Les mémoires vivantes, l’histoire qui se raconte
Par Pierre Trudel de la Société d’histoire de la Repousse. Nous connaissons tous l’agent des terres Séraphin Poudrier dans les Belles Histoires des Pays d’en Haut. Le dernier agent des terres du Québec demeure à Saint-Faustin-Lac-Carré. Laissez-nous vous présenter une partie de sa vie et de son rôle.
La famille Desjardins est établie à Saint-Faustin depuis bientôt 150 ans. Le premier Desjardins à venir s’y installer fut Trefflé Desjardins qui s’est établi dans le canton de Wolfe en 1870. La terre qu’il occupait était en location et lui a été transmise à la fin des années 1800 par l’agent des terres de l’époque C.J. Marchand de Sainte-Agathe.
Ses descendants sont toujours présents à Saint-Faustin-Lac-Carré. Son petit-fils Robert-G. est venu au monde dans la maison familiale, bâtie en 1900. Cette maison est maintenant habitée par son fils Philippe. Robert-G. Desjardins a été agent des terres pendant 25 ans.
L’agent des terres
Le rôle d’agent des terres est très important dans l’histoire du Québec et du Canada. Dès après la conquête de 1760, l’agent des terres devait régler la propriété des terres seigneuriales. Après la confédération, l’agent des terres, agent du gouvernement de Sa Majesté, avait la responsabilité de la vente ou la location des terres publiques, les terres de la couronne. Il était aussi responsable de l’octroi des différents permis et de l’inspection des terres et des activités des colons afin de s’assurer du respect des conditions. C’est ce qu’a fait Robert-G. Desjardins pendant 25 ans.
Le rôle d’agent des terres a évolué selon le cycle des ambitions et projets. L’agent des terres a eu un rôle très important dans les Laurentides au moment où le curé Labelle cherchait à conserver les Canadiens français ici, au lieu qu’ils s’expatrient aux États-Unis. Du XIXe siècle au XXe siècle, plusieurs régions inhabitées du Québec vivent une vague de colonisation dont les Laurentides, mais aussi les Cantons de l’Est, le Saguenay Lac-Saint-Jean et l’Abitibi. Pour que le développement du territoire par les colons ne se fasse pas de façon désordonnée, l’agent des terres agit en tant que représentant du gouvernement. Il a pour tâche d’identifier les terrains à coloniser en étudiant les rapports des arpenteurs, les inventaires des ressources forestières et en explorant la région.
L’agent des terres accordait au colon, un billet de location pour une terre. On pourrait considérer ce geste comme une vente conditionnelle de la part du gouvernement. Pour obtenir les droits sur une terre de 100 acres (billets de location de terre), il fallait cultiver 30 acres (10 acres pas année), avoir construit une maison (16 pieds sur 20 pieds) et une grange, selon les exigences de 1880. Ces exigences ont été modifiées au cours des années. Pour la petite histoire, en Grande-Bretagne, une acre correspondait à l’origine à la surface que pouvait labourer un attelage de deux bœufs en une journée.
L’agent des terres à qui la demande a été faite doit accompagner la personne qui a présenté cette requête à l’endroit où se trouvent les terres qui ont fait l’objet de la demande d’achat ou de location, dresser un plan des terres et, s’il le juge nécessaire, poser des bornes indiquant les limites de la terre.
En ce qui concerne le côté financier, rien n’est plus imprécis. La prime de défrichement allouée dans le but d’inciter les colons à défricher au moins cinq acres de terre par an n’est qu’une minime compensation si l’on considère le travail abattu.
Le rapport du commissaire des terres de la couronne du 30 juin 1870 fait mention d’une rémunération annuelle de 1000$ par an versée à l’agent des terres qui aurait travaillé avec Trefflé Desjardins. À cette époque, la rémunération de l’agent des terres variait de 800 $ à 1400$ par an.
Robert Desjardins, le dernier agent des terres
Dans les Laurentides, peu de colons ont pu respecter intégralement, dans l’intervalle prescrit de cinq ans, toutes les conditions de location. Robert-G. Desjardins a dû travailler fort pour que leurs descendants puissent obtenir les titres de propriété.
« Les 25 dernières années au poste d’agent des terres comme Séraphin, j’ai été le dernier agent des terres en titre, après, ils ont fermé le service. Je visitais ceux qui avaient des lots pour valider les conditions. Mon objectif était que les cultivateurs obtiennent la propriété ce que l’on appelait un titre clair. Donc on vérifiait les successions pour que la terre leur appartienne », nous racontait Robert Desjardins.
Robert-G. Desjardins, comme agent des terres couvrait un grand territoire: les Comtés de Labelle, Terrebonne, Papineau Argenteuil, Pontiac Gatineau jusqu’au sud du parc de La Vérendrye.
« J’ai bien aimé le travail d’agent des terres, j’étais sur la route et je rencontrais chaque personne. C’est une profession que j’ai beaucoup aimée. Elle m’a permis d’aider les gens de la région. Je suis fier du travail que j’ai réalisé. »
Société d’histoire de la Repousse
Chaque mois, la Société d’histoire de la Repousse présentera une chronique historique dans les pages de L’info du Nord pour raconter un pan de notre histoire locale, avec un témoignage à l’appui.
La Société d’histoire a fait le choix du nom de « la Repousse » en souvenir du « chemin de la Repousse ». C’est en ces termes que l’on désignait la première route qui reliait Sainte-Agathe-des-Monts à Saint-Faustin.
Pour information:www.facebook.com/LaRepousse et LaRepousse@hotmail.ca
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