Communautaire
Au menu: gastronomie sauce réconfort
Un repas de bureau annulé a été transformé en menu festif pour une cinquantaine de clients de la popote roulante du Centre d’action bénévole des Laurentides.
Cette histoire débute par un pavé dans la mare. Le jeudi 16 décembre, c’est à contrecœur que le gouvernement a annoncé le retour d’une série de mesures sanitaires. Omicron oblige, adieu grands rassemblements. Et dans le cas qui nous intéresse, adieu party de bureau.
Alerte rouge
Chez les restaurateurs, l’alerte rouge a sonné. Du côté de sEb L’artisan culinaire, situé au centre-ville de Mont-Tremblant, deux jours plus tard, on devait livrer un repas gastronomique à domicile pour 20 convives de l’entreprise G7 Développement. Au menu, potage de poireau à la truffe, tartare de cardeau, bœuf Wellington au foie gras, etc.
« On avait déjà commandé la nourriture et demandé à notre staff de rentrer. C’est une annulation, comme c’est arrivé pour plusieurs restaurateurs, qui a fait mal », relate Sébastien Houle, chef propriétaire.
D’un commun accord, le client, Christian Joly, et Sébastien Houle ont décidé de convertir cette situation en occasion. Cet incroyable menu devait être transformé en plats individuels chauds, à donner. On a proposé cette idée au service de popote roulante du Centre d’action bénévole (CAB) des Laurentides.
Plats réconfortants
Brigitte Duval, coordonnatrice de la popote roulante, s’est dite enchantée par cette offre généreuse. « J’ai dit à Sébastien, que je connais par l’entremise des Chefs à la rescousse, qu’il fallait en avoir pour 55 personnes, et comme nous on sert des plats réconfortants comme du pâté chinois avec du potage, à nos clients qui sont des aînés, il ne fallait pas penser leur offrir du tartare », raconte-t-elle.
Quatre jours avant Noël, ce « nouveau » repas a donc été préparé dans les cuisines de sEb et livré aux clients de la popote roulante, à Labelle, Mont-Tremblant et Saint-Faustin-Lac-Carré. À cette occasion, le cardeau a été poêlé au beurre blanc, au lieu d’être servi en tartare. Et on a offert du juteux bœuf Wellington. Sans oublier les légumes en accompagnement, le potage et une part de gâteau – de la Charlotte s’il vous plaît, pour être plus précis. « On a dit à nos clients que c’était spécial comme repas, note Brigitte Duval. Sébastien avait même mis son étampe sur les couvercles. Je pense que tous ont apprécié l’aspect festif de notre livraison. »
Temps durs
Sébastien Houle profite de la situation pour rappeler à quel point les temps sont durs pour tous les restaurateurs. « Avec cette vague d’annulations, en plein dans notre saison forte, on tente de garder le phare, mais c’est difficile. En plus, on s’attend à devoir fermer notre salle à manger, éventuellement. »
Le chef propriétaire, à l’origine de l’initiative des Chefs à la rescousse, est heureux d’avoir pu offrir ces repas, tout en respectant la qualité des ingrédients impliqués. Sans l’aval de Christian Joly, la situation aurait été fort différente. « Il a même pris la peine de laisser du pourboire aux employés qu’on a pu payer pour préparer ces repas », dit-il. Dans les circonstances, c’est une histoire qui fait du bien à entendre.
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