l’énergie consommée ici provient toujours de sources fossiles émettrices de gaz à effet de serre (GES).
• Plus de 90 % des voitures consomment de l’essence, plusieurs milliers de bâtiments sont encore chauffés au gaz ou au mazout, et certaines usines utilisent toujours du charbon. Pour atteindre la cible de carboneutralité à l’horizon 2050, ces usages devront être convertis, notamment avec de l’électricité propre.
• Dans la mise en œuvre de son plan, Hydro-Québec estime à 35 000 le nombre de nouveaux emplois créés d’ici 2035.

*Sources Hydro-Québec

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