Verdir et embellir la cour d’école pour le mieux-être d’une communauté

Publié le 1 septembre 2021 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | vpiche@infodunord.ca

Un projet de verdissement et d’ajout de classes extérieures au Campus primaire de Mont-Tremblant verra le jour. Une idée rassembleuse née du désir d’une citoyenne et enseignante engagée.

« À Mont-Tremblant, le slogan de la Ville c’est Notre culture, c’est la nature. Je trouve justement que cela devrait commencer par nos enfants, par les élèves qui sont, eux, l’espoir de demain, pour tout ce qui s’en vient avec les changements climatiques », dit Karine Lachance. (Photo gracieuseté – Karine Lachance)

Plantation d’arbres d’envergure et fruitiers, zones de calme ombragées, classes extérieures, écrans de verdure, sol couvert de paillis forestier. L’idée de verdir la cour d’école a été présentée à la Ville de Mont-Tremblant par la citoyenne et enseignante du Campus primaire Karine Lachance lors de l’exercice du dernier Budget participatif. Bien que pour des raisons de propriété du terrain (qui n’appartient pas à la Ville, mais plutôt au Centre de services scolaire) le projet ait été d’emblée rejeté, le jury a tout de même eu un coup de cœur. Maintenant, la Ville et le Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL) collaborent à sa réalisation.

« Ce que je leur répète tout le temps, c’est que les enfants, les élèves, ce sont tous de futurs citoyens. Si tu grandis en respectant la nature, en la valorisant, tu deviendras un adulte plus responsable au niveau de l’environnement et tu seras porté à le préserver et le protéger », dit Karine Lachance.

Pédagogie en plein air

L’enseignante est reconnue pour son engagement envers la cause environnementale et pour sa pratique pédagogique. « Je pratique la pédagogie en plein air avec mes élèves. On est toujours dehors, explique-t-elle. Il y a plusieurs études qui démontrent que les enfants apprennent mieux dans la nature, qu’ils sont plus apaisés, et veut, veut pas, notre cour d’école est au milieu d’un bloc de béton entouré de stationnements. »

Sébastien Tardif, directeur général du CSSL, abonde dans le même sens: « À l’époque, on était fort sur le revêtement bitumineux! On pensait que c’était moins d’entretien et que cela facilitait le déneigement. Avec le temps, on a évolué. Cette cour d’école méritait un peu d’amour. »

Maxime Dorais, directeur au Service des communications et des relations citoyennes de la Ville de Mont-Tremblant, exprime l’intérêt des autorités municipales dans ce projet: « La cour est ouverte à la communauté, c’est donc un équipement collectif. En améliorant la qualité de vie, le paysage, l’environnement, on sait aussi que cela contribue à la réussite des élèves. Et cela s’inscrit dans notre plan stratégique, notamment sur l’aspect de l’attraction et de la rétention des familles. »

Montage financier

Selon la Ville, le projet de cour d’école verte comprendra l’ajout et le remplacement d’arbres, la réalisation d’aménagements paysagers, l’aménagement de deux classes extérieures et l’installation de modules de jeu. Avec le soutien du service des ressources matérielles du CSSL, la Ville de Mont-Tremblant a mandaté une entreprise locale pour réaliser les travaux d’ici l’été 2022.

Pour l’instant, les interventions se concentreront dans la cour du pavillon Fleur-Soleil. Selon Maxime Dorais, le coût de cette phase est estimé à 77 531$, réparti comme suit:

Ville de Mont-Tremblant: 35 000$;
Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec (Fonds régions et ruralité-volet 4): 27 531$;
MRC des Laurentides (Fonds régions et ruralité-volet 2): 10 000$;
Campus primaire Mont-Tremblant: 5 000$.

Un milieu de vie

Karine Lachance se dit heureuse que la Ville se soit ralliée derrière son projet. « Et ce ne sont pas seulement les élèves de Mont-Tremblant qui en bénéficieront, mais aussi ceux de Lac-Supérieur, La Conception, Saint-Faustin-Lac-Carré. Aussi, la cour d’école redonne les fins de semaine, les soirs, l’été, aux touristes, locaux, à la Maison de la famille du Nord, aux camps de jour », énumère-t-elle.

En somme, tous y trouveront leur compte; retrait de zones pavées pour réduire les ilots de chaleur, que l’on transforme en zones perméables et vertes, abris solaires, aménagements, embellissement. Comme le souligne le directeur général du CSSL, « une école, c’est un milieu de vie, alors on pense que l’aspect de la cour a une incidence sur le sentiment d’appartenance des élèves à leur école. Et lorsqu’on est fier, on s’investit mieux dans ses apprentissages. »

« Dans un beau milieu comme Mont-Tremblant, exprime Karine Lachance, je crois que nos élèves sont les premiers à avoir le droit à un accès à la nature, un accès de proximité, pour pouvoir justement assurer leur sécurité. Aussi cela s’intégrera plus facilement dans le quotidien des enseignantes qui désireraient elles aussi pratiquer la pédagogie à l’extérieur. Finalement, lorsque les élèves sortent pour leur récréation, ils pourront profiter d’un endroit vert, inspirant, apaisant. »

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