«Je tremble, mais je ne laisse rien paraître devant mes fils…»
«À travers ma maladie, j'ai reçu une grande leçon d'humilité. Personne n'est à l'abri et n'importe qui peut se retrouver à dépendre de l'aide des autres »
«À travers ma maladie, j’ai reçu une grande leçon d’humilité. Personne n’est à l’abri et n’importe qui peut se retrouver à dépendre de l’aide des autres »
La Tremblantoise Marie-Pier Lincourt est une infirmière auxiliaire et enseignante en soins infirmiers de 36 ans, mère de deux enfants. C’est une femme souriante avec une personnalité engageante. On perçoit au premier contact une battante, une gagnante.
Pourtant, elle envoyait récemment une lettre poignante à Habillons un enfant. Elle y remerciait l’organisme de lui avoir permis de se procurer des vêtements pour ses deux enfants alors qu’elle se trouvait dans une situation financière précaire.
«Moi qui a toujours été celle qui aidait, je devenais maintenant celle qui avait besoin d’aide…j’avais tellement honte d’aller demander. Je voyais ma situation comme un échec, comme une faiblesse… une femme fière, débrouillarde et pleine d’espoir et deux magnifiques garçons dynamiques, tendres et aimants», relate-t-elle dans sa lettre.
Aujourd’hui, Marie-Pier Lincourt réussit à contrôler les effets du méningiome frontal qui a provoqué sa descente aux enfers. Grâce à la médication et du repos, elle a recommencé à travailler, à deux emplois plutôt qu’un, pour joindre les deux bouts, comme avant.
Violents maux de tête
La vie de Marie-Pier a basculé il y a trois ans alors qu’elle a commencé à souffrir de violents maux de tête.
«En tant qu’infirmière, je me suis rendue à l’évidence que quelque chose n’allait vraiment pas lorsque j’ai commencé à avoir des spasmes dans un bras. Puis, une bonne journée, en salle de classe, j’essayais d’écrire le mot “feuille” au tableau et je n’y parvenais absolument pas», raconte-t-elle.
Elle craint alors de souffrir des premiers symptômes de la sclérose en plaques. Elle obtient rapidement un rendez-vous avec un neurologue de Montréal vu la gravité de ses symptômes.
Moi qui a toujours été celle qui aidait, je devenais maintenant celle qui avait besoin d’aide
Marie-Pier Lincourt
Ce dernier détermine qu’il ne s’agit pas de la sclérose en plaques et la réfère à une neurochirurgienne de l’hôpital Saint-Luc de Montréal. Après des tests, on diagnostic un méningiome dans la partie frontale gauche.
«C’est une tumeur ordinairement bénigne. La présence dans le lobe frontal gauche expliquait mes pertes de mémoire. Lorsqu’on a déterminé de quoi je souffrais, j’étais soulagée. C’était pire de ne pas savoir», mentionne-t-elle.
«L’un des sentiments les plus déstabilisants que j’ai connus»
Affectée par les maux de tête et la fatigue, Marie-Pier Lincourt s’est résignée à prendre plusieurs semaines de congé après le diagnostic de sa maladie. Avec deux emplois auxquels n’est rattachée aucune assurance, elle s’est vite retrouvée dans une situation financière précaire. Une seule possibilité s’offrait à elle: recourir à la charité publique pour obtenir des vêtements pour ses deux enfants et de la nourriture à la banque alimentaire de La Samaritaine.
«Nous sommes dans la voiture, je tremble, mais je ne laisse rien paraître devant mes fils. J’ai le cœur qui bat si vite. En fait, je ne sais à quoi m’attendre, j’ai peur que l’on puisse lire ma détresse sur mon visage. Ne pouvoir habiller adéquatement ses enfants pour une mère est sans doute l’un des sentiments les plus déstabilisants que j’ai connus. Respire, Marie, respire! Allez, les gars, on y va! En sortant de la voiture, je tiens la main de mon petit Gabriel…pour me rassurer…c’est moi qui en avait besoin cette fois… Mon plus vieux suit derrière d’un pas nonchalant, bien conscient de ce qui est en train de se passer : sa maman, celle qui lui a appris la générosité, avait maintenant besoin de celle des autres», raconte Marie-Pier dans sa lettre à Habillons un enfant.
Des épreuves surmontées
L’infirmière auxiliaire de Mont-Tremblant, qui enseigne au Centre de formation professionnelle de Sainte-Agathe et qui travaille à l’Hôpital de Rivière-Rouge, a réussi à surmonter tant bien que mal son épreuve. Certes, elle doit encore vivre avec des maux de tête, qu’elle combat avec des anti-inflammatoires, ainsi qu’avec la fatigue et les pertes de mémoire. Le pire pour elle est que la maladie hormonodépendante l’a contrainte à une ablation de l’utérus.
Aujourd’hui, malgré les épreuves, Marie-Pier Lincourt s’estime plus riche de ce que la maladie lui a appris.
«Il faut aider les organismes sans juger les bénéficiaires. On peut tous en avoir besoin un jour», conclut-elle.
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