Des solutions émergent dans le Grand Mont-Tremblant

Publié le 15 septembre 2021 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste | vpiche@inmedias.ca

Pour plusieurs, l’accès limité à des logements abordables à Mont-Tremblant accentue le problème de pénurie de main-d’œuvre. La région s’organise afin d’apporter des solutions à ce problème.

« Les logements abordables sont peu disponibles à Mont-Tremblant, en partie à cause du lucratif marché des locations à court terme qui a grugé notre bassin », dit Daniel Blier, directeur général de Tourisme Mont-Tremblant. (Photo Unsplash)

Le Campus Ryan, projet de 120 unités d’hébergement, est sorti de l’ombre à la fin août. D’abord annoncé sur les réseaux sociaux, les clients potentiels de ces logements peuvent déjà réserver leur unité – studio, une chambre ou deux chambres –, dont la livraison est prévue pour décembre 2022. Même des employeurs peuvent réserver des unités pour leurs employés.

« Campus Ryan vient d’une demande des employeurs, qui cherchent des travailleurs, lesquels cherchent des logements », explique Carolyne Gagnon, directrice vente et marketing.

Ce projet immobilier n’offrira aucun logement en location à court terme. Car les touristes et villégiateurs ne sont pas la clientèle cible. Mme Gagnon expose le mode de vie proposé, avec « des logements abordables au sens de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) » et des commodités, comme une patinoire centrale en hiver, des espaces barbecue en forêt ou encore l’accès facile au transport en commun gratuit de la Ville de Mont-Tremblant.

Secteur Village

La Ville de Mont-Tremblant vient ouvertement en aide aux entreprises de la région en matière d’hébergement. Elle loue quatre maisons qu’elle possède dans le secteur Village. Celles-ci hébergent en tout 10 employés et une preuve d’embauche était requise lors de la signature du bail. Selon Maxime Dorais, directeur au Service des communications et des relations citoyennes, « il n’est pas prévu d’élargir ce mode de gestion à d’autres logements. Toutefois, une réflexion plus large est en cours afin d’adresser rapidement les enjeux de logement sur le territoire, dont l’hébergement des employés du secteur touristique ».

Daniel Blier, directeur général de Tourisme Mont-Tremblant, souligne que la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie touristique est telle que des hôteliers ont choisi de loger des employés dans certaines de leurs chambres, afin de les accommoder le temps qu’ils se trouvent un logement. « Un établissement hôtelier réputé de Mont-Tremblant, ajoute-t-il, a même acheté une résidence privée, qu’il a modifiée afin d’y accueillir des employés. » D’autres entreprises de la région ont par ailleurs opté pour une telle stratégie.

Investissements stratégiques

Le Bel Air Tremblant a construit à La Conception des logements pour ses employés: six unités individuelles d’une chambre autour d’un bâtiment, là où se trouvent une salle commune et une grande cuisine, le tout pour former une sorte d’îlot. Pascal Djalane, directeur général, explique que ces investissements en matière de rétention des employés sont stratégiques: « Il faut anticiper, c’est-à-dire que nous sommes en situation de pénurie de main-d’œuvre maintenant, mais cela n’est rien par rapport à nos objectifs d’expansion. » Le Bel Air Tremblant vient d’obtenir l’autorisation pour la construction d’une seconde phase, similaire à la première.

« On travaille avec la MRC et les villes environnantes afin de trouver un moyen d’accommoder nos travailleurs en termes de transport, explique quant à lui Daniel Blier, parce qu’ils ont des horaires atypiques et aussi parce que les gens doivent de plus en plus se loger dans les municipalités limitrophes. C’est le cas de plusieurs familles qui se cherchent des maisons. »

Main-d’œuvre nomade

Une nouveauté a fait son apparition cette année, soit ces travailleurs qui offrent leurs services sur une base nomade. Le DG de Tourisme Mont-Tremblant croit que cette aide ponctuelle ne doit pas être négligée, notamment en période de pointe estivale. « L’idée n’est pas de transformer Mont-Tremblant en parc à roulottes, dit-il, mais on pourrait assouplir certaines règles pour profiter de cette main-d’œuvre qui peut faire la différence. »

Tourisme Mont-Tremblant évalue qu’auprès de ses membres, en juillet et août, ce sont 128 000 heures qui n’ont pas été travaillées pour cause de manque de main-d’œuvre. Et cela représente pour la région des millions de dollars laissés sur la table, ni plus ni moins.

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