Près de 30 ans comme professionnel
Éric Séguin, un artisan coutelier passionné
Éric Séguin de Labelle est coutelier professionnel depuis 27 ans. Son carnet de commandes est plein. Cela mérite une conversation avec ce fabricant de pièces uniques, souvent de manches en bois rares, des œuvres signées s’il vous plaît.
Quels types de couteaux fabrique-t-il dans son atelier? Il répond, tout en travaillant sur une lame: « Ma spécialité est dans les pièces de chasse, de pêche, ce qui a fait ma réputation. La cuisine, je dirais que c’est devenu une spécialité vers 1997. Je faisais beaucoup d’expositions quand j’ai commencé et des gens, même s’ils n’étaient pas amateurs de chasse ou de pêche, aimaient mes couteaux. On m’a demandé si je faisais des couteaux pour la cuisine. J’ai donc commencé mes premiers “carving sets” et même des ouvre-huîtres à cette époque. »
Éric Séguin répond aujourd’hui à beaucoup de commandes spécifiques où le client lui apporte un dessin de l’objet qu’il désire. Le coutelier a beaucoup d’ouvrages en lien avec des souvenirs de chasse, souvent pour la fabrication du manche. « J’ai fait trois couteaux pour un homme et ses frères d’un panache d’orignal qu’il ne pouvait garder chez lui: un couteau de chasse et deux couteaux de cuisine. Le monsieur m’a carrément dessiné son couteau de chasse! J’ai régulièrement des commandes de ce type. Je dis toujours que je suis un professionnel qui travaille de façon artisanale, que je fais une sculpture qui devient utilitaire. »
Un peu d’histoire
Plusieurs ont encore en mémoire la boutique de souvenirs des parents de M. Séguin située à Saint-Jovite. Quand le jeune Éric s’adonnait à la taxidermie avec son père, il a remarqué que l’acier des couteaux à cette époque n’était pas de qualité. Étant chasseur et pêcheur, le jeune ado aimait déjà les couteaux. C’est alors qu’il se procure des lames auxquelles il fabrique des manches. Avec l’expérience qu’il acquit auprès d’un professionnel en quelques années, il se lance à plein temps, en 1993 à 18 ans, sur la fabrication de couteaux.
« Il faut dire qu’au cégep, j’étais accepté en génie industriel, mais je ne me voyais pas travailler en ville, dans le trafic. On m’a reproché souvent mon choix actuel comme pas raisonnable, que j’allais crever de faim. Ça fait 27 ans que je gagne ma vie à faire des couteaux et exposer un peu partout, sans oublier un carnet de commandes bien rempli. J’ai donc fait à ma tête. » Il poursuit: « Mon premier directeur de banque rencontré pour un prêt m’a pratiquement ri au visage, me disant: “Oui, mais ce n’est pas un produit périssable; tu feras vite le tour des clients. Ce n’est pas un gâteau où le client reviendra chaque semaine.” »
Pièces uniques
Chaque pièce du coutelier faite à la main est unique et signée. Le carnet actuel est plein de commandes jusqu’à Noël. À savoir combien de pièces il fabrique en moyenne chaque année, il ne peut répondre précisément, car trop de facteurs entrent en jeu. « Si je fais une épée, je vais passer quatre jours à la fabriquer, tandis que je peux faire trois ou quatre couteaux en ce laps de temps. Tout dépend des commandes, des grosseurs de pièces. » Soulignons que l’une des particularités des couteaux Séguin réside dans la lame qui s’use lentement, qui coupe longtemps.
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