COVID-19: La période d’isolement passe à 5 jours
La Santé publique du Québec a confirmé qu’il sera désormais possible de s’isoler uniquement cinq jours après avoir eu un résultat positif à un test de dépistage de la COVID-19. Des critères stricts doivent cependant être scrupuleusement respectés.
D’abord, il faut qu’après cinq jours, les symptômes aient disparu ou « sérieusement régressés ». Sinon, l’isolement doit se prolonger pour atteindre une durée totale de 10 jours.
Ensuite, lorsque l’isolement se termine après cinq jours, les personnes qui ont contracté la maladie doivent, lors de leur retour au travail, porter le masque en tout temps, conserver une distance de 2 mètres avec leurs collègues et manger seules et ce, pour les cinq jours suivant leur retour au travail.
Si l’on est un contact à risque élevé d’une personne atteinte de la COVID-19 (par exemple, si on vit dans la même maison qu’elle), il faut suivre le même protocole, symptôme ou pas: cinq jours en isolement, puis cinq jours au travail en respectant les mesures supplémentaires. Si l’on est un contact modéré et qu’on n’a pas de symptôme, il n’est pas nécessaire de s’isoler, mais il faut surveiller les symptômes pendant 10 jours.
Fin du dépistage massif
Mentionnons par ailleurs que le retour du dépistage massif n’est pas sur les radars, la Santé publique préférant prioriser certaines personnes plutôt que la population générale en raison d’un risque élevé de pénurie de tests PCR. Une pénurie de ces tests à l’échelle mondiale cause un problème d’approvisionnement en ce moment, si bien que la Santé publique juge nécessaire de garder les tests PCR pour les utiliser auprès des personnes les plus à risque et qui sont symptomatiques. Les personnes concernées sont:
- Les patients hospitalisés et des services d’urgences;
- Les travailleurs de la santé;
- Le personnel, les résidents, les fournisseurs et les visiteurs dans les lieux d’hébergement collectif (RPA, CHSLD, pénitenciers, refuges pour sans-abris…);
- Les sans-abris;
- Les personnes demeurant ou se rendant dans des communautés nordiques et éloignées;
- Les personnes admises à l’hôpital ou transférées d’un établissement de santé à un lieu d’hébergement collectif.
Tous les autres doivent plutôt recourir aux tests de dépistage d’antigènes rapides (TDAR). La période d’isolement de cinq jours débute la journée où ils obtiennent un résultat positif à un TDAR. S’ils n’ont pas accès à ces tests et qu’ils présentent des symptômes s’apparentant à la COVID-19, ils doivent se considérer comme atteints de la maladie et débuter dès ce moment leur isolement de cinq jours.
Précisons que seules les personnes qui ont au moins deux doses et les enfants de moins de 12 ans sont éligibles à l’isolement de cinq jours seulement. Tous les autres doivent encore se conformer à la règle des 10 jours s’ils ont un résultat positif à un TDAR ou s’ils présentent des symptômes.
Pour l’instant, la directive ne retirant pas les enfants en contact avec des cas confirmés de COVID-19 en service de garde demeure. La Santé publique a cependant indiqué être en attente d’un avis de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) pour prendre une décision finale dans ce dossier. Rappelons que la directive a provoqué une levée de boucliers dans le milieu des garderies ces derniers jours.
Un variant moins dangereux?
La conseillère médicale stratégique senior de la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé, la Dre Marie-France Raynault, justifie cette décision de cesser le dépistage massif dans la population générale et de réduire la période de quarantaine par « la pénurie de matériel et de ressources humaines ».
« On pourrait être plus précautionneux que moins, mais il faut aussi regarder les impacts de nos mesures. »
-Dre Marie-France Raynault
Selon elle, le tort serait plus grand de « paralyser la société » en obligeant les gens à s’isoler longuement, d’autant plus si c’est de manière préventive concernant les enfants. Elle rappelle qu’en général, c’est avant l’apparition des symptômes et un peu après leur apparition que l’on est le plus contagieux quand on a la COVID-19. De plus, le variant Omicron semble moins grave que les autres souches de la maladie. « On constate que pour la plupart des gens, c’est beaucoup des symptômes mineurs. Les personnes se portent bien plus rapidement après avoir contracté la maladie », déclare la Dre Raynault. Difficile cela dit de savoir si cela vient du fait qu’il y a plus de gens vaccinés ou que c’est vraiment le virus comme tel qui provoque moins de symptômes.
Le principal enjeu à ses yeux n’est plus de limiter le nombre de cas dans la communauté, mais de préserver le système de santé, et en particulier les lits aux soins intensifs. « On a beaucoup de trouvailles collatérales », dit-elle à propos des hospitalisations, c’est-à-dire des gens qui ont un résultat positif à un test de dépistage mais qui présentent peu ou pas de symptômes. « L’occupation des lits dans les hôpitaux reste une donnée qu’on regarde, mais la situation est encore sous contrôle pour les hospitalisations aux soins intensifs », ajoute-t-elle.
Elle conclut en disant que le train de mesures imposé dans le temps des Fêtes devrait justement permettre de préserver la capacité des unités de soins intensifs dans les hôpitaux québécois.
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