De l’Ukraine à Amherst
Tout recommencer avec deux sacs et un bébé
Munie de leurs deux sacs et une coquille de bébé, une famille a quitté Hostomel, une banlieue de Kyiv en Ukraine pour se réfugier à Amherst, une municipalité de moins de 2000 habitants à l’ouest de la MRC des Laurentides. Entre deux cours de français, la famille nous fait vivre les premières pages de leur nouveau chapitre au Canada.
D’Hostomel à Amherst
Leur destin a amené Mido Mohamed (36 ans), Olena Kravchuk (39 ans) et leur fils, Arsen, dans les Laurentides par l’entremise d’un groupe Facebook dans lequel des Ukrainiens pouvaient échanger avec des familles du Québec prêtes à les accueillir. À la suite d’une annonce, la famille de Marie-Pier a été contactée par Mido et pendant quelques jours, ils ont effectué des appels vidéo afin de mieux apprendre à se connaitre.
« On avait voulu accueillir des Syriens il y a quelques années, mais ça n’avait pas fonctionné », explique-t-elle.
« Mon conjoint (Mathieu Rouillier) est retraité des Forces armées canadiennes et nous sommes allées en Afghanistan. Pour nous, ça nous a beaucoup touché ce qui se passait [en Ukraine] alors on s’est questionné sur ce qu’on pouvait faire. On ne peut pas aller se battre », ajoute-t-elle.
Lors de leur visite aux bureaux de Centres et Services Canada à Sainte-Agathe-des-Monts la semaine dernière, Mido et Olena étaient les premiers Ukrainiens à effectuer leur demande de numéro d’assurance sociale à ce centre, affirme Marie-Pier.
Une douce intégration
Leur arrivée dans la municipalité de moins de 2000 habitants a énormément fait réagir les citoyens. « On parle juste de ça à Saint-Rémi-d’Amherst ! » exprime le conjoint de Marie-Pier, Mathieu Rouillier, qui a libéré le sous-sol pour les accueillir.
Le temps où ils avaient deux sacs et une coquille aura été de courte durée. Jouets, vêtements (plutôt des poches de linges) et sièges pour bébés ont été donnés en abondance par les résidents d’Amherst.
« On aime beaucoup ici. La végétation est similaire à celle d’Ukraine. Les gens sont gentils et nous ont bien accueillis »,
Olena Kravchuk
À l’heure actuelle, la femme âgée de 39 ans aide Marie-Pier dans sa boutique de meubles NATUR Meubles & Design située sur la rue Saint-Jovite, à Mont-Tremblant. Elle offre ses services pour les commandes.
Mido, lui, ne peut travailler pour le moment, car il ne trouve pas de place dans une garderie pour son enfant. Travailler dans un hôtel ou en comptabilité(c’est ce qu’il faisait avant) le rendrait bien heureux, affirme-t-il.
Le maire du canton d’Amherst, Jean-Guy Galipeau, abonde dans le même sens. « J’ai fait des démarches personnelles pour essayer de trouver une place en garderie dans la région. Ça n’a pas fonctionné », dit celui qui est ouvert à faciliter leur intégration.
M. Galipeau affirme également qu’il est possible pour la famille de visiter l’organisme local l’Étincelle d’Amherst pour tous leurs besoins.
Les deux adultes ont aussi entrepris récemment des cours de francisation. « Ce n’est pas facile, le français », rigole Olena.
Des souvenirs ineffaçables
Pour la jeune famille, il est difficile, voire impossible, d’oublier les débuts de la guerre en Ukraine.
L’une de leurs propriétés a été la cible de mortiers. Des membres de leurs familles sont toujours au front et deux collègues d’école Olena sont décédés.
Quelques jours après le début de la guerre, ils ont dû se réfugier dans une cave d’un voisin pendant près de 10 jours avant de pouvoir sortir. C’est à ce moment qu’ils décident de fuir l’Ukraine.
« La guerre commençait à être de plus en présente [chez nous]. Les bombes étaient de plus en plus proches »,
raconte Olena.
La petite famille s’est ensuite dirigée vers la partie ouest de l’Ukraine pour ensuite transiger en Roumanie afin de prendre leur photo et empreintes, nécessaires pour leur demande de statut de réfugié.
Arrivés là-bas, des délais trop longs ont motivé la famille de trois à prendre l’avion vers l’Égypte (Mido est Égyptien) afin de terminer le processus.
« L’une des raisons pourquoi nous avons choisi le Canada est qu’il donnait des visas pour les Ukrainiens. Aussi, Mido a sa résidence ukrainienne, mais n’a pas de passeport, ce que certains pays européens refusaient », explique Olena.
Avenir
La question se pose: compte-t-il rester à Amherst ? Pour Olena, il est trop tôt pour statuer. « On est ouvert à toutes les situations. Nous sommes bien ici. On aime notre pays, mais jusqu’à tant que la guerre finisse et que la situation redevienne normale, nous n’y retournerons pas », accorde-t-elle.
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