Pisciculture Mont-Tremblant
Des poissons à la tonne, livrés malgré la pandémie
En juillet, les gouvernements du Québec et du Canada ont uni leurs efforts afin d’aider les pisciculteurs québécois. Cette aide d’urgence de plus de 1 M$ doit servir à diminuer les stocks de poisson non vendus ce printemps à cause de la crise sanitaire. À l’abri des regards, la Pisciculture Mont-Tremblant s’est-elle tenue à flot ?
« Je m’amuse à dire que je suis une des plus grosses piscicultures au Québec, mais que j’ai le plus petit terrain. » Karl Nolin, directeur des opérations à la Pisciculture Mont-Tremblant, explique qu’avec ses 80 tonnes de poissons d’ensemencement par année, il est un gros joueur dans ce marché. En temps normal, il livre ses truites au printemps aux ZEC, pourvoiries, associations de lacs, étangs de pêche, ainsi qu’à la SÉPAQ. Mais cette année, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.
Univers parallèle
Une pisciculture ne peut mettre sur pause ses activités de production. « Mes poissons sont en élevage un an et demi avant que je les livre. » Karl Nolin, tasse de café à la main, pointe les bassins de béton qui s’étirent le long de la rivière Cachée. Un univers parallèle, alors qu’on aperçoit entre les branches d’arbres, les pistes de ski de la Station Mont Tremblant. Ici, on produit 300 000 poissons par année: 225 000 truites mouchetées, le reste, de la truite arc-en-ciel. En temps normal, les livraisons ont surtout lieu fin avril et début mai, ce qui représente 80% du chiffre d’affaires de l’entreprise, et un blitz de livraison.
« Ma production était officiellement toute vendue le 10 janvier. Je refusais toute vente après cette date. Mais ensuite les clients ont annulé. J’ai dû prendre des décisions, alors je me suis mis à dire oui à toutes demandes, pour toutes quantités. »
-Karl Nolin, directeur des opérations
Cette stratégie d’écoulement des stocks printaniers a fonctionné. À ce jour, il ne lui reste que 10% de cet inventaire. Ainsi l’aide financière annoncée par les gouvernements du Québec et du Canada, Karl Nolin ne pense pas qu’il en aura besoin. D’ailleurs, celui qui siège aussi sur le CA de l’Association des aquaculteurs du Québec (AAQ) considère que ce soutien arrive trop tard.
« Même si tu as un million [de dollars] tu ne peux pas toucher au poisson aujourd’hui, dit-il, parce que tu vas bien plus causer de pertes que de gains. » Karl Nolin se considère chanceux, car ses installations lui permettent de contrôler la température de l’eau, ce qui n’est pas le cas de la plupart de ses confrères. Par exemple en Estrie, des pisciculteurs y ont des poissons plein leurs étangs d’élevage et l’eau y est maintenant trop chaude. Impossible de manipuler le poisson dans ces conditions. Il ne pense pas que beaucoup de pisciculteurs demanderont cette aide d’urgence.
À table
L’autonomie alimentaire et le local ont la cote. Alors, le marché de la table? Karl Nolin n’hésite pas beaucoup avant de répondre. L’ensemencement est plus payant. L’autre option a été explorée, mais les coûts d’abattage et de transformation diminuent la compétitivité du produit. Il y a aussi les normes environnementales qui sont ici « les plus strictes au monde », alors que la technologie pour s’y conformer n’est pas au point. Ensuite, quel poisson serait idéal pour ce marché? Plusieurs questions sans réponses. Karl Nolin considère qu’avec son puissant réseau hydrique, le Québec se doit quand même de tirer son épingle du jeu.
« Vous mangez de la truite du Chili, où il n’y a pas de normes environnementales, les gens sont sous-payés, ils traitent avec des produits chimiques, des produits que je n’ai pas le droit d’utiliser au Québec, mais vous la consommez », dit-il.
« Au Québec, on fait 1200 tonnes de poissons par année. Cela représente le travail de 80 piscicultures, tous marchés confondus. Alors qu’au Chili 1200 tonnes cela représente un bassin. Chez eux, une pisciculture va faire 20 000 tonnes. On est dans le même domaine, mais pas avec les mêmes proportions de rentabilité », poursuit Karl Nolin.
Voir plus de : Actualités
Nissan préparerait une version hybride rechargeable du Frontier
La camionnette compacte de Nissan aurait prochainement droit à une variante hybride rechargeable, selon des propos rapportés par le média …
Porsche 911 Spirit 70 : une nouvelle édition limitée inspirée des années 70
Surnommée 911 Spirit 70, cette décapotable de performance rend hommage au style des années 70. Basée sur la mécanique de …
Plus de réservations au parc régional Kiamika
Le parc régional Kiamika dans la Rouge n’est pas le seul à ressentir les contrecoups des tarifs du président Donald …