La miellerie artisanale Le petit rucher du Nord

Publié le 8 septembre 2020 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste | vpiche@inmedias.ca

L’agriculture de proximité a la cote. L’info du Nord a décidé de présenter chaque semaine une petite – ou micro – entreprise agricole de la région. Des endroits qui se laissent découvrir. Cette semaine, Le petit rucher du Nord.

La miellerie artisanale Le petit rucher du Nord

Oui, leurs abeilles les piquent parfois. Et cela arrive le plus souvent lorsque l’une d’entre elles se coince dans le repli de l’équipement de protection qu’on doit ouvrir pour s’asseoir dans le camion. Mais Félix Lapierre, propriétaire, énumère les effets bénéfiques du venin des abeilles. « Il paraît que les apiculteurs ne souffrent pas d’arthrite, dit-il en riant, on s’en reparlera! »

La miellerie Le petit rucher du Nord est installée à Brébeuf le long de la route 323. Il faut compter une douzaine de minutes pour s’y rendre depuis Mont-Tremblant. Le bâtiment tout neuf surplombe le visiteur et s’étire au ciel. Dans la boutique, les effluves de miel et de cire d’abeille embaument l’air. Bien qu’il soit possible de voir passer une butineuse, les ruches ne sont pas là. Les abeilles sont ailleurs, et partout dans la région.

« On a 360 ruches, explique Félix Lapierre, et puis ça c’est parce que je me retiens. » Les ruches – ces grosses boîtes de bois blanches – sont regroupées par quinzaines, c’est ce qu’on appelle un rucher, une sorte de village d’abeilles. Ces ruchers sont installés un peu partout, par exemple près d’un champ de sarrasin à La Conception ou sur une ferme maraîchère à Montcalm. C’est ce que butine l’abeille qui donne le goût au miel.

Miel d’été
Félix Lapierre et sa conjointe Judith Forget expliquent comment on détermine la « sorte » de miel récolté. Miel de sarrasin ou de tilleul, il y a le goût, mais aussi la provenance. Fait étonnant, on envoie des échantillons pour analyse pollinique. Une seule personne au Québec réalise ces profils. Et comme il faut parfois attendre jusqu’à un mois avant d’en recevoir les résultats, cela représente un certain défi d’entreposage. « Comme là, notre nouveau miel d’été on ne sait pas trop comment l’appeler, dit Judith Forget. Oui, miel d’été, mais c’est peut-être du miel de framboisier. »

Derrière la boutique, des espaces immaculés servent à l’emballage et à l’entreposage. Les surfaces doivent être ultras lavables, explique-t-on, parce qu’une seule goutte de miel peut rendre toutes les surfaces collantes. Une autre porte s’ouvre sur la salle d’extraction. Une employée de la miellerie s’y trouve. Aujourd’hui, elle a les mains dans le miel, mais Émilie Sicotte accompagne aussi Félix Lapierre pour la récolte dans les ruches. Une autre qui ne souffrira pas d’arthrite!

Produire des reines
Outre la production de miel, Le petit rucher du Nord produit de 500 à 600 reines par année.
Félix Lapierre compare produire des reines à suivre une partition musicale. « C’est très exigeant, c’est fait selon un calendrier très précis, dit-il. C’est un métier en soi. » Ainsi, chaque année, ils vendent quelque 80 colonies à des amateurs, mais aussi à des apiculteurs qui souhaitent multiplier rapidement leur cheptel.

L’apiculture, c’était au départ un passe-temps. Mais, quand on a la piqûre, une passion peut devenir un métier. Le petit rucher du Nord distribue son miel et ses autres produits sucrés dans plusieurs épiceries et boutiques de la région, dont la leur à Brébeuf. La petite entreprise utilise aussi la cire d’abeille pour la fabrication de bougies, de blocs pour les projets artisanaux ainsi que d’emballage alimentaire.

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