Environnement
Les lacs des Laurentides sont-ils en santé ?
Que surviendrait-il, si on vous annonçait que votre lac n’était plus sécuritaire pour y pratiquer vos activités préférées ? L’Info s’est entretenu avec deux spécialistes pour en savoir davantage sur la façon d’évaluer la santé des lacs de la région des Laurentides.
Selon le Conseil Régional de l’Environnement des Laurentides (CRE), il y aurait plus de 8000 lacs dans la région des Laurentides qui s’étendent de Blainville à Mont-Laurier. Ces lacs sont de superficies variables et seulement une partie d’entre eux sont propices à la baignade ou aux activités nautiques. « Il y certaines exceptions, mais de façon générale, les lacs des Laurentides sont en bonne santé », indique la technicienne en bio-écologie de formation et chargée de projets au CRE Laurentides, Samuelle Durocher. Précisons qu’environ le quart de nos lacs ont une superficie de 0,1 km carré et moins seulement 200 d’entre eux ont une superficie de plus d’un kilomètre carré.
Selon la spécialiste du CRE, il est important au départ de mentionner que la santé d’un lac peut être évaluée de différentes façons. Cette appréciation peut d’abord être effectuée en fonction de son évolution au sein de son écosystème, ou plutôt être jaugée en fonction des activités humaines qui s’y déroulent.
Maturité
Appelé eutrophisation, le vieillissement d’un lac est un phénomène naturel. Ce phénomène s’explique par l’apport d’éléments nutritifs à l’espace lacustre. « Un lac qui vieillit tant à devenir un milieu humide au fil du temps », mentionne Samuelle Durocher. L’eutrophisation permet de mesurer le niveau de maturité d’un lac en rapport avec l’écosystème dont il est issu. Quand un lac est «vieux», ou près d’être un milieu humide, on dit qu’il en au stade hypereutrophe. À l’autre opposé du spectre, quand un lac est « jeune» ou que très peu d’éléments nutritifs composent écosystème, on dit qu’il est ultra-oligotrophe.
Habituellement plus un lac est profond, plus son eau est claire, plus il est résilient face aux changements qui surviennent dans son environnement. Les lacs profonds sont notamment plus résistants à l’introduction de plantes nuisibles et aux effets des activités nautiques en surface. Pour cette raison, le CRE Laurentides a mis sur pied un atlas qui nous renseigne sur la bathymétrie, soit la topographie des lacs de notre région. Ces données permettent d’accompagner les municipalités et associations de lacs dans la gestion des activités qui peuvent contribuer aux vieillissements des lacs.
« Les associations de lacs sont souvent nos yeux sur le terrain. »-Samuelle Durocher
Contaminants
De façon générale, l’eau d’un lac eutrophe (un lac vieillissant ou un milieu humide) n’est pas dangereuse pour les humains, indique le chargé de projet chez Abrinord (organisme de bassin versant de la rivière du Nord), Simon Poitras. Pour cette raison, il est important de mentionner que la santé d’un lac s’établit aussi en fonction des contaminants qui peuvent s’y trouver et ainsi contribuer à la prolifération de bactéries et de toxines nuisibles pour l’humain. Il est donc possible avec des tests réguliers de s’assurer que le taux de contaminants présent dans un lac n’est pas dangereux pour les activités humaines. « La restriction d’usage peut survenir en présence de cyanobactéries, la présence de fleur d’eau et d’algues bleu vert. C’est une problématique qui était présente plus par le passé, mais c’est encore un défi aujourd’hui. Il y a aussi la présence de coliformes fécaux qui peuvent restreindre l’usage », ajoute Samuelle Durocher.
Il faut savoir que la présence humaine contribue, par les activités multiples qui en découlent dans les différents bassins versants, à accélérer ce vieillissement naturel des cours d’eau et des lacs. « Les activités humaines apportent davantage d’éléments nutritifs dans les lacs et le phénomène qui devrait prendre quelques milliers d’années, en prend quelques dizaines », illustre Simon Poitras.
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