Patrimoine industriel
Le moulin à Thomas est un témoin unique du passé
La MRC des Laurentides octroie 10 000$ à la municipalité d’Amherst afin que son ancien moulin à scie soit sécurisé, en attendant sa réfection complète. Ce vestige industriel datant des années 1920 est l’un des derniers du genre au Québec.
« Il faut l’empêcher de s’écrouler », dit le maire d’Amherst. Au téléphone, Jean-Guy Galipeau parle de l’histoire de sa municipalité. Dans le cas du vieux moulin à scie, c’est l’un des derniers encore debout dans la province. Sa valeur patrimoniale dépasse largement les limites de sa localité.
Le moulin à Eustache Thomas se dresse sur deux étages. Il s’agit d’une charpente brute recouverte de planches de bois. À l’intérieur, on y découvre le mécanisme hydraulique encore intact ainsi que des équipements d’origine.
« Des appareils de marque Forano, qui viennent de la Fonderie de Plessisville », souligne l’historien Denis Chabot, chargé du projet de mise en valeur historique du territoire d’Amherst.
Hasard de l’Histoire
Dans les années 1890 à 1920, l’activité forestière bat son plein au Québec. « Beaucoup de villages ont eu des moulins semblables à celui-ci, qui utilisaient la force de l’eau. Par un hasard de l’Histoire, le moulin à Thomas est encore là. On parle donc d’un vestige de cette époque, mais aussi de cette technique », explique l’historien.
« On a juste un autre moulin semblable ailleurs au Québec, et c’est au Saguenay. »
-Denis Chabot, historien-muséologue et chargé de projet pour la municipalité d’Amherst
Le moulin à Thomas fait partie du Répertoire du patrimoine culturel du Québec. En janvier 2020, la municipalité d’Amherst adoptait un règlement portant sur sa citation en tant que vestige du patrimoine industriel.
« Au départ, avec le conseil municipal, on avait une vision très locale de notre futur centre d’interprétation historique. Mais nous avons cheminé, entre autres grâce à l’historien Denis Chabot, pour réaliser que tout cela devenait vite régional, et même provincial », explique le maire.
La municipalité a entrepris des démarches de mise en valeur de son histoire il y a trois ans. C’est le comité patrimoine qui chapeaute le projet du Centre d’interprétation historique d’Amherst, dont l’ouverture est prévue pour juin 2022. Outre le moulin à Thomas, d’autres sites seront mis en valeur, comme la mine de silice et la tour à feu.
Les efforts de vulgarisation se concentrent sur quatre volets établis: les Premières Nations, la colonisation, l’industrie forestière ainsi que la fameuse Affaire silicose (véritable bombe sociale sous Duplessis, directement liée à l’exploitation de la mine de silice d’Amherst).
« Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient », conclut le maire Jean-Guy Galipeau.
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