Le député de Labelle Sylvain Pagé ne voit pas grand-chose de surprenant dans les départs, réels ou anticipés, de quelque cinq députés péquistes ces derniers jours.

Le vétéran de six mandats sous la bannière péquiste ne s’étonne pas que des députés siégeant depuis 20 ans prennent leur retraite. Il faisait allusion à Nicole Léger et Agnès Maltais. Deux autres députés que les rumeurs persistantes désignent pour une annonce prochaine de retraite, François Gendron et Claude Cousineau, sont dans la même situation.

« La moyenne de durée de carrière d’un député est de six ou sept ans. Après 20 ans, un député a énormément donné. C’est dans la norme des choses qu’il se retire », mentionne Sylvain Pagé.

Le Parti libéral s’apprête à vivre une situation semblable, souligne le député. Quelque huit départs sont anticipés d’ici la prochaine élection chez des ministres ou députés du parti, dit-il. « Chez la CAQ, ils ne peuvent avoir de député de 20 ans de service qui se retirent…le parti n’existe pas depuis aussi longtemps », lance-t-il.

Le député de Labelle n’a pas caché par ailleurs sa déception de voir partir son collègue de Lac-Saint-Jean Alexandre Cloutier. À 40 ans seulement, le candidat à la chefferie remportée par Jean-François Lisée ne tombe pas dans la même catégorie que les précédents.

« C’est certain que je suis déçu de le voir partir. Ça dépasse le cadre de la politique. Nous sommes très proches. On fait du vélo ensemble l’été. Alexandre est un homme intelligent et dynamique. Il a un très bel avenir devant lui », a mentionné Sylvain Pagé.

S’il est déçu de voir l’homme politique partir, le député de Labelle comprend la décision d’Alexandre Cloutier, sur le plan humain. « Il a deux jeunes enfants. Il ne veut pas se reprocher plus tard de ne pas leur avoir consacré tout le temps voulu. Il veut également passer plus de temps avec sa conjointe avec laquelle il forme un couple très uni », a-t-il mentionné.

Peau neuve

Au-delà des départs, Sylvain Pagé y voit une occasion pour le Parti québécois de faire peau neuve. « De bonnes circonscriptions pour notre parti s’ouvrent. On sera capable d’attirer de très bonnes candidatures », souligne-t-il.

Dans quelques semaines, lorsqu’ils auront pris connaissance de l’identité des candidats du PQ, les électeurs vont être enthousiastes, soutient le député de Labelle.

Quant à la descente de son parti dans les sondages, elle annonce une remontée imminente. « On a le programme pour le faire », dit-il.

Sylvain Pagé plonge dans sa mémoire de la politique québécoise pour démontrer que tout n’est pas perdu. « En décembre 2011, à neuf mois des élections, on a atteint un plancher de 18 pour cent dans les sondages. Pourtant, le Parti québécois a remporté l’élection », rappelle-t-il.

Le chef Jean-François Lisée n’est pas en cause dans l’apparente impopularité du Parti québécois, selon Sylvain Pagé. « Le chef est bien en selle. Il a l’appui des militants qui lui ont donné un vote de confiance à 98 pour cent. Avec une candidature comme la fille de Félix Leclerc, Nathalie, et 8 ou 10 autres de ce calibre, le Parti Québécois va remonter la pente», conclut-il.

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