15 ans de fusion avec la glace

Publié le 9 mars 2022 par Laureen Peers

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Laureen Peers

Journaliste | lpeers@medialo.ca

Quand on se promène un peu partout au Québec, principalement en ville, il n’est pas rare de croiser une œuvre sur glace et de la contempler. Seulement, sans le savoir, la majorité du temps, elles sont fabriquées par le Tremblantois, Nicolas Godon.

Nicolas Godon, fier sculpteur dont l’art fait rêver les passants. (Photo gracieuseté)

Cela fait 15 ans que le plus jeune sculpteur de glace professionnel du Québec a rejoint son père, Laurent Godon, au sein de son entreprise. Auparavant, Nicolas Godon, avait pris des cours de charpentier-menuisier, car son rêve était de construire sa propre maison. Désormais, le voilà, depuis 6 ans, à la tête des Entreprises Godon.

« Mon père avait besoin de staff, donc j’ai commencé avec lui pendant la saison hivernale. J’ai accroché et je n’ai pas vraiment débarqué de ça. Depuis ce temps-là, je travaille avec lui. Quand j’ai repris la compagnie, je me suis vraiment concentré sur la glace et je ne fais que ça. Depuis deux ans, j’ai fait un gros réaménagement de la shop pour produire et entreposer plus de glace pour pouvoir faire ça à l’année », raconte Nicolas Godon.

La glace, son élément essentiel

Au sein de son atelier, le sculpteur explique qu’il a créé un roulement qui lui permet d’avoir en permanence des blocs de glace prêts à être utilisés.

« Je fais 32 blocs de glace par semaine à peu près. Quand je commence la saison, dans mon congélateur, j’en ai environ 500-600. Après ça, je continue à en produire chaque semaine. En tout, par année, je sors environ 1000 blocs.[…] Si un client m’appelle demain matin, je suis prêt à partir. Je suis autonome à 100% et c’est ça ce que les gens aiment en ce moment. »

Si on imagine qu’il façonne ses œuvres avant de se rendre sur place, il ne faut même pas y penser, tout se fait « quasiment sur place ». Les villes lui donnent une thématique et c’est une fois là-bas que tout est réalisé. Il avoue qu’il préfère concevoir des projets originaux.

Père et fils

Son père, Laurent Godon, reconnu pour son talent d’artiste, comme en attestent ses nombreuses médailles, travaille encore avec son fils comme sculpteur. Tous deux sont accompagnés de techniciens, et de temps à autres par Daniel Gaudreault comme sculpteur. C’est d’ailleurs grâce à son expérience antérieure que Nicolas Godon construit lui-même les escaliers pour soutenir les glissades d’eau, à l’instar de celles du lac Mercier à Mont-Tremblant.

Le sculpteur tremblantois explique d’ailleurs qu’avec son père, ils ont longuement fait la Fête des neiges de Montréal, qui était d’ailleurs leur gros contrat avant la pandémie. D’autres événements de ce genre sont également notoires, comme celui de Montréal en lumière, où une année, il a réalisé une sculpture avec près de 200 blocs.

Quand on lui demande s’il a la pression d’être le fils de Laurent Godon, il rigole en expliquant qu’au début, il l’avait, car il devait avoir « un rendement pour garder le nom ». « Je l’ai dépassé, donc c’est réglé. Il n’y a plus de pression. C’est lui maintenant qui a la pression d’essayer de me suivre. »

Laurent et Nicolas Godon, deux passionnés de sculpture sur glace. (Photo gracieuseté)

Une relève à former ?

Comme le confie, Nicolas Godon, dans ce métier, on ne peut pas parler de manque de main-d’œuvre, puisqu’il s’agit davantage d’une relève à former, qu’il envisagerait d’ailleurs de faire.
« Mon père commence à être plus vieux et à un moment donné, il n’en fera pas autant qu’il en fait là, donc je vais finir par tomber tout seul. J’ai, peut-être, pour projet de faire, en 2022-2023, une petite école ou une formation. »

Pour contempler ses œuvres, il suffit simplement de prendre une marche à Mont-Tremblant pour en trouver. On peut y découvrir, par exemple, le fameux train du restaurant Antipasto, ou encore la glissade du lac Mercier.

Si on imagine que Nicolas Godon façonne ses œuvres avant de se rendre sur place, il ne faut même pas y penser, tout se fait « quasiment sur place ». Les villes lui donnent une thématique et c’est une fois là-bas que tout est réalisé. Il avoue qu’il préfère concevoir des projets originaux que des « pingouins et autres sujets hivernaux qui ont été faits et refaits. » Néanmoins, il prend plaisir à créer les dessins imposés du Quartier DIX30.

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