La Conception interdit le transport de bois sur ses routes
Les exploitants forestiers respectent jusqu’à maintenant le règlement mis en vigueur dans La Conception interdisant le transport de bois sur les routes municipales, soutient le maire Maurice Plouffe.
Le conseil municipal a adopté une résolution pour appliquer sa réglementation sur l’interdiction des camions lourds sur ses chemins municipaux, lors de sa séance du mois de juillet.
« La municipalité doit prendre cette mesure pour protéger ses routes et ses lacs. Nous avons l’appui de nos associations de lac et de nos citoyens et contribuables », assure le maire Plouffe, en entrevue téléphonique avec L’Information du Nord.
Le conseil municipal de La Conception réitère que les camions de bois abîment sérieusement les routes municipales, entièrement aux frais des contribuables locaux. « En plus, on ne tire aucun bénéfice économique de cette activité dans notre municipalité. Le bois vient de l’extérieur et est acheminé hors de notre territoire. En plus, aucune municipalité de la MRC des Laurentides ne touche de redevances », indique le maire.
La municipalité revendique, à l’instar d’autres municipalités de la région comme Amherst par exemple, la désignation de routes à double vocation. La demande de La Conception porte sur les chemins des Érables et des Chênes. Dans un tel cas, Québec accorderait des subventions pour la réparation des routes municipales. « La municipalité travaille sur ce dossier depuis 2010, sans résultat », indique le maire.
Puisque Québec fait la sourde oreille, la municipalité met en vigueur sa réglementation interdisant le transport du bois. On demande à Québec et aux compagnies forestières d’utiliser les routes provinciales chaque fois que la chose est possible ou de développer un réseau routier, des « autoroutes du bois », pour amener les chargements vers la route 117.
« Il serait possible d’utiliser des chemins forestiers qui sont souvent déjà existants pour amener le bois vers la 117 », soutient le maire.
Depuis 2013, la municipalité de La Conception a investi 2,4 millions$ pour remettre ses routes en état « à même les taxes des contribuables » et elle ne tient à devoir renouveler les investissements rapidement, souligne le maire.
En guise d’argument supplémentaire, le conseil municipal fait valoir la question de la sécurité pour les usagers des routes lorsqu’ils doivent partager celles-ci avec les camions de bois. « Ces transports prennent beaucoup de place sur nos routes municipales plutôt étroites », mentionne Maurice Plouffe.
Lacs menacés
Par ailleurs, outre l’impact sur l’état des routes et les coûts en résultant, le conseil municipal de La Conception relève des impacts négatifs de l’exploitation forestière sur les lacs.
Le maire Maurice Plouffe précise que les activités forestières affectent le ruissellement de l’eau provoquant de l’érosion et amenant des sédiments dans les lacs. « Il y a dans toutes nos municipalités des experts qui ont constaté ces faits. Il n’y a aucun lac présentement à La Conception qui soit touché par le myriophylle à épi et nous voulons que ça reste ainsi », a-t-il affirmé.
D’autre part, le maire Plouffe précise que la municipalité de La Conception ne prend pas position contre l’industrie du bois. « La municipalité est d’accord que la région a besoin de l’exploitation du bois », affirme-t-il.
Des doutes sur la pertinence
Les municipalités prennent-elles une mesure excessive en empêchant le transport de bois sur leurs routes? C’est ce que se demande le président de l’organisme Table Forêt Laurentides Charles Gélinas.
En réalité, ce dernier le pense tout en se disant que le problème de la frustration des municipalités par rapport au transit par leurs routes du bois découle sans doute, au fond, d’une mauvaise répartition des richesses entre le ministère des Transports du Québec et les municipalités.
« Nous comprenons que les municipalités ont une frustration de voir que le bois coupé sur les terres publiques passe par les routes municipales. Mais le bois passe par le même endroit qu’il y a 25 ans puisqu’il ne peut pas sortir ailleurs. Lorsqu’on est enclavé, on n’a pas le choix de sortir le bois par les routes municipales », mentionne M. Gélinas.
Selon le président de Table Forêt Laurentides, il n’est pas juste d’affirmer que seuls les résidents et villégiateurs locaux paient pour les routes municipales. « Les entreprises forestières aussi paient des taxes, les camionneurs en paient avec leurs droits d’immatriculation, toutes les entreprises qui touchent une planche de bois en paient. À la limite, c’est une affirmation simpliste de dire qu’il n’y a que les résidents qui paient des taxes », mentionne-t-il.
Le président du regroupement soutient que tout ce qui touche au bois fonctionne dans une économie intégrée. « Si on souhaite que le bois soit utilisé, il faut bien qu’on puisse le sortir de la forêt. Sinon, on n’a qu’à interdire l’utilisation du bois », dit-il.
Le porte-parole de Table Forêt Laurentides ne croit pas par ailleurs que l’industrie forestière et le tourisme doivent forcément s’opposer. « Pendant 100 ans, l’industrie forestière et le tourisme ont toujours fonctionné côte à côte dans les Laurentides. On a qu’à regarder l’histoire de la région », affirme-t-il.
En fin de compte, pense-t-il, des difficultés rencontrées par rapport au bois seraient évitées si deux ministères du Québec, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles et le ministère des Transports s’assoyaient à la même table. « Souvent, les questions tombent entre leurs deux chaises », soutient-il.
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