Insécurité alimentaire
« Nos enfants ont besoin de nous, maintenant »
Marjorie Siegfriedt s’occupe bénévolement depuis 20 ans de nourrir les enfants vulnérables du Campus primaire de Mont-Tremblant. Honorée par ses pairs du Club Rotary, elle profite de sa tribune pour parler des besoins criants de « nos » tout-petits.
Mont-Tremblant a deux visages. Et celui de la pauvreté est la plupart du temps éclipsé par son contraire, exprime Marjorie Siegfriedt. Les familles qui dépendent d’emplois précaires et saisonniers peinent à remplir le ventre de leurs petits. Une réalité que la crise sanitaire exacerbe. « Et avec le ventre vide, comment on peut se remplir la tête? », demande la secrétaire du pavillon Fleur-Soleil, habituée à voir défiler les petites bouilles.
Pendant le confinement, même si les écoles étaient fermées, elle n’a laissé tomber personne. Pas plus loin qu’un appel sur son portable, Marjorie Siegfriedt a répondu à toutes les demandes d’aide, lesquelles dépassaient les besoins alimentaires. « À 97 %, ce sont des familles monoparentales avec des emplois précaires, dit-elle. Et si l’on se souvient bien, la PCU n’est pas arrivée tout de suite », dit-elle.
« Il y a des familles dont je n’avais jamais entendu parler. »
– Marjorie Siegfriedt
En début d’entrevue téléphonique, Marjorie Siegfriedt répond timidement lorsqu’il est question de l’honneur que lui ont rendu ses pairs du Club Rotary en l’intronisant dans le Cercle Paul Harris. « J’arrivais à Mont-Tremblant, relate-t-elle. Mes enfants étaient petits et j’étais maman à la maison. Quand j’ai dit oui à une amie pour faire quelque chose à l’école pour les enfants qui avaient faim, c’était pour une année. Maintenant, ça fait 20 ans… »
Manger comme les autres
Depuis 20 ans, la formule a évolué. Du petit déjeuner servi dans la cafétéria, le Club Rotary distribue maintenant dans toutes les classes de Campus primaire des collations (compotes, jus, fruits, barres tendres). Au dîner, les enfants « de Marjorie » font maintenant la file, comme les autres, à la cantine. Et cette année, pandémie oblige, il n’y a plus d’échanges d’argent, mais un système de cartes, donc ils mangent comme les autres. « On aplanit les différences pour une meilleure égalité des chances », souligne-t-elle.
Marjorie Siegfriedt remercie les gens qui soutiennent cette initiative alimentaire, qui se porte bien, mais elle souhaite profiter de sa tribune pour demander haut et fort l’aide de la communauté d’affaire du Grand Mont-Tremblant. « Depuis plusieurs années, un couple d’ici a décidé de parrainer une famille en payant ses fournitures scolaires, mais aussi ses frais de surveillance, manuels, tout. Parce que vous savez, les débuts d’années scolaires, c’est très difficile financièrement pour plusieurs. » Marjorie Siegfriedt a joué l’intermédiaire dans ce parrainage. Ce couple et cette famille ne se connaissent pas. Elle aimerait que d’autres se sentent interpellés. Les besoins sont criants, maintenant plus que jamais, rappelle-t-elle.
Entre le moment de mettre sous presse et celui de distribuer l’édition hebdomadaire de L’info du Nord, Marjorie Siegfriedt nous informe que le nombre d’enfants recevant de l’aide alimentaire à l’école sur l’heure du dîner a doublé. Ils étaient 19 et sont maintenant 38. Et ce n’est pas fini, indique-t-elle tristement.
Il est possible de communiquer avec Marjorie Siegfriedt en remplissant le formulaire de contact disponible sur le site Web du Club Rotary de Mont-Tremblant.
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