L’APMAQ s’oppose à son tour à la démolition du couvent à Labelle
Après Action Patrimoine et la Fédération Histoire Québec, c’est au tour de l’Association Amis et Propriétaires de Maisons Anciennes du Québec (APMAQ) de faire part de son opposition quant à la démolition de l’ancien couvent de la Nativité-de-Marie à Labelle. La décision du comité de démolition n’est pas tombée au 6 août.
« Il est très surprenant que ce couvent soit ainsi menacé de démolition. Construit en 1905, il est l’un des rares bâtiments patrimoniaux religieux situés au cœur de la municipalité de Labelle. Il faut reconnaître qu’il participe à l’ensemble patrimonial constitué des nombreux immeubles sur la rue du couvent (la maison Lauzon, la maison Godard, le presbytère) ou sur la rue du pont (hôtel Labelle, le magasin Bélisle) tous construits au début du 20e siècle. Le clocheton du couvent se dresse fièrement au cœur de cet ensemble urbain. Sa localisation en fait un repère visuel et identitaire pour la communauté », s’exprime la directrice générale de l’APMAQ, Noémi Nadeau, dans une lettre datée du 5 août et adressée à la mairesse de Labelle, Vicki Émard.
L’ancien couvent des Sœurs de Sainte-Croix soulève des passions depuis un certain temps, bien au-delà des frontières de la petite municipalité.
Une valeur
Mme Nadeau poursuit en soulignant la valeur architecturale, unique, de l’édifice dans le décor labellois.
« Son style Second Empire, caractérisé par un toit mansardé et une façade symétrique, témoigne de son importance architecturale et l’inscrit dans un ensemble d’édifices à vocation institutionnelle à travers le Québec. Nous sommes d’autant plus inquiets de cette démolition que l’immeuble projeté pour remplacer l’ancien couvent ne s’intègre pas au caractère villageois de Labelle. Plutôt que de provoquer une perte irrévocable pour la communauté de Labelle, à l’instar de la Fédération histoire Québec, nous vous invitons à explorer des solutions alternatives qui refléteront les besoins actuels des citoyens de Labelle. Les bâtiments anciens sont résilients et nous avons de nombreux exemples à travers le Québec de conversions réussies. L’ancien couvent pourrait devenir un espace utile et vivant pour la collectivité, comme une bibliothèque, un CLSC ou des locaux pour des organismes communautaires. »
Geste tourné vers l’avenir
L’APMAQ s’inquiète aussi de la gestion des matières résiduelles engendrée par la démolition sans oublier le coût social.
« Certes, l’adaptation et la mise aux normes d’un édifice transformé ont aussi ses frais, mais ceux-ci, advenant une citation de l’immeuble que nous recommandons, pourraient être admissibles à des subventions gouvernementales. La citation permettrait aussi d’assurer une conservation de l’édifice à long terme. Refuser la démolition de l’ancien couvent sera un geste tourné vers l’avenir, celui du développement durable, et respectueux du passé. Un passé auquel nombre de vos citoyens sont attachés. »
Rappelons qu’un comité de démolition planche actuellement sur l’avenir de l’édifice. Bien qu’il ne comporte aucun conseiller municipal, en rien, la décision ne repose entre les mains de la Municipalité ou du conseil municipal. La formation d’un tel comité est une obligation gouvernementale.
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