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Une météo de plus en plus instable dans la région ?

Publié le 10 août 2022 par Laureen Peers

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Laureen Peers

Journaliste | lpeers@medialo.ca

Derecho, canicule, orages, tornades… Depuis plusieurs mois, la météo varie au point où on se demande ce qui se passe avec Dame nature.

2022 n’est pas de tout repos pour le Québec, mais surtout pour les Laurentides. (Photo : Nicholas Bebnowski-Roy pour L’info du Nord)

Orages violents

« La température est le carburant des orages, on a augmenté d’à peu près deux degrés la température au Québec depuis une centaine d’années et tout ça a transformé le climat », a expliqué le météorologue et auteur, Gilles Brien.

Bien qu’on ait l’impression d’avoir un orage violent chaque semaine, Jean-Phillipe Bégin, météorologue d’Environnement Canada indique que « les orages violents, il y en a chaque année au Québec, c’est juste que les Laurentides ont été un peu plus touchées, jusqu’à maintenant, mais c’est aléatoire finalement, le temps violent ne favorise pas nécessairement un secteur plus qu’un autre. » Il ajoute aussi que depuis le début de l’année, au Québec, 226 876 éclairs ont été observés alors que la moyenne est de 274 600 éclairs.

Derecho

À la fin du mois de mai, plusieurs régions du Québec et de l’Ontario ont été touchées par un derecho. Ce phénomène considéré comme rare est en fait « une ligne d’orages qui se déplace très rapidement et qui fait rabattre des vents qui vont balayer le secteur », avait expliqué à L’info, le météorologue d’Environnement Canada, Samir Al-Alwani.

« Je n’ai jamais vu ça en 40 ans au Québec, au Canada, c’est tout nouveau ça. J’en ai déjà vu des derechos en 1999, mais un derecho qui tombe dans une journée de mai, c’est très tôt dans l’année. Ce sont des phénomènes violents qu’on trouve en plein été, quand l’atmosphère est vraiment surchauffée », indique Gilles Brien.

Au moment du derecho, Samir Al-Alwani avait assuré à L’info qu’il y aurait d’autres orages violents durant l’été sans savoir si ça serait un autre derecho, une tornade ou une microrafale. Dans tous les cas, ses prévisions étaient bonnes puisque le 1er juillet, Val-des-Lacs a été touchée par une tornade.

Tornades

Selon les analyses menées par le Northern Tornadoes Project (NTP), il s’agissait d’une tornade supercellulaire EF1 qui aurait, par chance, fait seulement quelques dommages aux arbres situés près du lac Quenouille. Toutefois, après plusieurs semaines de répit, trois tornades ont frappé le secteur de Saint-Adolphe-d’Howard, sans faire de blessé, mais en revanche de très nombreux dégâts majeurs.

« Avant de déterminer s’il y a une augmentation des tornades, ça va nous prendre une meilleure climatologie », explique Jean-Phillipe Bégin, météorologue d’Environnement Canada. « Notre moyenne au Québec c’était six tornades observées chaque année. Par contre, on se doutait bien que ce chiffre-là était inférieur à la réalité », ajoute-t-il. « Grâce à l’Université de Western en Ontario qui s’est donnée carrément le mandat de détecter toutes les tornades au Canada, c’est sûr qu’on va en découvrir plus parce qu’on cherche plus, mais ça ne veut pas dire qu’il y en a plus. »

« Donc, depuis 2017 environ, faut pas s’étonner de voir une « augmentation » du nombre de tornades qui a été observé au Canada, et pas juste au Québec, parce qu’on les détecte plus et qu’on a la technologie maintenant avec une équipe qui est plus grosse pour les détecter. »

Le météorologue d’Environnement Canada rappelle également qu’il y a 30 ans, la population n’avait pas de cellulaires pour filmer chaque événement.

« Avoir des images de tornades, c’est beaucoup plus facile qu’avant, il faut prendre ça en considération aussi. » – Jean-Phillipe Bégin

Canicule

Gilles Brien indique toutefois que « ce qui est inquiétant, ce n’est pas les tornades et l’accroissement des phénomènes violents, ce sont les canicules, les vagues de chaleur qui tuent 5 à 8 millions de personnes par année », dans le monde. Les températures supérieures à 40 degrés en Europe cet été ont également été répertoriées l’an dernier au Canada. « On a frappé les 50 degrés, on trouve ça en Libye, dans les déserts, mais pas au Canada », explique le météorologue et auteur.

« Il y a une dizaine de milliers d’années, on avait une épaisseur de glace qui recouvrait les Laurentides, une épaisseur de deux kilomètres d’épaisseur. Donc, le climat varie naturellement. Mais l’humain, en rejetant autant de carbone dans l’atmosphère, on est en train de faire survolter l’effet nature. Disons que l’humain est responsable de 75 % du changement climatique, du réchauffement global. »

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