Prévention
Semaine de la prévention du suicide: parler pour mieux prévenir
C’est du 5 au 11 février 2023 que se déroulera la 33e semaine de prévention du suicide.
Cette nouvelle édition qui a pour thème Mieux vaut prévenir que mourir a pour objectif de rappeler l’importance de la prévention en osant parler du suicide même si cela peut être délicat ou inconfortable.
Selon les dernières données recueillies en 2019 par le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSLAU), dans les Laurentides le taux de suicide est plus élevé que dans l’ensemble de la province. En moyenne, 94 décès par suicide surviennent annuellement et environ 20 hospitalisations par mois sont reliées à une tentative de suicide. Les efforts de prévention combinés ont contribué à diminuer de 33% le taux du suicide au Québec.
Un enjeu de société
Selon le président-directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), Jérôme Gaudreault, il est important de considérer le suicide comme un problème de santé publique qui a plusieurs conséquences sociales. « On ne se suicide pas parce qu’on veut mourir, mais parce qu’on a une trop grande souffrance qu’on n’est pas capable de surmonter […] C’est pour ça que c’est important d’en parler, il a toujours des solutions », indique M. Gaudreault.
Pour les intervenants du milieu, le suicide est un phénomène complexe qui peut prendre plusieurs formes en fonction de multiples facteurs. Il peut notamment se caractériser par l’isolement, l’expression de la détresse et du désespoir par une attitude maussade ou mélancolique. Il est souvent associé à des problèmes de santé mentale.
Agir au lieu d’ignorer
Afin de venir en aide aux personnes qui vivent de la détresse, il s’agit d’abord de porter attention aux personnes qui nous entourent. « Les signes sont parfois difficiles à détecter. Mais on décide rarement de se suicider du jour au lendemain, il s’agit d’un processus. Oui, il peut y avoir des facteurs aggravants comme des traumatismes du passé, des événements précipitant comme une rupture amoureuse ou la perte d’un emploi, mais il y a souvent des signes de détresse qui sont perceptibles au quotidien et il existe de l’aide », explique Jérôme Gaudreault.
Pour cette raison, il ne faut pas avoir peur d’engager le dialogue avec les gens qui démontrent des signes de détresse, mais aussi avec toute personne qui s’inquiète pour un proche ou qui est endeuillée : « Il faut porter une attention aux changements de comportements chez ceux qui nous entourent. On invite les gens à prendre les devants en ouvrant le dialogue, parler de ce qu’on observe. Contrairement à ce que l’on pense, en parler directement n’encourage pas les gens à passer à l’acte, au contraire. » À ce sujet, de nombreuses ressources et outils sont disponibles. Le site oseparlerdusuicide.com regroupe de l’information permettant d’augmenter notre aisance à parler du suicide et ainsi contribuer à sa prévention.
Dans les Laurentides
Afin de prendre des actions qui auront un impact réel, le CISSS des Laurentides a lancé, le 20 octobre 2022, le Plan régional en prévention du suicide. Le projet a pour objectif de mobiliser les acteurs en prévention du suicide des Laurentides afin de rendre plus accessible leur expertise.
Par le partage des bonnes pratiques qui s’appuient sur la consultation d’experts ainsi que sur l’implication de nombreux usagers partenaires, des bénévoles formés peuvent contribuer à l’amélioration de l’expérience des usagers et à la qualité des soins et des services.
Pour consulter les différents outils ou pour trouver une ressource d’aide, visitez le site Internet : santelaurentides.gouv.qc.ca.
Si vous pensez au suicide ou êtes inquiet pour un proche :
– Contactez 1 866 APPELLE (277-3553);
– Appelez Info-Social au 811, option 2;
– Textez 535353;
– Visitez le site suicide.ca
Dans la province
• Il y a en moyenne 1100 suicides par année au Québec, soit 3 par jours;
• 80 tentatives de suicide par jour;
• 300 personnes pensent tous les jours s’enlever la vie;
• Pour chacun des décès, 7 à 10 personnes sont endeuillées;
• 80 % des suicides sont commis par des hommes;
• Les personnes de 50 à 65 ans sont plus touchées par le suicide;
• Les hospitalisations pour tentatives de suicide et les consultations à l’urgence pour idées suicidaires et tentatives de suicide sont à la hausse. Elles touchent davantage les femmes, car elles auraient plus de facilité à demander de l’aide.
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