Longue randonnée
Mont-Tremblant – Gaspé : à pied et en solo
Grimper le mont Tremblant puis poursuivre son périple de bipède jusqu’à Gaspé, voilà la randonnée que Catherine Turgy vient de réaliser en solo.
Depuis sa quarantaine (car elle arrive du Mexique!), Catherine Turgy nous raconte comment elle a décidé de meubler un congé de six mois, à l’origine accordé par son employeur pour lui permettre de s’attaquer à l’Appalachian Trail aux États-Unis. À peine arrivée sur le mythique sentier américain, que la pandémie gâchait déjà la fête. La randonneuse est donc rentrée au pays, comme il se devait. Et elle a mijoté un autre plan.
Sentier national au Québec
Catherine Turgy s’est renseignée à propos du Sentier national au Québec (SNQ), lequel s’étire entre Ottawa et Gaspé en plusieurs tronçons plus ou moins bien reliés les uns aux autres. Le site Web de Balises Québec lui a été d’une grande utilité, une « mine d’or d’informations » qu’elle recommande d’ailleurs à tous les marcheurs. Elle a choisi de commencer son aventure à Mont-Tremblant, entre autres parce qu’elle associe à ce lieu des expériences personnelles positives.
« Moi, c’était ma porte d’entrée. Du Pic Johannsen, tu te lances dans l’aventure. »
– Catherine Turgy, randonneuse
Catherine Turgy est montée sur le mont Tremblant le 25 juin. Elle avait alors prévu quatre jours d’autonomie complète. Elle a marché sur Le Toit des Laurentides puis sur le sentier du Centenaire, lesquels sont sur le domaine de la SÉPAQ. Arrivée dans le secteur du lac Supérieur, le Sentier national prend une pause. Dans cette situation, pas le choix d’utiliser le réseau routier jusqu’au prochain segment, soit le chemin du Nordet.
En quatre jours, la randonneuse a atteint le secteur de Saint-Côme dans Lanaudière. Là, elle a pris une pause, le temps notamment d’adapter son équipement et même de se délester de choses inutiles (du poids en trop) auprès de ses parents, venus à sa rencontre.
En tout, ce sont quelque 1500 km que ses bottines ont foulés en 65 jours de marche. « J’ai pris des jours off et j’ai aussi fait des randos on the side, avec des amis », dit-elle.
Défis
Questionnée sur les défis de son aventure, elle reconnaît qu’il est plus prudent de ne pas être seul. « En solo, c’est plus méditatif, mais tu ne peux pas le partager, dit-elle. Et c’est moins sécuritaire. » Catherine Turgy souligne, à propos du danger, qu’elle a dû se résigner à quelques reprises à contourner par la route certains secteurs peu entretenus. Elle parle d’arbres tombés et de signalisation absente ou disparue.
La longue randonnée n’est pas un sport dans lequel on se lance sans préparation. Catherine Turgy pratique cette activité depuis un certain temps, mais pour une aussi longue durée, c’était une première. Outre de bien étudier son itinéraire, elle conseille aux gens qui se sentiraient appelés par ce type d’aventure de visionner des capsules sur le Web, comme celles de la chaîne YouTube de Darwin onthetrail (en anglais) ou de l’explorateur professionnel Mike Horn (en français). On y découvre des trucs de premiers soins en forêt, sur le matériel à apporter ou encore comment ne pas laisser de traces de son passage.
Selon l’évolution de la situation sanitaire, Catherine Turgy donnera des conférences à propos de son expérience de marcheuse de longue durée sur les sentiers du Québec, possiblement à Val-
David et peut-être à Mont-Tremblant. L’incertitude est dans l’air, mais voyager au rythme de ses pas lui a conféré une force tranquille.

Catherine Turgy a parcouru seule plus de 1500 km à pied depuis le mont Tremblant jusqu’à Gaspé. En comparaison, le camino Francès, le plus populaire des chemins de pèlerinage menant à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, s’étire sur près de 800 km. Ici, le sentier du Centenaire dans le parc national du Mont-Tremblant. (Photo gracieuseté)
Le SNQ, une « idée folle »
Le Québec est la seule province ayant persisté dans cette « idée folle » d’un trajet de randonnée de cette envergure, explique Grégory Flayol, coordonnateur du dossier Sentier national chez Rando Québec. Selon lui, si la pandémie a mené à la fin abrupte de l’aventure de Catherine Turgy sur l’Appalachian Trail, elle aura au moins eu le mérite de lui faire « découvrir son Québec ». Grégory Flayol voit un potentiel immense avec le Sentier national. Outre les retombées économiques, il parle du développement de la culture du plein air non motorisé et de la dynamisation des régions.
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