Attirer des jeunes en région, pas si simple
« Si on n’attire pas des travailleurs à temps plein ici, on va rester dans un cercle vicieux: si on n’a pas de jobs intéressantes à offrir, on n’attirera pas le monde, et s’il n’y a pas de monde dans nos villages, il n’y aura pas de jobs. »
Ces mots, ce sont ceux de Paul Calcé, directeur général de la Corporation de développement économique (CDE) de la MRC des Laurentides. Son organisme est aux premières loges pour investir dans différentes entreprises locales et est donc confronté, chaque jour, à la pénurie de main-d’œuvre frappant la région. Il croit que le problème doit être vu sous un angle différent.
« Quand je suis arrivé à Sainte-Agathe dans les années ’80, tout le « nord » vivait une réalité saisonnière. Les gens travaillaient très fort l’été et l’hiver, et entre les deux, ils retiraient du chômage. Maintenant, on voit très peu de gens souhaiter une vie comme ça. Les jeunes, ça ne les intéresse plus, ils veulent un minimum d’heures garanties à l’année », soutient-il. Les employeurs doivent donc leur offrir ce qu’ils veulent s’ils souhaitent les recruter et surtout, les retenir à leur service. M. Calcé ajoute que dans un contexte de pénurie, les employeurs ne peuvent plus se permettre d’offrir des conditions de travail médiocres à leurs employés.
La députée de Labelle, Chantale Jeannotte, abonde également en ce sens. Cliquez ici pour lire ses commentaires.
Délocaliser pour revitaliser
Un avis que partage Denis Hamel, vice-président – Politiques de développement de la main-d’œuvre au Conseil du patronat du Québec (CPQ). Lui-même réside à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et appelle les employeurs à se montrer plus flexibles avec leurs employés. « Le principal défi touche aux domaines de la restauration, de l’hébergement et du commerce du détail, qui offrent souvent des horaires atypiques à ses employés. Le mieux, selon moi, pour les attirer, c’est de leur offrir une qualité de vie. Les régions peuvent être attirantes pour les jeunes travailleurs: les maisons y sont moins chères et ils ne sont pas pris dans les congestions routières sur les ponts. Le problème, c’est un manque de concertation des acteurs économiques en région. Si on offre les mêmes conditions de travail qu’à Montréal, pourquoi un jeune Montréalais irait travailler comme cuisinier à Mont-Tremblant? Il faut offrir les conditions gagnantes pour attirer les nouveaux venus, qu’ils soient immigrants ou jeunes », soutient-il.
Il ajoute que les employeurs de la région métropolitaine gagneraient aussi à délocaliser leur production en partie, par exemple en permettant à leurs employés de travailler de la maison un ou deux jours par semaine ou en ouvrant un bureau satellite en région. « Pour que ce soit possible, il doit y avoir, pour les municipalités, un travail de séduction à faire. La bonne nouvelle c’est que, comparativement à il y a cinq ans, on voit de plus en plus des employeurs s’unir pour trouver des solutions à la pénurie de main-d’œuvre. C’est normal, car de tout temps, il a fallu que les entreprises s’adaptent ou disparaissent. Et je peux vous assurer qu’aucun employeur ne veut disparaître. »
Renverser la roue
De telles délocalisations seraient les bienvenues aux yeux de la CDE, qui travaille en ce sens. Paul Calcé y voit une possible solution à la pénurie actuelle. « Si on offre à quelqu’un une job à temps plein, il est plus intéressé à déménager ici. Il va peut-être amener son conjoint qui va se trouver un travail, dans le commerce de détail ou la restauration. Ses enfants vont aller à l’école ici et éventuellement, ils vont combler nos emplois étudiants. Là, on vient de réussir à renverser la roue », explique-t-il.
Outre les nouveaux venus, il n’oublie pas non plus les jeunes qui sont déjà sur le territoire et qu’on perd au profit des grands centres. Il souhaiterait notamment arrimer la formation professionnelle offerte sur le territoire avec les besoins de notre région. Il appelle en ce sens à une bonification des programmes offerts au Centre collégial de Mont-Tremblant.
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