Une famille d’immigrants tremblantois doit s’armer de patience
Venez au Québec et vous trouverez facilement à travailler. C’est ce qu’entendaient Didier Dadi et sa conjointe Véronique. Il s’agissait de l’ultime argument pour les convaincre que le bon moment était enfin arrivé de réaliser leur rêve des vingt dernières années d’immigrer au Québec, à Mont-Tremblant, leur coup de cœur.
Mais voilà, l’histoire se complique pour le couple et leurs deux enfants de 12 et 17 ans qui suivent déjà leurs classes dans des écoles tremblantoises, depuis le mois de septembre.
« On nous avait dit que le délai pour obtenir la résidence permanente était de trois mois et demi. Voilà maintenant plus de six mois qu’on attend. Ça commence à nous causer de sérieux tracas », mentionne le père de famille qui travaillait comme majordome dans une résidence privée de la région de Cannes, en France, au cours des dernières années.
La famille remplissait tous les critères de réserve de capital pour immigrer et l’achat d’une maison à Mont-Tremblant n’a pas posé de problèmes, ni la location d’un véhicule pour les déplacements. Toutefois, on n’avait pas prévu que le traitement des documents s’éterniserait au Québec et au niveau fédéral à Ottawa.
Maintenant, le temps file alors que les réserves financières du couple s’effilochent. « Nous nous donnons encore six mois, tout au plus. Après il nous faudra peut-être oublier notre beau rêve d’immigrer au Québec », lance tristement Didier Dadi, que nous avons rencontré à son domicile de Mont-Tremblant.
Exister, mais pas sur papier
Le père de famille relate les nombreuses difficultés qu’éprouve sa famille dans l’actuel contexte. Son visa de travail canadien étant écoulé, M. Dadi ne peut plus travailler et s’assurer des revenus. Lorsqu’il a voulu louer une automobile, on lui a demandé un prix beaucoup plus élevé qu’un bail ordinaire vu sa situation. Ensuite, lorsqu’il a cherché à voir le suivi scolaire de ses enfants sur le portail-parents de la Commission scolaire des Laurentides, impossible puisqu’il n’existe pas en quelque sorte. Et pire encore, quand son fils s’est foulé une cheville, il a voulu voir un médecin et obtenir une prescription, tout le monde était désolé, mais il n’a pas de numéro d’assurance sociale, pas de carte d’assurance-maladie.
Actuellement, la vie est d’autant plus difficile pour la famille que celle-ci est dispersée. La mère Véronique est retournée en France pour régler certains dossiers familiaux et espérer gagner un peu d’argent.
Non-sens
Didier Dadi compte maintenant parmi ces personnes qui trouvent paradoxales que dans le contexte d’un manque criant de main-d’œuvre, une personne prête à immigrer au Québec, déjà garanti d’un emploi chez un restaurateur local qui serait enchanté de l’embaucher, soit aux prises avec d’aussi longs délais. « Ça ne semble pas logique », mentionne le père de famille.
« Je ne perds pas espoir, mais j’aimerais bien que les choses aillent plus vite. On se sent déjà chez nous au Québec. Notre seule envie est de nous intégrer en vivant comme une famille québécoise. Nous avons le savoir-faire pour travailler immédiatement. Les gens rencontrés à Mont-Tremblant ont été formidables et ont tout fait pour nous faciliter les choses », lance Didier Dadi, dans un ultime cri du cœur.
« C’est un paradoxe » -Patrick Bermand, restaurateur
« Vous avez la chance de tomber sur des gens qui ont grand bagage d’expérience, de professionnalisme et d’engagement et qui sont prêts à immigrer pour travailler chez nous, mais ils ne le peuvent pas. C’est un paradoxe », lance le restaurateur de Mont-Tremblant Patrick Bermand.
Ce dernier est de tout cœur avec Didier Dadi et sa famille qui ont pris la décision d’immigrer au Québec et il est triste de voir la situation dans laquelle ils se trouvent à cause des délais bureaucratiques en immigration au Québec et au palier fédéral.
Patrick Bermand était très content de compter Didier Dadi dans son personnel pour la durée de son visa de travail.
« C’est une source ce découragement pour l’employeur. Lorsque toutes les démarches ont été faites et que ça ne se concrétise pas, ça peut nous inciter à renoncer à toutes tentatives pour ce qui est de la main-d’œuvre immigrante, malgré la pénurie actuelle », mentionne Patrick Bermand.
Ce dernier déplore qu’on ait laissé entendre à la famille que les délais seraient relativement courts. « Ils ont les capitaux et une bonne expertise en vue d’emplois dans la restauration et l’hôtellerie, dont la gestion de personnel. J’ai fait des démarches montrant que j’étais prêt à embaucher Didier. Mais le dossier traîne tout de même depuis six mois. De ce que je comprends, on l’envoie d’une personne à une autre », déplore-t-il.
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