Pénurie de main-d’œuvre
La situation se dégrade dans le Grand Mont-Tremblant
La rareté de la main-d’œuvre n’est pas nouvelle, mais avec le déconfinement, des commerces de la région peinent à répondre à la demande ou doivent réduire leurs heures d’ouverture. Et la saison touristique bat son plein en ces semaines de vacances de la construction.
« Je vous mets au défi de vous trouver, un lundi ou un mardi, un bon resto à Mont-Tremblant, alors qu’on est une destination touristique de calibre international », dit Daniel Blier, DG de Tourisme Mont-Tremblant. À ce jour, 80% de ses membres disent devoir réduire leurs heures d’ouverture à cause du manque de main-d’œuvre. Parmi les hôteliers, on se résout même à fermer des blocs de chambres, faute d’employés pour les nettoyer. Le DG estime qu’environ 300 postes sont à combler, surtout en entretien ménager et en restauration. Selon lui, la situation est pire que l’an dernier.
« Repartir la machine »
Le chef propriétaire Sébastien Houle n’a jamais rien vu de tel en 17 ans d’activité : « On a besoin d’aide pour repartir la machine. » Même s’il ne se considère pas le porte-parole des restaurateurs de sa région, il souligne que l’Alliance de l’industrie touristique du Québec a fait mention de 40 000 postes à pourvoir en tourisme dans la province. C’est donc un problème répandu. Lui-même souhaite engager jusqu’à cinq personnes de plus. Mais il n’en trouve pas.
« Avec l’initiative des Chefs à la rescousse, on a aidé les gens dans le besoin. Mais là, je me vire de bord, et c’est nous qui avons besoin d’aide. Ceux qui sont à la maison et qui peuvent travailler, venez aider! » Sébastien Houle, chef propriétaire sEb L’artisan culinaire et la Caravane sEb.
« Nous observons actuellement un phénomène particulier: à la fois une hausse des postes à pourvoir dans notre économie et une augmentation du nombre de chômeurs. Reste maintenant à savoir si ce déséquilibre va se cristalliser, si les travailleurs touchés par la pandémie retrouveront ou non un emploi dans les secteurs où la demande est plus forte », analyse Mia Homsy, PDG de l’Institut du Québec (IDQ).
Selon l’IDQ, le nombre de postes vacants a augmenté de façon importante dans les Laurentides (+50,3 %), une région qui figure d’ailleurs au palmarès provincial des plus hauts taux de postes vacants (4,7%). Dans ces circonstances, comment atténuer les effets de cette pénurie de main-d’œuvre?
Soutien express
La Corporation de développement économique (CDE) de la MRC des Laurentides offre du soutien express pour aider les entreprises à recruter des gens (voir encadré). Les PME de 30 employés ou moins peuvent tirer profit d’un service de consultant en ressources humaines. « L’accent est mis sur le recrutement, parce que l’urgence est là », dit Rachel Pouliot, conseillère en attractivité et partenariats d’emploi.
Tourisme Mont-Tremblant a lancé une campagne de séduction du côté de l’Ontario afin d’attirer des employés. « La reprise est plus lente du côté de nos voisins, soutient Daniel Blier, par solidarité, nous ne ferons pas de recrutement au Québec. » Des hôteliers hébergeront temporairement ces travailleurs, dans des chambres retirées de l’offre de location, faute d’employés d’entretien.
Le chef Sébastien Houle souhaite que les retraités et les jeunes se sentent interpellés par son appel. Il rappelle que le phénomène auquel on assiste actuellement n’est pas né d’hier: « La restauration vit en général des moments difficiles. Maintenant, venez nous voir, et n’ayez pas peur de parler de salaire, parce que si c’était un métier sous-payé, ce n’est plus le cas. »
Exclusivement pour les PME de la MRC des Laurentides
L’objectif du nouveau service express de la CDE de la MRC des Laurentides est de fournir aux petites entreprises des services de consultants en ressources humaines. Pour 200$ (valeur de 1500$), il est possible d’obtenir 10 heures d’accompagnement professionnel. L’accent est mis sur les stratégies d’attraction de candidats, mais les problématiques d’intégration des employés ainsi que de rétention peuvent être abordées. « Souvent, on est bon en marketing pour vendre son produit, mais il faut faire la même chose avec les emplois qu’on offre », explique Rachel Pouliot, conseillère en attractivité et partenariats d’emploi. Pour des questions, il est possible de la joindre. Les formulaires d’inscription sont disponibles sur le site de l’organisme. Le nombre de places étant limité, le principe du premier arrivé, premier servi est appliqué.
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