Derecho à Mont-Tremblant
Quelques jours après…
En allant en direction de Mont-Tremblant, je croise un camion d’Hydro-Québec stationné sur le bas-côté d’une route à Brébeuf. Je profite de l’occasion pour aller remercier ces messieurs qui travaillent d’arrache-pied. On me remercie avec un sourire fatigué et c’est à ce moment-là que je remarque les cernes sur leurs visages. Malheureusement, ce ne sera pas le seul visage marqué que je vais croiser tout au long de mon chemin.
En effet, que ce soit des élagueurs, des techniciens, des premiers répondants, des citoyens, nombreux sont ceux qui avaient les yeux cernés par l’inquiétude, la fatigue, le stress, tout ça à cause de ce fameux derecho. À Brébeuf, deux enfants s’amusent sur les balançoires du Parc-en-ciel, alors que non loin de là, des arbres jonchent encore les rues. Des troncs coupés sont rangés sur des terrains, comme si on préparait l’arrivée de la neige et des premiers feux de cheminée. Pourtant, c’est l’été qui s’en vient.
La route 323
Sur la route 323, je décide de faire un détour par le pont Prud’homme et heureusement, celui-ci n’a pas l’air d’avoir trop souffert. Certainement en raison des travaux de consolidation effectués quelque temps avant. En reprenant la route pour Mont-Tremblant, un feu de chantier a été installé afin de permettre à des techniciens de réparer une ligne électrique. De nombreux arbres sont encore là, témoins de la tempête qui date désormais de plusieurs jours.
À Mont-Tremblant, dans le secteur de Saint-Jovite, des passants se promènent dans les rues, vont à l’épicerie, dans les restaurants, comme le sentiment qu’il ne s’est rien passé et que tout va bien. Néanmoins, je comprends rapidement que les employés municipaux ont effectué un travail assez titanesque, car il reste dans certaines rues des branches et arbres coupés au sol. Un ruban avec la mention Danger se laisse porter par le vent près du Campus primaire. Plus haut, près du nouveau Cégep, des arbres ont été coupés tandis que d’autres sont encore au sol.
La 117
Je décide alors de prolonger mon périple en me rendant à Mont-Blanc. Dès la sortie de la 117, j’aperçois un panneau blanc indiquant où il est possible de prendre une douche, d’avoir de l’eau potable ou de l’électricité. Sur la rue principale, en direction du Lac-Supérieur, des maisons ont été touchées par la tempête. Des citoyens discutent avec d’autres en constatant les faits, d’autres sont avec des élagueurs, ou essayent par eux-mêmes de couper des branches. Sur les bas-côtés de la route, le sable a laissé place à des trous, témoignant de la force de la pluie.
Pendant toute ma balade en voiture, j’avais le sentiment que pour certains habitants le pire était passé, tandis que dans d’autres secteurs plus éloignés, l’électricité manquait encore. Néanmoins, avec la quantité de voitures appartenant aux municipalités ou aux entreprises que j’ai croisées, le nombre de personnes discutant dans les rues, les messages postés sur les réseaux sociaux pour venir en aide à ceux qui le veulent, il n’y a pas à dire, l’entraide est clairement présente, et ce, de partout dans les environs.
Les maires de plusieurs municipalités n’ont pas hésité à remercier les citoyens pour leur entraide et leur courage.
« C’est dans ces moments d’adversité que nous apprécions plus que jamais la générosité et la bonté des gens. Que ce soit nos équipes à la Ville qui font un travail incroyable et acharné depuis les derniers jours, ou les citoyens qui offrent soutien, bénévolat et ouvrent leur maison. Ensemble, nous voyons que la communauté de Mont-Tremblant est tout simplement incroyable, solidaire et au rendez-vous. »
Dominique Laverdure, mairesse adjointe de Mont-Tremblant
« Je prends quelques instants pour vous témoigner toute mon admiration envers votre courage, votre résilience et votre entraide. Depuis ces terribles événements météorologiques, je vois des gens venir en aide aux plus démunis, je vois des gestes spontanés de solidarité et de dévouement. C’est dans ces moments de grande vulnérabilité que l’on voit l’esprit de communauté qui nous habite. »
Jean Simon Levert, maire de Mont-Blanc
«Autant les équipes municipales que la population ont travaillé très fort. Dès le dimanche matin, on a ouvert le Centre des mesures d’urgence et plein de gens se sont proposés pour être bénévoles pour offrir des repas chauds ou des breuvages aux gens qui n’avaient pas d’électricité. Des groupes de citoyens sont aussi partis sur les routes pour aider les gens à sortir de chez eux. C’est vraiment un bel élan de solidarité qu’on a pu voir. »
Steve Perreault, maire de Lac-Supérieur.
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