«Je ne veux pas que mes enfants perdent leur maison»
Les résidents du Domaine Levert à Saint-Faustin-Lac-Carré craignent de devoir déménager si Hydro-Québec bâtit un poste dans leur cour.
Le tracé proposé par la Municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard et la MRC des Pays-d’en-Haut pour permettre à Hydro-Québec d’augmenter sa capacité électrique dans les Laurentides soulève l’indignation sur la rue du Souvenir. Dans ce scénario, afin de limiter les expropriations, on propose de construire un poste de liaison aéro-souterrain au coin de ce chemin et de la rue des Villageois. Il en résulterait une emprise beaucoup plus importante pour la ligne électrique qui affecterait 17 propriétés bâties tout autour.
La majorité de ces propriétés se retrouveraient dans l’emprise ou encore collées sur elle. Certaines expropriations seront nécessaires si un tel scénario était adopté. Pour René Nadeau, c’est un coup dur. Il a investi une bonne part de ses épargnes pour s’acheter une maison dans le Domaine Levert il y a dix ans. Il comptait y couler une retraite paisible avec sa femme. «Je l’ai fait bâtir à mon goût pour nos vieux jours. Si je dois déménager, vais-je retrouver ça? Et est-ce que je vais avoir les moyens de me relocaliser dans le secteur?», s’interroge-t-il.
Le plus difficile à avaler pour la Municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré là-dedans, c’est que le Domaine Levert est un nouveau développement immobilier. Plusieurs jeunes familles y ont emménagé dans les quinze dernières années. Un parc pour enfants a été construit directement là où se situerait la nouvelle emprise d’Hydro-Québec. Au total, il y aurait une trentaine d’enfants d’âge primaire dans ce secteur.
Claude Piché est l’une des mamans qui vivent dans le Domaine Levert. Elle a fait construire sa maison en 2004 pour y fonder sa famille, maintenant composée de deux enfants. «J’ai travaillé fort pour avoir une maison et pour que mes enfants puissent en profiter. Et maintenant, on me dit que si un poste d’Hydro est bâti ici, la valeur de ma résidence va baisser et que peut-être même, je devrai me relocaliser ailleurs. Je ne veux pas que mes enfants perdent leur maison», dit-elle avec émotion.
Le maire de Saint-Faustin-Lac-Carré Pierre Poirier a assuré les résidents qu’il ferait tout en son pouvoir pour qu’une telle situation n’arrive pas. Son collègue de Mont-Tremblant Luc Brisebois et toute la MRC des Laurentides les soutiennent également: ils ont déposé collectivement une demande d’audience à la Régie de l’énergie afin que le scénario les affectant soit rejeté.
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