L’Ombre-Elle aux prises avec une hausse des cas de violence conjugale
« C’est déjà difficile pour une femme victime de violence conjugale de sortir de son milieu en temps normal, alors, imaginer comment ce peut être dur dans la situation actuelle de confinement. »
Ces mots, ce sont ceux de Myriam Tison, directrice générale de L’Ombre-Elle, un organisme venant en aide aux victimes de violence conjugale dans les MRC des Laurentides et des Pays-d’en-Haut, soit de Saint-Sauveur à Labelle. La maison d’hébergement qu’opère son organisme compte 13 places et elle est au maximum de sa capacité présentement. C’est que même si le séjour est fini pour certaines bénéficiaires, les mesures de confinement les obligent à rester sur place.
En parallèle, le téléphone sonne beaucoup plus qu’habituellement: des femmes en détresse contactent L’Ombre-Elle pour sortir de leur milieu. Les mesures de confinement obligent souvent les deux conjoints à rester à la maison et s’ajoutent au stress financier ou autre que cause la pandémie de COVID-19: dans un tel contexte, les cas de violence conjugale sont en augmentation.
Le défi du logement
Afin de faire face à cette hausse de la demande d’hébergement, L’Ombre-Elle et toutes les autres maisons d’hébergement des Laurentides ont uni leurs efforts pour trouver du logement alternatif pour les nouvelles personnes prises en charge. Celles-ci devront être hébergées au moins jusqu’à la fin juin pour faire face à la période des déménagements. Les hôteliers de la région, en particulier, ont été approchés, étant donné que la plupart d’entre eux se retrouvent sans clients en raison de la fermeture des sites touristiques.
Par ailleurs, soulignons que le gouvernement provincial a annoncé au début de la crise de la COVID-19 l’octroi d’une somme de 2,5 millions de dollars dans le but de combler les besoins accrus des organismes d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Cette somme s’ajoute aux 181 millions de dollars sur cinq ans annoncés lors du dernier budget. Cela dit, on compte à travers le Québec une centaine de maisons d’hébergement, ce qui fait que la somme reçue par chacune est peu élevée.
« On s’entend, toute aide est la bienvenue. Mais ça ne suffit pas à la demande. »
-Myriam Tison
Vigilance demandée
Malgré la hausse notable des appels à L’Ombre-Elle, sa directrice générale soutient que ce n’est pas un indice fiable, car à cause de la situation, une grande partie de la clientèle n’arrive pas à appeler. « L’agresseur est en permanence avec sa victime à cause des mesures de confinement, elle ne peut donc souvent ni nous appeler ni consulter notre site. Ça nous inquiète beaucoup », avoue-t-elle.
Bien que les policiers soient alertes à identifier ces situations dans le contexte actuel, Mme Tison appelle également le public à être vigilant. « Soyez attentifs: si vous voyez une situation qui peut laisser croire à de la violence conjugale, appelez le 9-1-1. Quant aux femmes aux prises avec cette situation, n’hésitez pas à demander à qui que ce soit, même un inconnu, d’appeler le 9-1-1 pour vous », recommande-t-elle. Soulignons par ailleurs qu’une liste de moyens pour signaler sa situation a été publiée sur le site de L’Ombre-Elle.
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