Rétrospective
10 dossiers qui ont marqué 2021
Isabelle Houle, Véronique Piché, Sarah St-Denis et Ronald McGregor
L’année 2021 s’est inscrite comme la suite de la première année de la COVID-19, avec l’assouplissement de certaines mesures sanitaires et l’espoir d’un retour à la normale, qui semble toutefois s’amenuiser avec les annonces des derniers jours. Mais, en plus de la pandémie, plusieurs dossiers ont marqué l’actualité de la région. Retour sur 10 d’entre eux.
1 – La situation des garderies
Le manque criant de places en garderie, auquel s’ajoute une pénurie de main-d’œuvre, a créé bien des maux de tête aux parents de la région en 2021. Plus de 51 000 enfants sont en attente d’une place dans la province, si bien que des parents doivent rester à la maison pour s’occuper des enfants, une femme dans 75% des cas. Une réalité qui appauvrit les familles qui doivent vivre avec un seul salaire, et qui signe un retour en arrière, puisque la création des centres de la petite enfance (CPE) il y a 25 ans avait contribué à augmenter la présence des femmes sur le marché du travail. Sans oublier la lourdeur des démarches administratives qui doivent être réalisées pour ouvrir des places dans les CPE et la disparition des garderies en milieu familial, accentuée par la pandémie. Cette situation a abouti, le 21 octobre, au lancement du « Grand chantier pour les familles », plan d’action du gouvernement Legault visant à compléter et moderniser le réseau. Ce plan représente un investissement de l’ordre d’au moins 3 milliards de dollars, dont 1,8 milliard en nouvelles mesures prévues d’ici 2024-2025.

(Photo Pixabay)
2 – La crise du logement
L’avènement du coronavirus a été à la source d’une situation qui a provoqué une chaîne de conséquences particulièrement marquée dans la région: les habitants de Montréal ont fui la ville. Avec pour résultat de faire des Laurentides la région ayant le plus haut taux migratoire interrégion de la province. Cette réalité s’est incarnée, d’une part, en opportunité pour l’hébergement à court terme, ce qui a contribué à la rareté des locations résidentielles. Il est souvent plus rentable pour un propriétaire de faire de la location touristique. D’autre part, le marché immobilier a été marqué par une surenchère au niveau des prix, de nombreux nouveaux arrivants étant prêts à débourser un montant plus élevé que demandé pour s’assurer l’achat d’une maison dans le secteur. Au final, les citoyens en paient littéralement le prix: alors qu’il y avait déjà pénurie de logements abordables dans la région, ils se retrouvent maintenant avec des loyers plus chers et plus difficiles à trouver. Ce qui n’aide en rien la pénurie de main-d’œuvre, puisque, selon plusieurs intervenants du milieu, les travailleurs du secteur touristique (souvent à faible revenu) ont de plus en plus de difficulté à se loger ici.

(Photo L’info du Nord – Dominic Bouffard/Archives)
3 – Inondations historiques
Les fortes pluies de juin ont fait des ravages à Labelle, La Minerve, Lac-Supérieur et Mont-Tremblant, ainsi que dans plusieurs municipalités limitrophes. En quelques heures, dans la nuit du 29 au 30 juin, des orages ont déversé entre 50 et 80 mm de pluie. De grands pans du réseau routier ont été détruits par ces importants volumes d’eau pluviale. Lac-Supérieur a dû décréter l’état d’urgence sur son territoire, alors que des glissements de terrains et crues subites ont isolé plusieurs secteurs. Dans l’ensemble, plusieurs semaines ont été nécessaires pour réparer les dégâts. Québec a annoncé un programme d’indemnisation pour les 12 municipalités touchées ainsi que pour leurs citoyens. Cet événement météorologique extrême est en quelque sorte un rappel: la résilience aux changements climatiques n’est plus une option pour les communautés.

(Photo L’info du Nord – Archives)
4 – Le Centre collégial de Mont-Tremblant devient réalité
Bien que les travaux de préparation du terrain aient débuté à la fin de l’année précédente, c’est bien en 2021 que le Centre collégial de Mont-Tremblant est devenu réalité. Tout au long de cette année pandémique, malgré les pénuries en tous genres, l’échéancier de construction a été respecté. Ainsi, dès janvier 2022, le bâtiment accueillera ses premiers groupes. La perspective d’étudier dans des installations neuves et adaptées semble avoir eu un effet attractif auprès des futurs étudiants de niveau collégial, car la traditionnelle séance d’information de l’automne a attiré une assistance record. Pour la direction, c’est une vision qui se concrétise: que le Centre collégial devienne une option sérieuse dans la région pour ceux et celles qui souhaitent poursuivre leurs études. À noter que l’aile sportive, avec le gymnase double, sera terminée en 2022.

(Photo L’info du Nord – Archives)
5 – La SQ débarque à Mont-Tremblant
Après une longue saga, le ministère de la Sécurité publique a donné son accord pour que la Ville de Mont-Tremblant soit desservie par la Sûreté du Québec. Rappelons que le conseil d’agglomération de la Ville de Mont-Tremblant a demandé l’abolition de la police municipale au ministère en décembre 2019. La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et la Fraternité des policiers de la Ville de Mont-Tremblant (FPMTT) ont voulu lancer des procédures judiciaires pour invalider la décision, mais la Cour supérieure a rejeté la demande. Ainsi, le processus d’abolition a pu aller de l’avant. C’est finalement le 22 juin que les policiers de Mont-Tremblant ont troqué leur uniforme pour celui de la Sûreté du Québec. Une sobre cérémonie d’assermentation s’est organisée pour l’occasion le 18 juin à l’hôtel Fairmont Tremblant. Mentionnons que le poste de police sur la rue Siméon a été conservé pour desservir la portion nord de la MRC des Laurentides.

(Photo gracieuseté)
6 – Mont-Tremblant veut acquérir le Beach & Tennis Club
La Ville de Mont-Tremblant s’est retrouvé en 2021 avec deux sites emblématiques de son territoire qui suscitaient l’intérêt de promoteurs: le golf La Belle et le Club Plage et Tennis aux abords du lac Tremblant, un site mieux connu sous le nom Beach & Tennis Club. Elle a finalement choisi de laisser la transformation du terrain de golf suivre son cours mais a entamé des procédures pour acquérir le Beach & Tennis. « La décision du conseil est que le B&T doit devenir un site municipal, qui appartiendra à tous les résidents et à toutes les résidentes. Notre objectif avec cette acquisition est de bonifier nos équipements sportifs et de loisirs en ajoutant aux infrastructures municipales une plage publique et des terrains de tennis », a déclaré le maire Luc Brisebois lors de la séance du conseil du 9 août. La Ville souhaite donc intégrer le site à ses infrastructures. À cette fin, le conseil a autorisé un emprunt de 4,8 millions de dollars (M$). Le conseil municipal a aussi autorisé l’acquisition « de gré à gré ou par expropriation » des lots en question.

(Photo L’info du Nord – Archives)
7 – Repenser le développement immobilier à Mont-Tremblant
Ce n’est pas une illusion: le développement immobilier s’est accéléré à Mont-Tremblant en 2021. En effet, le nombre de permis de construction d’habitations neuves délivrés par le Service de l’urbanisme a explosé, passant du simple au double par rapport aux deux années précédentes. La population s’est inquiétée de la situation. Un comité composé de citoyens, d’élus et de fonctionnaires a produit un rapport sur ces enjeux. En réponse à ces préoccupations, les autorités municipales ont gelé en octobre une partie du développement immobilier sur leur territoire, grâce à une mesure dite de contrôle intérimaire. Ensuite, Mont-Tremblant a changé de stratégie. En décembre, le conseil municipal a entamé la refonte de son règlement d’urbanisme avec l’adoption de quatre premiers projets de règlement et de leurs avis de motion, avec encore une fois un effet de gel immédiat. La population sera appelée à participer à ce grand chantier, qui se poursuivra jusqu’en 2024.

(Photo gracieuseté – Jean-Marie Savard)
8 – La maison de soins palliatifs ouvre ses portes
La Maison La Traversée a enfin ouvert ses portes le 1er octobre dernier pour accueillir les malades en fin de vie du territoire allant de Mont-Laurier à Saint-Sauveur. La résidence, située à Mont-Tremblant dans l’ancien Château Beauvallon, a dû composer, comme plusieurs, avec les aléas de la pandémie. Son ouverture, prévue pour mars dernier, a dû être reportée. L’inauguration officielle a finalement eu lieu le 15 septembre. Les membres du conseil d’administration se tenaient fièrement devant leurs invités, devant leur communauté, devant ce qu’on visualisait depuis déjà plus de sept ans. Si la phase I de la Maison est terminée, une phase II est prévue pour ce projet tenu à bout de bras par la communauté.

(Photo gracieuseté – Isabelle Michaud)
9 – Élections municipales: quelques faits saillants
Au lendemain des élections municipales, les gens de La Conception ont découvert que l’ensemble du conseil passait sous le contrôle de l’équipe de Gaëtan Castilloux. À Huberdeau, la mairesse Fanny Véronique Couture l’a remporté de justesse sur son rival Gabriel Dagenais. Elle a donc pris le relais d’Évelyne Charbonneau, qui s’était retirée après 16 ans à la tête du conseil municipal. À Mont-Tremblant, on a eu droit à une véritable course électorale; une première en près de 20 ans! Luc Brisebois a été réélu maire pour un troisième mandat consécutif. Son équipe a remporté la majorité des sièges de conseillers, alors que deux candidats de l’équipe de Michel Savard ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Steve Perreault, maire sortant de Lac-Supérieur, a reçu un appui massif des électeurs, afin que lui et son équipe soient de retour pour un second mandat. À Arundel, c’est la mairesse sortante Pascale Blais qui a obtenu, elle aussi, un second mandat, tout comme Jean-Guy Galipeau qui a réussi à défendre son siège de maire à Amherst. Au total, on compte 10 nouveaux maires sur 20 dans la MRC des Laurentides.

(Photo L’info du Nord – Ronald Mc Gregor)
10 – L’aéroport en zone de turbulence
Après des mois d’incertitude, le service aérien entre Toronto et Mont-Tremblant a enfin repris du service le 17 décembre à l’Aéroport international Mont-Tremblant à La Macaza, après avoir été interrompu en mars 2020. Durant l’année qui s’achève, l’aéroport a reçu des aides financières de 221 000$ d’Ottawa puis de 567 836$ de Québec pour « joindre les deux bouts ». Cet argent a permis d’effectuer les travaux d’entretien essentiels au maintien des infrastructures ainsi que de relancer les activités commerciales cet automne. La direction de l’aéroport n’est toujours pas fixée quant à l’avenir dessiné par la pandémie toutefois, d’autant que le variant Omicron est bien là désormais et la neige, plus ou moins. Selon la directrice générale, Isabel Proulx, l’obligation du passeport vaccinal pourrait avoir une incidence sur le nombre de passagers, car en plus du passeport, il faut ajouter un test de dépistage rapide. « Ça pourrait geler des gens qui ne voient pas la pertinence du test pour deux jours de ski », confiait-elle à L’info cet automne.
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