L’Aéroport International de La Macaza-Mont-Tremblant est menacé
L’étau se resserre sur l’Aéroport International de La Macaza-Mont-Tremblant situé à La Macaza, lequel reçoit actuellement 15% de son trafic aérien normal.
« Ce qui a fait très mal, c’est que nous sommes un aéroport à vocation touristique », explique Isabel Proulx, directrice des opérations. En été, 70 % du trafic aérien de l’Aéroport International de La Macaza-Mont-Tremblant provient des États-Unis et d’Europe. Comme les frontières étaient fermées (et elles le sont encore), peu de jets privés y ont atterri. Le service commercial depuis Toronto offert par la compagnie Porter Airlines a aussi été suspendu cet été, ce qui représente une perte de 2000 sièges. Cette baisse radicale d’achalandage engendre une situation intenable.
Frais fixes
L’Aéroport International de La Macaza-Mont-Tremblant, comme la plupart des aéroports du Québec et d’ailleurs, est actuellement sous respirateur artificiel. « Impôts fonciers, assurances, chauffage, entretien, énumère Isabel Proulx. Avec un seul passager ou 10 000, ces frais fixes restent les mêmes. » La directrice des opérations parle de « suffocation » étant donné que leurs revenus proviennent des passagers et des avions qui utilisent leurs infrastructures.
« Cet été, nous avons coupé le personnel au minimum, mais la grosse dépense que l’on n’est pas capable de surmonter, c’est le compte d’impôts fonciers, dit-elle, lequel est plus élevé que les revenus que j’ai générés depuis le début de la COVID. »
Peur de l’hiver
Maintenant, c’est l’hiver qui fait craindre le pire. Une opération de déneigement sur la longue piste de 6000 pieds de l’Aéroport International de La Macaza-Mont-Tremblant peut coûter 7 000$, explique Isabel Proulx. Et pas question de suspendre cet entretien hivernal: « C’est impossible! Une fois qu’il y a une tempête, tu ne peux pas attendre trois jours avant d’enlever la neige. Il faut que tu le fasses pendant, dit-elle. Les changements climatiques font que tu as de la pluie, du verglas, de la neige, le lendemain matin il fait -20C. » En plus, cette infrastructure est utilisée pour des évacuations médicales ou encore des équipes de secours.
« Je ne peux pas croire que les gouvernements vont nous laisser mourir les uns après les autres. Nous sommes des moteurs économiques incroyables », dit Isabel Proulx à propos des aéroports régionaux. Elle parle d’une étude réalisée par Tourisme aérien Laurentides qui montre que chaque passager – et pas des millionnaires qui arrivent en jets privés, souligne-t-elle – dépense entre 800$ et 1000$ à Mont-Tremblant. « Imaginez les retombées directes et indirectes pour 20 000 sièges en hiver! », dit Mme Proulx.
Outre la subvention salariale et un prêt d’urgence aux entreprises, l’Aéroport International de Mont-Tremblant n’a reçu aucune aide directe d’Ottawa. « Pour un petit aéroport, on avait beaucoup de trafic et l’on était capable d’assumer nos responsabilités. » Des 23 employés habituels pendant l’hiver, ils sont actuellement deux.
Le Réseau québécois des aéroports ainsi que le Conseil des aéroports du Canada ont conjointement publié une lettre ouverte qui s’adresse au gouvernement fédéral. « À l’échelle nationale, le nombre de passagers diminuera de 75% d’ici la fin de 2020 et de plus de 65 % en 2021, lit-on. […] Pour assurer la relance durable des aéroports, le gouvernement du Canada doit agir maintenant. »
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