Nourrir les collectivités
Deux serres communautaires pour cultiver l’autonomie alimentaire des Laurentides
Deux projets de serres communautaires ont été officiellement inaugurés dans les municipalités de Montcalm et Lac-Supérieur, le 31 août dernier.
Initié par Bouffe laurentienne, l’idée de départ était d’offrir aux familles dans le besoin un accès à de la nourriture saine et peu coûteuse produite et distribuée localement. Bouffe laurentienne, qui contribue déjà à aider les familles qui se trouvent dans une situation précaire, a profité de subventions pour mettre sur pieds les infrastructures de deux projets qui ont vu le jour au printemps 2022.
« On parlait d’un projet de jardin communautaire depuis des années dans la région […] En temps de COVID-19, des subventions étaient disponibles pour favoriser le rapprochement des communautés […] Le timing pour ces projets était parfait », stipule le directeur de Bouffe laurentienne et initiateur du projet Dominique Cadieux.
Cultiver du printemps à l’automne
D’une dimension de 25 pieds sur 25 pieds, les deux serres auront coûté ensemble 110 000$ en équipement et en main-d’œuvre. En plus des terrains, les municipalités ont offert l’accès à l’eau et à l’électricité ainsi qu’une implication bénévole de leurs citoyens.
Selon M. Cadieux, la culture en serre permet d’obtenir de meilleurs rendements par le maintien d’une température stable, ce qui accélère la croissance des cultures et prolonge la saison végétative. Mentionnons que la ferme biologique familiale La Récolte de la Rouge par l’entremise de son propriétaire Mathieu Roy, a partagé ses connaissances pour faciliter l’implantation du projet.
Chapeauté par une jardinière professionnelle, les bénévoles impliqués dans l’entretien de la serre apprennent rapidement et leur engouement est contagieux selon les observations de la conseillère municipale Luce Baillargeon « Les gens s’arrêtent ici, posent des questions sur la serre! », exprime celle qui est aussi bénévole dans le projet.
Une production qui profite à tous
Une partie de la production est envoyée au comptoir alimentaire de la municipalité afin d’aider les personnes en situation précaire. Une autre portion est remise aux bénévoles qui se sont impliqués dans l’entretien et la culture de la serre. Le reste sera directement remis à la communauté.
Si on en croit Dominique Cadieux, avec la mise sur pied de ce projet, la population a l’occasion de s’impliquer dans une activité citoyenne qui contribue à développer un sentiment de fierté et de valorisation pour certaines personnes isolées. « Les enfants du camp de jour sont venus dans la serre faire des activités d’horticulture […] Ça répondait bien, ils étaient curieux […] c’est important de transmettre ces valeurs de consommer une nourriture saine aux générations futures », remarque M. Cadieux.
Outre les animations offertes par le camp de jour, des activités sont aussi proposées à la population afin de mieux connaître le fonctionnement de la serre et conscientiser l’origine de la nourriture que l’on mange. « On ne sait pas, ça va peut-être donner le goût aux gens de cuisiner plus souvent, mieux manger et même construire leur propre serre ! », mentionne Luce Baillargeon.
À noter que les deux projets de serres communautaires n’auraient pu être possibles sans la contribution des municipalités de Lac-Supérieur et Montcalm, du gouvernement fédéral, du CISSS des Laurentides, ainsi que de nombreux bénévoles.
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