Plan Drainville
30 M$ pour contrer la violence et l’intimidation dans les écoles
Récemment, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville dévoilait son plan pour enrayer la violence et l’intimidation dans les écoles. Quels seront les impacts réels de ces nouvelles mesures dans les écoles de la région des Laurentides ? C’est la question qu’a posée l’Info à deux intervenantes du milieu scolaire.
Julie Lamonde est directrice générale adjointe au Centre des Services scolaire des Laurentides. Selon elle, l’initiative du ministre de l’Éducation ne peut que renforcer les mesures déjà en place dans les écoles des Laurentides pour contrer la violence et l’intimidation. « On trouve ça positif, parce qu’on parle beaucoup de prévention dans le plan. Et la prévention est la première chose à faire. Ça nous a beaucoup parlé », souligne-t-elle.
Selon la présidente du syndicat des enseignants des Laurentides (SEEL), Annie Domingue, le plan Drainville est aussi considéré comme un pas dans la bonne direction. « Je salue le fait que le gouvernement reconnaisse au départ le problème en ce qui concerne les situations de violence qui sont en augmentation dans le milieu scolaire », affirme-t-elle.
Le Plan Drainville assortie d’une enveloppe de 30 M$ répartis sur 5 ans s’articule autour de 4 grands axes : documenter, former, soutenir et sensibiliser.
Documenter
Par l’entremise d’un formulaire uniformisé, toutes les écoles devront consigner les événements de violence et d’intimidation et le transmettre au ministère de l’Éducation. « On ne devrait pas seulement se limiter aux gestes de violence intentionnels, car ça conduit malheureusement à beaucoup de banalisation […] On observe qu’il y des cas d’intimidation et de violence entre les élèves entre eux, mais aussi envers le personnel scolaire […] La tolérance zéro devrait être appliquée », propose Annie Domingue.
Selon Julie Lamonde, les enseignants sont déjà habitués de bien documenter les événements de violence, d’intimidation ou de nature sexuelle, et ce même s’ils sont considérés comme mineurs. « La pratique de bien documenter est bien établie dans les écoles depuis deux ans, je vois une différence dans le nombre de consignations[…] Je crois que le fait de s’entendre sur la nature des événements est une bonne chose », précise-t-elle.
Former
Dans son plan, le ministre de l’Éducation entend miser sur la formation du personnel enseignant pour mieux gérer les épisodes de violence, mais également pour mieux encadrer l’enseignement dispensé aux élèves. En tout, ce sont sept heures de cours au primaire et au secondaire qui seront ajoutées chaque année pour parler de la prévention à la violence.
Pour la présidente du Syndicat des enseignants, Annie Domingue, « C’est encore sur les enseignants que reposera cette charge. On est encore en train d’ajouter à la tâche du personnel enseignant. Inévitablement, c’est du temps alloué aux autres matières qui sera retranché. L’enseignant devrait pouvoir se concentrer sur l’enseignement », convient-elle.
Julie Lamonde croit plutôt qu’après une période d’ajustement, cette formation pourra être rentable « Il y a de l’espace, les enseignants le font déjà, mais là ça va être mieux encadré », croit-elle.
Soutenir
Par ailleurs, le ministre de l’Éducation veut uniformiser le plan de lutte dans les écoles, qui est inégal à l’heure actuelle. Le ministère va transmettre un modèle unique pour que les écoles puissent l’appliquer et ainsi avoir une marche à suivre, notamment par l’ajout de personnel spécialisé et d’un plan d’urgence.
« Tout va dépendre de la façon dont le plan sera appliqué sur le terrain. C’est beau d’avoir un plan, mais il faut s’assurer que le personnel enseignant a le soutien et les ressources quand vient le temps de faire des interventions », intervient, Annie Domingue qui ajoute que des plans d’intervention sont déjà en place dans les écoles, mais que ceux-ci ne sont pas toujours déployés de façon adéquate. « Les enfants qui produisent des actes de violence ont besoin d’aide, et les ressources devraient être dirigées pour leur venir en aide », souligne-t-elle.
Le Centre de services scolaire des Laurentides confirme que des ressources sont déjà déployées dans les écoles. « On a déjà une personne dédiée à ces problématiques aux ressources éducatives, des psychoéducateurs, des services-conseils et est-ce qu’on va en ajouter ? On ne le sait pas encore », indique Julie Lamonde qui mentionne que des collaborateurs externes comme la SQ sont aussi impliqués dans la prévention.
Sensibiliser la population
Parce que la violence et l’intimidation constituent une problématique qui devrait interpeller tout le monde, dans le quatrième axe de son plan, Bernard Drainville met en évidence la sensibilisation. Il en a notamment profité pour faire un appel aux parents.
« La violence est un problème sociétal qui dépasse les cadres de l’école et qui ne doit pas uniquement reposer exclusivement sur les épaules du personnel enseignant. Tout le monde doit contribuer à améliorer le quotidien dans les écoles », rappelle Annie Domingue.
« D’avoir du soutien supplémentaire plus ciblé, est-ce que ça va aider ? On ne peut pas être contre, ça va certainement être un atout, ça contribue à la responsabilité partagée […] Mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur les véritables impacts de ce plan », conclut Julie Lamonde.
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