Le frigo plein d’soupe de Nominingue, le projet d’une communauté
Le 15 mai à Nominingue se tenait une conférence de presse de l’organisme Le frigo plein d’soupe, qui vise à augmenter la sécurité alimentaire des personnes vulnérables en leur offrant gratuitement des repas pour emporter. Le nouvel organisme sans but lucratif (OSBL) a présenté les résultats des 6 premiers mois d’opération.
« C’est ainsi que plus de 4 000 repas ont été cuisinés par les 25 bénévoles dans un contexte d’hygiène et de salubrité alimentaire. Des familles monoparentales, des personnes aînées, des enfants, des itinérants et des malades chroniques constituent 72 % des 91 personnes soutenues dont certaines habitent à Rivière-Rouge », explique à L’info, Denis Boudrias, président de l’organisme.
Le conseil d’administration (CA) a souligné le travail réalisé par chacun des 25 bénévoles de l’organisation en plus de remercier les partenaires du milieu qui ont grandement contribué à son essor. M. Boudrias, insiste sur le fait que la sécurité alimentaire est un enjeu de santé publique et que nous avons une obligation morale de soutenir les personnes dans cette situation. Il ajoute qu’une grande humanité émanait des gestes de solidarité de toute la population.
Qui est-il ce frigo ?
L’organisme est chapeauté par Entraide Nominingue. Le Frigo plein d’soupe se veut une initiative citoyenne qui a 2 fonctions distinctives.
« Il est à la fois un frigo d’entraide dans lequel on retrouve des denrées alimentaires destinées à des personnes qui vivent des difficultés d’approvisionnement alimentaire ainsi qu’une cuisine communautaire où des personnes préparent des soupes et des repas », indique le président.
Les objectifs sont principalement de « réduire l’insécurité alimentaire dans la population vulnérable tout en développant un réseau d’entraide et de partage dans la communauté et réduire le gaspillage alimentaire », informait M. Boudrais lors d’une rencontre en janvier.
D’ailleurs, le frigo, un vrai, est localisé à la salle J. Adolphe-Ardouin de la Municipalité de Nominingue, partenaire important du projet.
Le visage de la faim à Nominingue
Comme partout au Québec, Nominingue connaît la faim. Selon les données de 2021 de Statistiques Canada et de sa population de 2 225 personnes, Denis Boudrias partage les informations suivantes : 19,7 % de la population de 18 ans et plus vivaient sous la mesure de faibles revenus après impôts (environ 190 adultes). En 2021 le montant estimé à un faible revenu est de 18 153 $ pour une famille de 2 personnes et de 14 915 $ pour 1 personne ; 10% étaient des chômeurs, 23,1 % des personnes vivaient seules soit 465 personnes et environ 3% de la population étaient bénéficiaires de l’aide sociale.
Clientèles ciblées
« Toute personne dans le besoin peut être un utilisateur du service. Cependant, compte tenu des enjeux, les personnes âgées à faibles revenus vivant seules avec et sans incapacités, les familles monoparentales et les personnes itinérantes méritent une grande attention de notre part. Nous prévoyons livrer des plats à cette clientèle ainsi qu’aux personnes dans l’impossibilité de se déplacer », mentionne M. Boudrias.
Un travailleur de rue pourrait même servir les itinérants.
« Certains groupes sont déjà ciblés notamment via l’école primaire, la Maison des jeunes, l’épicerie et le Club de l’âge d’or. »
-Denis Boudrias
Hygiène et salubrité
C’est toutefois hygiénique et salubre, les aliments offerts via le frigo ? M. Boudrias souligne qu’effectivement, certaines précautions ont été prises lors de la préparation de la nourriture. Une formation est exigée par le MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec) aux responsables du contrôle de l’hygiène et de la salubrité alimentaires ou à tout employé qui a la responsabilité de la préparation ou de la manipulation d’aliments et du contrôle de l’hygiène et de la salubrité dans l’établissement.
« Deux principes importants motivent notre choix du type de frigo. Ainsi la traçabilité des aliments et l’intégrité alimentaire exigeront que tous les dons et produits introduits dans le frigo doivent provenir de cuisines ou d’établissements certifiés MAPAQ pour ainsi assurer la sécurité sanitaire des aliments », précise M. Boudrias.
« Selon le Code civil du Québec, si le don d’aliment se fait de bonne foi, aucune charge de responsabilité ne peut être portée contre le donateur. Certains commerces sont parfois réticents face au don alimentaire de leur surplus, par peur d’être accusés de responsables si jamais un individu ingère un aliment après la date de conservation et tombe malade. En d’autres mots, avant de déposer un aliment dans le frigo, on se pose la question suivante : cet aliment est-il encore consommable et est-ce que je le mangerais moi-même? Si ce n’est pas le cas, l’aliment ne devrait tout simplement pas se retrouver dans le frigo », tranche le président.
Pour plus d’information au sujet de l’organisme Le frigo plein d’soupe, joindre Denis Boudrias au 514 593-7164 ou visiter la façade Facebook Le Gros plein d’soupe.
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