Sculpteur d’Ivry-sur-le-Lac
La passion du bois de Tony Fortin
En circulant vers le nord sur la 117, il est difficile de ne pas remarquer de belles et impressionnantes sculptures en bordure de la route à Ivry-sur-le-Lac. Ce sont les œuvres de Tony Fortin connu aussi sous le nom de Carvgo.com.
Tony Fortin a une formation en ébénisterie de création. En 2005, il est arrivé dans les Laurentides où il s’est parti en entreprise pour offrir un service de sculptures, en travaillant simultanément comme ébéniste. C’est à l’été 2014 qu’il a commencé à vivre uniquement de sa passion ; la sculpture. « Au départ, c’était plus saisonnier, à l’heure actuelle, la demande est très forte », explique Tony Fortin, sculpteur à Carvgo.com.
« On fait beaucoup d’animaux sauvages, et souvent on les adapte en caricature. Nous faisons également du bois relief, de l’enseigne, des totems, et d’autres projets sur demande, mais en général, les animaux, c’est ce qu’on vend le plus », rapporte celui-ci. Il explique que les ours sont très populaires et qu’il peut passer deux à trois journées uniquement sur un ours.
« On exporte parfois en France. Les touristes européens aiment beaucoup ce qu’on fait. Ils aiment le côté nature et sauvage du Québec. »
-Tony Fortin
Dans l’entreprise ils sont deux. Il y a Tony Fortin qui fait les sculptures et sa conjointe, qui s’occupe de la coloration. Tout se passe à cet endroit, autant la fabrication que la vente. « Je n’ai jamais eu à faire d’expositions ou de publicité pour vendre. Tout se fait grâce à la belle visibilité que nous avons sur la route 117. Tremblant amène des gens de partout, et ces personnes-là passent bien souvent par ce chemin pour s’y rendre. Les gens viennent à moi pas curiosité », explique-t-il.
Un préjugé encore présent
Chez Carvgo.com, tout est fait à la scie à chaîne et au ciseau pour de petits détails comme des yeux, des griffes, un museau, etc. Les pièces sont sculptées à partir de billots de bois de pin blanc et de cèdre.
Tony Fortin affirme qu’il y a un préjugé bien présent par rapport à la coupe d’arbres pour pouvoir créer ses sculptures. « J’ai besoin de bois d’un diamètre de 36 pouces et plus pour pouvoir réaliser mes pièces de toutes les tailles. Lorsqu’ils sont rendus à ces diamètres, les arbres sont en fin de vie. Les gens me disent souvent que c’est triste de couper des pins, mais c’est plutôt triste de les laisser mourir debout. » Il explique que si l’arbre est décédé dans la dernière année, il pourra être utilisable, mais que si cela fait déjà quelques années, il ne pourra pas être exploité et n’aura pas pu servir.
Lorsque Tony Fortin prend un arbre, il est utilisé au complet et plusieurs pièces sont faites à partir du même arbre. « Toutes les pièces que nous faisons en une année proviennent de quatre ou cinq arbres. Il faut savoir qu’un arbre fournit environ quatre billots de 15 pieds chacun. Toutes les retailles qui ne sont pas utilisées pour les sculptures sont récupérées pour faire chauffer l’atelier et mon séchoir. Les résidus de sciage vont au compostage. »
Prendre le temps d’être créatif
Dans les dernières années, Tony Fortin a pu réaliser des œuvres qui l’ont rendu bien fier. Il a déjà dessiné des personnages et les a reproduits en sculptures pour un client commercial. Cela avait été un bel élément de création pour lui.
Récemment, il a conçu un banc de près de 1000 livres avec des matériaux recyclés de chemin de fer. Ce projet l’a déstabilisé puisqu’il est habitué de travailler avec des matériaux neufs. Un beau défi qu’il a pu relever, et qu’il aimerait relever encore plus souvent.
Dans un futur proche, Tony Fortin aimerait réussir à devenir plus sélectif dans le travail qu’il décide de prendre. « Nous aimerions réussir à aller chercher plus sur ce que nous vendons et nous garder du temps pour créer et développer de nouveaux produits. Nous voulons être en constante évolution et pouvoir présenter aux gens d’autres modèles en boutique, que ce que nous avons déjà, mais le temps manque », explique-t-il.
Le but de Carvgo serait de travailler un peu moins sur des commandes pour ainsi se garder du temps pour être dans la création et le développement, ce qui le passionne dans le domaine.
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