La violence conjugale au temps de la COVID-19
En ces temps de confinement et d’anxiété collective, une des grandes craintes demeure l’explosion des cas de violence conjugale. Par chance, dans la région, L’Ombre-Elle veille au grain.
Depuis le début de la pandémie, la maison d’aide et d’hébergement basée à Sainte-Agathe multiplie les initiatives pour continuer d’offrir ses services aux femmes et aux enfants victimes de violence conjugale, et ce, en toute sécurité pour leur santé. « Nous voulons rassurer les femmes qui nous contactent, la maison est ouverte et nos intervenantes sont là pour les aider à quitter leur conjoint violent et cela sans risque pour leur santé », explique sa directrice Myriam Tison.
D’ailleurs, le 23 avril, L’Ombre-Elle et quatre autres maisons d’hébergement des Laurentides ont ouvert, de concert avec le CISSS des Laurentides, un hébergement alternatif, disponible 24 heures par jour, 7 jours par semaine. La Halte (Hébergement alternatif Laurentides temporaire), créée grâce à l’octroi d’un budget non récurrent d’aide d’urgence de Québec, est un endroit où les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants peuvent trouver refuge.
Pour éviter la propagation du virus et protéger la santé des femmes déjà hébergées dans les maisons et des équipes de travail, la Halte permet aux organismes participants de bénéficier de davantage d’espace et de pouvoir venir en aide à un plus grand nombre de personnes. Ce lieu permet aux femmes et aux enfants de réaliser une quarantaine de 14 jours, avant d’être accueillis à la maison d’hébergement d’accueil qui les aura référés. Comme dans l’ensemble des maisons d’hébergement des Laurentides, des mesures sanitaires de désinfection, d’isolement et de distanciation sociale y sont appliquées.
Tester sur place
Malgré la mise en place de la Halte, L’Ombre-Elle conserve cependant une crainte: celle que, confrontées à un protocole strict à respecter, pour une période de deux semaines, certaines femmes vont finalement se résoudre à rester avec leur conjoint violent. « Ce qui nous aiderait aujourd’hui, c’est d’avoir accès aux tests de dépistage pour les femmes qui doivent être hébergées », indique Myriam Tison.
Elle presse donc le gouvernement d’ouvrir l’accès aux tests aux femmes victimes de violence qui demandent à être accueillies en maison d’hébergement. « Tester toutes les femmes dirigées vers le lieu alternatif d’hébergement permettrait de réduire grandement la période de quarantaine, de les accueillir plus rapidement en maison et donc d’avoir davantage de places disponibles dans ce lieu alternatif. Cela ferait toute la différence pour ces femmes », croit-elle.
La maison est également en lien étroit avec SOS violence conjugale afin que les femmes puissent avoir accès à une maison d’hébergement en un seul appel au 1-800-363-9010.
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