Une noyade de moins grâce à Karen Sampson
Au Canada, la majorité des décès par noyade se produit dans des plans d’eau naturels. La Société de sauvetage vient de remettre une « Citation en sauvetage » à Karen Sampson de Mont-Tremblant qui a sauvé la vie d’une jeune femme pendant une sortie familiale à la plage.
Des yeux bleus et deux tresses blondes. Karen Sampson sourit depuis son fauteuil, un chocolat chaud à la cannelle extra piment posé devant elle sur la table basse. Elle tend une main, et se présente. Ce lieu de rendez-vous était convenu. Tout comme le sujet: raconter l’histoire de ce sauvetage exemplaire.
La plage Dunes Beach du parc national de Sandbanks en Ontario était bondée. Chaleur, familles, mais aucun sauveteur en vue, comme dans toutes les zones de baignade des parcs de cette province explique-t-elle. Pourtant, ce détail la titillait. « Relaxe Karen, que je me disais. Tu es en vacances. » En vacances de son métier d’entraîneuse en piscine, peut-être, mais pas de son brevet de sauveteur qu’elle détient depuis 28 ans.
Ce qui a d’abord attiré son attention, ce sont deux objets abandonnés – des nouilles en mousse de polystyrène – qui flottaient là où la profondeur de l’eau augmente brusquement. « Mon instinct de sauveteur s’est mis à on. » Dans l’eau avec ses quatre enfants, Karen sent le danger. Au même instant, elle voit un homme qui porte une jeune femme inconsciente vers la plage.
Ni une ni deux, elle transfère la responsabilité des siens à une baigneuse – une inconnue – et elle s’élance vers la plage. Elle arrive, comme un bulldozer. « En sauvetage, la première minute (ou la golden minute), c’est ton objectif, explique-t-elle, c’est là que tes chances de réussite augmentent. » Une personne est déjà penchée sur la victime, mais ses poussées cardiaques ne sont pas assez profondes ni assez rapides aux yeux de celle qui cumule les formations en sauvetage et premiers soins.
Trio
Le reste s’est déroulé comme dans un film, ou plutôt « exactement comme dans nos manuels », se souvient-elle. Karen prend place au thorax, sans politesse, et effectue les poussées – elle sent les côtes craquer dès les premières pressions. Un autre vacancier, un paramédical, se charge de la tête. Enfin, un médecin prend aussi part à l’intervention, mémorisant avec sang-froid l’ensemble de son déroulement. « On s’est mis à travailler en équipe, comme si on se connaissait », conclut Karen à propos du trio.
Quelque quatre minutes plus tard, la jeune femme a repris connaissance. Elle peut même parler. Les ambulanciers arrivent sur place et sont mis au fait de la situation – « une mémoire d’éléphant » ce médecin, souligne Karen.
Karen Sampson a reçu le 7 septembre une Citation en sauvetage pour cet acte exemplaire qui s’est tenu à l’été 2018. Le directeur général de la Société de sauvetage du Québec, Raynald Hawkins, souligne que sans ce sauvetage « qui a eu lieu hors d’un contexte professionnel », il aurait sans doute dû ajouter une noyade à la liste tragique de ces incidents.
« Celle qui est aujourd’hui entraîneuse en plein air et en piscine est une sommité dans son domaine. Elle se spécialise pour les 0 à 5 ans et n’hésite pas à partager sur toutes les tribunes les conseils de prévention de la Société de sauvetage », mentionne le discours de remise de la Citation en sauvetage à Karen Sampson.
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