La deMOIs’aile : un projet qui n’a pas fini de faire grandir !

Publié le 11 août 2023 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | mdumont@infodunord.ca

Marie-Ève D’Amours ne se doutait pas que sa plateforme web La deMOIs’aile, 5 ans plus tard, allait aider autant de jeunes filles à s’épanouir et faire grandir leur passion pour l’écriture.

Marie-Ève D’Amours entourée de 3 des premières blogueuses de la deMOIs’aile, Megan Emmanuelle English, Chloé St-Hilaire et Alice Proulx . (Photo L’info du Nord-Jean-Marie Savard)

« C’est vraiment rendu plus grand que moi », commente spontanément l’ex-éducatrice spécialisée, Marie-Ève D’Amours dans le cadre d’une soirée retrouvailles organisée avec les 3 premières blogueuses de La deMOIs’aile.

Présente sur place, Chloé St-Hilaire, qui fut la toute première blogueuse à publier un texte sur la plateforme, se rappelle des raisons qui l’ont poussée à participer au projet pilote. « Étant une artiste dans une famille de sportif, j’avais beaucoup de remises en question au secondaire. J’ai décidé de me lancer avec la deMOIs’aile, puis après, ç’a été tout plein d’aventures », témoigne la jeune femme de 22 ans qui vient de s’inscrire à un programme de production d’art digital à l’Université Concordia. « J’écris encore beaucoup », ajoute-t-elle en souriant.

Marie-Ève D’Amours, fondatrice de La deMOIs’aile.. (Photo L’info du Nord-Jean-Marie Savard)

D’abord l’écriture

Attirée par l’écriture comme outil qu’elle utilise pour grandir, Marie-Ève D’Amours anime déjà un blogue lorsque l’idée de la deMOIs’aile émerge en elle. C’est dans le cadre de son travail comme éducatrice spécialisée à la Polyvalente des Monts que le projet devient plus concret. « Un jour, une élève m’a dit: j’ai le sourire, j’ai toujours l’air heureuse, mais si tu savais à quel point ma vie c’est de la m*. Si tu savais à quel point c’est dur ce que je vis . C’est là que l’idée de faire quelque chose pour les jeunes filles, pour améliorer l’estime de soi, a émergé ». Avec l’appui de son conjoint qui, en tant qu’enseignant de français connait bien les vertus de l’écriture, elle décide de dédier sa carrière à ce projet.

Depuis ses débuts, la plateforme a grandi. D’abord initiée dans le cadre d’un projet pilote mis sur pied avec la Polyvalente Curé-Mercure de Mont-Tremblant, plusieurs écoles ont joint le mouvement depuis sa création il y a 6 ans. Notamment, les Polyvalentes des Monts et Augustin-Norbert-Morin. Dernièrement, la deMOIs’aile devenait l’organisme à but non lucratif Laisse vivre la blogueuse en toi permettant ainsi à l’organisme de stabiliser sa structure afin de pérenniser sa mission. Aujourd’hui, la deMOIs’aile a permis à plus de plus de 500 adolescentes de s’exprimer librement par l’écriture.

« Après 5 ans d’activités, la raison d’être de la deMOIs’aile est toujours la même. C’est tellement simple dans le fond, c’est juste d’exprimer librement, de laisser une place aux jeunes femmes d’être, de grandir dans la confiance en soi. »
-Marie-Ève D’Amours

Une école de vie

Malgré la force de ses convictions et la belle réception du projet dans les écoles aujourd’hui, le projet de Marie-Ève D’Amours a rencontré beaucoup d’épreuves avant qu’il prenne son véritable envol. Elle a dû notamment réaliser une étude afin de prouver que son projet avait bien un impact positif concret sur le développement des jeunes filles. « Pleurer en petite boule dans un coin, ça m’est arrivé souvent. En plus de l’insécurité financière, je m’en suis posé des questions ; est-ce vraiment une bonne idée ? Les filles vont-elles embarquer, vont-elles vraiment aimer ça ? Suis-je la bonne personne pour mener ce projet? », se souvient-elle.

Un message à soi-même

Invitée à adresser un message à celle qu’elle était au moment de se joindre à la deMOIs’aile, Chloé St-Hilaire partage cette réflexion qui résume bien l’impact de la deMOIs’ailes sur son cheminement: « Je me dirais de me mettre moins de pression, il vaut mieux prendre les choses comme elles viennent », philosophe la jeune femme.

« Ce projet, c’est l’école de la vie. Autant les filles apprennent des choses sur elles, autant j’apprends des choses sur moi dans cette aventure […] C’est un projet d’émotions et c’est rare qu’on le fasse à l’école. On voit que ça fonctionne, il devrait y en avoir plus », conclut Marie-Ève D’Amours.

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