Des bouquets de fleurs locales, c’est possible

Publié le 11 septembre 2020 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste | vpiche@inmedias.ca

L’agriculture de proximité a la cote. L’info du Nord a décidé de présenter chaque semaine une petite – ou micro – entreprise agricole de la région. Des endroits qui se laissent découvrir. Cette semaine, une ferme florale à La Conception.

Des bouquets de fleurs locales

Les asters mauves et blanches peuplent les fossés. Les verges d’or, encore jaunes, assistent à la levée de la brume matinale. Ce paysage est un bouquet. Au tournant de la route des Tulipes, Sonia Brouillette a installé sa microferme florale. Et elle a accepté de nous la faire visiter. Entre les rangs de dahlias magnifiques, on découvre l’artiste derrière l’entrepreneure.

Floraison est le nom de cette ferme florale. Ce n’est ni une boutique ni une jardinerie, mais bien un site de production de fleurs à couper. Et qui dit entreprise, dit charge de travail. Parce que les fleurs, ce n’est pas juste romantique. Il faut choisir et préparer en rafales les semis, les protéger, forcer des bulbes de tulipes pour qu’ils fleurissent plus tôt puis bichonner ceux des dahlias, qui ont passé l’hiver dans un caveau pour ensuite être remis en terre, et tuteurer, protéger, tailler, surveiller, récolter, entreposer. Le tout sans pesticides ni herbicides.

« Chaque fleur, c’est comme mon petit bébé. »
– Sonia Brouillette, propriétaire de Floraison

L’horticultrice utilise l’ensemble de sa production afin de créer des bouquets, qui eux sont vendus. Sous nos yeux, elle monte une gerbe et applique un principe appris dans un cours de design paysager: « Un jardin, il faut le découvrir, pas tout voir du même coup. » Ses bouquets sont donc une alternance de reliefs, de formes, de couleurs. Ils sont en quelque sorte un paysage.

L’ancien garage a été converti en atelier de confection de bouquets. Suspendues aux solives de plafond, des fleurs sèchent. Un immense frigo garde au frais les fleurs cueillies. « Il faut les récolter lorsqu’elles ne sont pas complètement ouvertes, montre-t-elle, pour qu’elles se conservent plus longtemps. » Certaines variétés demandent que la base de la tige coupée soit ébouillantée, encore une fois pour une question de longévité. Rien n’est laissé au hasard dans cet espace de travail aux allures de vieille grange.

L’épiphanie
Floraison est d’abord née dans la tête de Sonia Brouillette il y a quatre ans. C’était une période de sa vie où elle cherchait l’idée qui lui permettrait de vivre de son lopin de terre agricole de La Conception. Lors d’un interview mené par Josée di Stasio, elle découvre l’existence d’une ferme florale écologique à Frelighsburg. C’est l’épiphanie: « Une ferme florale! C’est ça que je veux! » En quelques mois, elle organisait sa première saison de production.

Trente ans plus tôt, des suites d’une réorientation de carrière, Sonia Brouillette avait étudié en horticulture à Mont-Tremblant. Son premier emploi dans le domaine était en entretien de plantes d’intérieures, notamment celles de l’aéroport de Montréal. Elle a aussi suivi un cours universitaire en design de jardins. À Saint-Rémi-d’Amherst, elle a eu une petite jardinerie.

Maintenant, tel l’artiste-peintre qui récolterait lui-même les pigments de son expression, Sonia Brouillette cultive la matière avec laquelle elle crée. Ouvertement inspirée par la nature qui l’entoure, elle invite les gens à visiter sa galerie Instagram ou son compte Facebook pour découvrir son travail. Et pour parler fleurs et bouquets, elle n’est jamais plus loin qu’un coup de téléphone.

Floraison c’est…

Microferme florale à La Conception
Culture locale sans pesticides de fleurs à couper
Création sur commande de bouquets (fleuristerie et livraison)
Mariages et événements
Petits bouquets en vente au Caveau (Saint-Agathe) et à L’Étalage (Lac-Supérieur)

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