Santé publique
Un médecin de Sainte-Agathe prend sa retraite après 43 ans
Après 43 ans de pratique à soigner les gens de la région de Sainte-Agathe-des-Monts, le Docteur Jean-Pierre Laroche a décidé de prendre sa retraite à la fin de l’année 2023.
L’homme de 68 ans fait partie de cette ancienne génération de médecins. Celle, qui comme taillée dans le roc, répondait toujours présente quand le besoin de ses patients se manifestait. Comme plusieurs de ses collègues médecins qui ont quitté récemment, son départ laissera un grand vide qui ne sera peut-être jamais comblé dans la communauté. « C’est le genre d’homme tout le temps calme et souriant. L’hôpital serait en feu et il dirait, il n’y a rien de grave, on va trouver une solution », témoigne sa fille Gabrielle Létourneau Laroche qui pratique la médecine avec son père à la clinique 201 depuis 10 ans.
Le destin
Terminant sa formation en médecine à l’Université de Montréal en 1980, c’est à l’occasion d’une balade à moto en compagnie de son bon ami le docteur Bertrand Bissonnette que Jean-Pierre Laroche découvre par hasard qu’il y a un hôpital à Sainte-Agathe.
« J’ai vu un gros «H» sur le sol puis on a décidé d’aller voir s’il y avait des besoins »,
-Dr Jean-Pierre Laroche
« À Sainte-Agathe, on a été attiré par la région, pour le sport et les activités en montagne, c’était parfait ! », se souvient le docteur Laroche qui a d’abord travaillé à l’urgence. Cependant, c’est au département des naissances de l’Hôpital laurentien, comme obstétricien qu’il exercera principalement ses talents jusqu’en 2005. « C’est le genre de médecin qui était vraiment destiné à faire ce métier », témoigne Janie Fournelle, une infirmière clinicienne qui a travaillé plus de 20 ans aux côtés de l’omnipraticien.
Plus de 3000 accouchements
Au cours de ses 25 années en obstétrique, Jean-Pierre Laroche participe à plus 3000 accouchements. « Les gens venaient de partout dans les Laurentides pour accoucher à Sainte-Agathe. On était un petit hôpital qui avait la réputation de donner des soins très personnalisés. Il y a des filles que j’ai accouchées que j’avais vu venir au monde », mentionne l’obstétricien.
À l’époque, il n’y avait que 3 médecins pour couvrir les 500 à 600 accouchements qui survenaient chaque année à l’Hôpital laurentien. « Se faire réveiller dans la nuit 3 à 4 fois par semaine, c’était courant. Disons qu’il y en a eu des soupers de famille interrompus, des films dont je n’ai jamais vu la fin. Ça a pris une épouse et une famille très compréhensive », avoue-t-il. En plus des heures qu’il ne faut pas compter, le métier d’obstétricien vient aussi avec beaucoup de pression. « Il ne faut oublier qu’on a deux vies entre nos mains, alors, il faut s’assurer de ne surtout pas faire d’erreur, les gens ne te le pardonneront pas », mentionne Jean-Pierre Laroche en riant avant d’ajouter « Mais, moi, ça ne m’a jamais vraiment fait peur ».
Médecine familiale
Arrivé dans la cinquantaine, Jean-Pierre Laroche décide réorienter sa pratique pour se consacrer à la médecine familiale. C’est à cette époque qu’il se joint à l’équipe de la clinique 201 alors située sur la rue Saint-Vincent. « En ayant fait beaucoup d’accouchements, j’avais une grosse clientèle pédiatrique et j’ai continué à suivre ces gens-là ». Au plus fort de sa pratique dans les années 2010, le docteur Laroche avait plus de 3500 patients inscrits à son nom. « De nos jours, quand les médecins se rendent à 1000, c’est extraordinaire. Les médecins aujourd’hui, sont plus soucieux de leur qualité de vie. J’étais un de ses médecins de famille qui n’était pas capable de dire non », avoue-t-il.
Une retraite méritée
Ne voulant pas laisser autant de patients sans médecin de famille, Jean-Pierre Laroche a préparé son départ de façon progressive en diminuant sa pratique au fil des années. S’il entend rester actif au cours de sa retraite, notamment en voyageant et en continuant à faire des activités de plein air, Jean-Pierre Laroche voit plutôt d’un très bon œil le fait d’avoir plus de temps à consacrer à sa famille. « L’idée, c’est profiter de ces moments avec les enfants et les petits-enfants, parce que le temps passe vite et on ne sait pas ce que la vie nous réserve », se promet Jean-Pierre Laroche.
Et si on lui demande de résumer en quelques mots ses 43 ans de pratique: « Il y a un sentiment de satisfaction d’avoir soigné autant de gens. J’ai assisté à des moments de grande joie et de grande intimité. Je suis très chanceux d’avoir pu faire ce métier-là. J’avais vraiment le sentiment pas seulement de soigner les maladies, mais d’accompagner des gens dans les moments importants de leur vie. Ç’a été un métier très gratifiant ».
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