Des drogues contrefaites sur le marché noir des Laurentides
Aucune drogue n’est à l’abri d’être contaminée ou remplacée par une autre substance à l’insu des consommateurs. Du fentanyl dans du « speed » ou du « crack », en passant par de l’héroïne contenant morphine et analgésique, le Centre Sida Amitié en a vu de toutes les couleurs dans les Laurentides.
« Les gens ne savent souvent pas ce qu’ils consomment réellement », indique Hugo Bissonnet, directeur général de l’organisme ayant pignon sur rue à Saint-Jérôme et desservant la clientèle des Laurentides. Une situation pouvant entraîner des surdoses sévères chez les consommateurs.
Le Centre, par sa Clinique Santé Amitié, a instauré en septembre 2017 un programme de dépistage communautaire des drogues et autres substances consommées par ses patients en provenance de la région. Sur 1797 urines recueillies jusqu’au 23 janvier 2019, le Centre de toxicologie du Québec (CTQ) de l’Institut national de santé publique (INSPQ) a détecté une ou plusieurs substances (sur 210 recherchées) dans 1247 de ces urines.
Si le quart des urines positives ne contenait qu’une seule substance, 75% contenaient aussi de 2 à 12 autres substances dans la même urine. Cette vigie toxicologique communautaire se fait dans un contexte de prévention et de façon non répressive. « Nous sommes là pour sauver des vies », souligne M. Bissonnet.
Dépistages
Un test effectué récemment dans le cadre du programme a permis de révéler que de la drogue contrefaite contenant du flubromazolam pourrait circuler dans les Laurentides. En effet, des comprimés reçus en février et vendus comme du Xanax ont révélé qu’ils contenaient en fait du flubromazolam, un puissant sédatif amnésique responsable de récents cas de surdoses sévères en Montérégie et en Estrie.
Cette découverte survient alors que le Xanax est actuellement à la mode chez les jeunes des Laurentides selon M. Bissonnet. Comme l’administration de naloxone (antidote pour contrer le fentanyl) n’est pas efficace pour ce type de substance, « la seule arme est la prévention et l’éducation », dit-il.
Le Centre de toxicologie du Québec effectue les tests en laboratoire, mais le Centre Sida Amitié peut être informé sur-le-champ de la présence probable de fentanyl par une languette de test urinaire et dispose de trousses de naloxone pour ses patients.
Surdoses et décès
Dans la région des Laurentides, durant la période de 2011 à 2016, 60 décès sont survenus attribuables à des surdoses, indique le Centre Sida Amitié. Depuis le début de la surveillance par les coroners en juin 2017, on rapporte 17 autres décès par opioïdes, dont 7 avec présence de fentanyl. « Quant aux visites aux urgences de notre région pour intoxication possiblement causée par les opioïdes, on dénombre 779 visites en 2018 par rapport à 715 en 2017 », indique l’organisme.
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