Archéologie
Appel à tous : qui a trouvé des artefacts dans la région?
La Municipalité d’Amherst et ses partenaires, dont le Conseil de bande de Kitigan Zibi, lancent un appel à la population de la MRC des Laurentides : avez-vous trouvé des objets archéologiques dans le sol de la région ? Le 30 avril et le 21 mai, un archéologue sera présent à Amherst (puis dans un second lieu à déterminer), pour recenser ces découvertes fortuites.
Remontons le temps. Il y a 35 ans, par une belle journée de juillet dans la localité d’Amherst, Jean-Guy Galipeau avait un projet en tête. « Je prends mon rotoculteur et j’entreprends d’agrandir mon potager. À un moment donné, une roche est sortie du sol : elle avait une forme allongée, qui a attiré mon attention. Je l’ai passée sous l’eau, et c’est là que je me suis aperçu que ça ressemblait à un ancien outil de pierre », relate-t-il.
À cette époque, M. Galipeau envoie sa découverte au Musée national de l’Homme à Ottawa (devenu le Musée canadien de l’histoire à Gatineau). « Après une brève analyse, on m’a dit que c’était une herminette, une sorte de petite hache, qui daterait d’avant la venue des Européens en Amérique du Nord », se souvient-il. Aujourd’hui, Jean-Guy Galipeau est maire d’Amherst. Et il a toujours conservé cet artefact.
« Il y a peut-être des gens dans la région qui comme moi ont trouvé par hasard des artefacts, et qui les ont mis dans le fond d’un tiroir », croit-il.
Événement public
À l’initiative de la Municipalité d’Amherst et de ses partenaires, soit le Conseil de bande de Kitigan Zibi ainsi que les municipalités d’Arundel, Brébeuf et Huberdeau, les gens de la MRC des Laurentides qui pensent avoir trouvé dans la région des objets archéologiques sont conviés à venir présenter leurs trouvailles à l’archéologue Roland Tremblay. L’événement public se tiendra le 30 avril (salle communautaire de l’hôtel de ville d’Amherst de 10 h 30 à 16 h 00) et le 21 mai (lieu à confirmer). Sur place, le spécialiste en préhistoire sera en mesure de dire si, oui ou non, on a un artefact en main, et dans ce cas, à quelle époque il pourrait être rattaché, quelle était sa fonction, qui l’utilisait, etc.
« Pour les archéologues, c’est un exercice intéressant parce qu’on obtient plein d’informations sur l’occupation humaine d’un territoire. Je dirais que cela permet de défricher un espace, surtout dans une région où il n’y a rien de connu, comme c’est le cas dans la MRC des Laurentides. En d’autres termes, la meilleure façon de commencer une exploration archéologique, c’est de demander aux gens s’ils n’ont pas, eux, déjà trouvé quelque chose », explique l’archéologue.
Cet exercice d’appel à la population a été tenu en 2005 à la gare de Nominingue, sous la direction de l’organisme Les Gardiens du patrimoine archéologique des Hautes-Laurentides. Roland Tremblay y était. « Beaucoup de gens sont venus et beaucoup d’entre eux ont apporté des objets de l’époque préeuropéenne : des pointes de lance, des pointes de flèche, des haches polies, de la poterie en céramique. Il y avait aussi des objets qui concernaient nos ancêtres, ceux qui ont colonisé la région à partir du 19ème siècle, parfois même plus anciens : en métal, en verre, en porcelaine. Tout ce qui a été trouvé dans le sol nous intéresse », décrit-il.
« N’importe quel objet qui est retrouvé dans le sol peut avoir une certaine valeur archéologique. » – Roland Tremblay, archéologue
« Cet exercice que nous faisons auprès de la population est une étape préliminaire à ce qu’on appelle une étude de potentiel archéologique. Autrement dit, en archéologie on commence toujours par tenter de voir en amont ce qu’un territoire va nous révéler; on ne commence pas par faire des fouilles si on ne sait pas, d’abord, s’il y a des sites et, ensuite, où ils se situent. »
Denis Chabot, chargé de projet pour le futur Centre d’interprétation d’histoire à Amherst, rappelle que des artefacts peuvent être trouvés partout dans la région. « Une pointe de flèche a été trouvée dans un jardin au centre équestre à Val-Morin. J’ai d’ailleurs assisté à une conférence de l’archéologue Karine Taché au Théâtre du Marais qui portait sur la présence des Anichinabés [Algonquins] dans le secteur. Et elle était en possession de cet artefact », se souvient-il.
Jusqu’à tout récemment, la région était un lieu qui, archéologiquement parlant, était à peu près inconnue. « Des êtres humains, il y en a depuis 5000, 6000 ans dans la région, alors c’est certain qu’ils ont laissé des traces de leur passage. C’est une région très, très, très intéressante au niveau archéologique. D’ailleurs, c’est une des dernières au Québec pour laquelle on a peu de données. Et c’est pour ça qu’on doit s’y attarder », conclut l’archéologue.
Déroulement de l’événement public
Sur place, la tâche de l’archéologue Roland Tremblay se divisera en trois volets : « En premier, je vais tenter de situer sur une carte géographique l’endroit de la découverte fortuite, parce que cette information est très importante pour nous. Deuxièmement, je vais noter les coordonnées des propriétaires des objets. Troisièmement, je vais photographier les objets. »
« Ce qu’il est important de dire, c’est que les objets appartiennent aux gens; nous ne sommes pas là pour les amasser, alors il ne faut pas avoir peur de montrer ce que vous avez trouvé à des archéologues », insiste-t-il.
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