Des infirmières des Laurentides toujours à bout de souffle
Le FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ-SPSL) a rassemblé des membres du personnel à l’Hôtel Best Western de Saint-Jérôme le 29 septembre pour lancer, à nouveau, un appel à l’aide.
« Ce que vivent les professionnelles en soins, ce n’est ni plus ni moins que de la violence organisationnelle, et ce, à tous les jours. Que faudra-t-il pour le réaliser? Que faudra-t-il pour que nous puissions être entendues? », a affirmé Julie Daignault, présidente du FIQ-SPSL au ministre de la Santé.
Plusieurs porte-paroles et infirmières ont témoigné, et leur réalité est difficile. En fait, malgré les primes et solutions mises récemment de l’avant par le gouvernement, les problèmes demeurent. « Je vais vous lire le témoignage d’une collègue qui a peur de prendre la parole en public en raison des représailles auxquelles elle pourrait faire face », a déclaré Sandra Perrier, représentante locale à Antoine-Labelle et infirmière auxiliaire à Rivière-Rouge.
« Ça fait seulement deux ans que je suis infirmière auxiliaire. J’ai seulement 22 ans et le travail m’épuise déjà. Je travaille en CHSLD et les conditions sont de pire en pire. Chaque jour, je vais travailler avec la peur de ne pas savoir si je vais pouvoir rentrer chez moi après mes huit heures de travail. Chaque jour, j’arrive avec la crainte de travailler avec le manque de préposés. […] Pleurer à la fin d’un shift parce que tu es épuisée, sincèrement, qui voudrait d’un emploi qui te fait ça? », a-t-elle lu.
Des horaires incomplets, le recours au temps supplémentaire obligatoire (TSO), des équipes de soins incomplètes ainsi que la surcharge de travail sont des situations que des professionnelles en soins des Laurentides disent vivre au quotidien.
« Comment l’employeur peut-il encore prétendre que la santé et la sécurité de nos membres, ainsi que de la population, ne sont pas compromises? Nos demandes sont simples et réalistes: un horaire complet déterminé à l’avance, une directive claire du ministre Christian Dubé afin que cesse le recours au temps supplémentaire obligatoire – échéancier à l’appui – ainsi que l’arrêt de la mobilité et le déplacement abusif des professionnelles en soins », ajoute madame Daignault.
Pénurie de main-d’œuvre
Hugo Morissette, adjoint au Directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSSLAU) a récemment commenté à la suite du départ d’une infirmière de l’Hôpital laurentien. Il avait dressé un portrait général de la situation dans la région.
« Au niveau du personnel infirmier, la situation est préoccupante, comme d’ailleurs dans l’ensemble de la province. Le Québec vit une pénurie importante de main-d’œuvre dans plusieurs domaines, et son impact sur une organisation comme la nôtre est très important. La pandémie a également rendu les conditions de travail plus difficiles pour certains. […] Le CISSS travaille sur des aménagements d’horaires lorsque la situation le permet, sur l’implantation de systèmes de garde, et tente de maximiser la conciliation travail et vie personnelle en fonction des besoins de chacun », avait-il avancé.
Celui-ci soutenait également que l’organisation est « consciente de l’ampleur du défi que notre personnel doit surmonter, et nous sommes très reconnaissants envers ceux qui choisissent de rester en poste pour continuer à le relever. Plusieurs sont d’ailleurs encore très mobilisés dans leurs fonctions. Nous sommes confiants qu’avec la vaccination qui se déroule très bien dans notre région, nous pourrons tendre à retrouver une situation plus « normale » pour notre personnel. »
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