Feux de forêt : Une pompière de Mont-Tremblant au front
Originaire de Mont-Tremblant, Mélissa Miron fait partie des pompiers forestiers affrontant les feux qui sévissent actuellement dans la province. Elle veut démontrer que son métier peut aussi se conjuguer au féminin.
Mélissa Miron est une pionnière. Il y a 15 ans, la pompière forestière originaire de Mont-Tremblant a été la première femme à rejoindre la base de Maniwaki. Aujourd’hui, elle est responsable de faire la vigie des incendies du territoire. Au moment de l’entrevue, la base de l’Ouest avait plus de 70 feux à gérer. « On a eu de l’eau au printemps, mais la terre a eu le temps de sécher, les brindilles aussi. La température élevée et l’humidité relativement basse ont provoqué des incendies causés par une ligne de foudre qui est passée il y a quelques jours. La saison va être extrêmement difficile.», confie Mélissa Miron.
Alors que le Québec et de nombreuses autres provinces sont touchés par de violents incendies depuis plusieurs semaines, le Canada a été contraint de faire appel à de l’aide extérieure. Si le manque de pompiers forestiers se fait sentir, que dire du nombre infime de femmes dans la profession. À la base de Maniwaki par exemple, elles ne sont que 4 parmi une trentaine d’hommes. Mélissa Miron l’explique par l’exigence de ce métier. « C’est dur, en tant que femme, si on veut combiner travail et famille. Il faut avoir la passion et le goût de l’aventure. On est envoyé un peu partout au Québec. Donc on ne dort pas à la maison, on est logé à l’extérieur, avec d’autres personnes. On ne fait pas des horaires normaux. On travaille énormément, on peut enchaîner une vingtaine de jours consécutifs sans prendre de congés. C’est dur physiquement et mentalement. »
Pourtant, Mélissa n’échangerait sa place pour rien au monde. Après avoir fait plusieurs formations (DEC en génie du bois, AEC en aménagement de la forêt et DEP en pâte et papier.), elle devient, dans le même temps, combattante auxiliaire et vient en renfort lors de situations extraordinaires. Lorsqu’elle est amenée à agir sur ses premiers feux, c’est une révélation. Cette passionnée de nature décide alors d’appliquer à la SOPFEU en 2008. « C’est une fierté d’avoir été capable de démontrer à la gent masculine que les femmes ont leur place dans ce domaine. Ça n’a pas été facile au début. Ils attendent de voir ce que tu es capable de donner en retour, est-ce que tu vas faire le travail qu’on t’a demandé ou les autres vont devoir passer en arrière de toi. »
Plus de 100 feux combattus
Depuis, celle qui approche de la quarantaine a gravi les échelons. Elle est désormais chef de lutte stade 2, le plus haut grade pour un employé saisonnier. En 2021, la pompière a même eu l’opportunité d’être chef de section et de gérer 21 personnes lors des gros incendies en Colombie-Britannique. En tout, elle a une centaine de feux combattus à son actif, au Québec, mais aussi en Saskatchewan, en Alberta, au Manitoba et en Ontario.
«Le feu est un ennemi, il faut toujours garder une crainte et avoir en tête notre sécurité et celle de nos collègues. C’est un défi chaque jour. Le matin, on va définir l’objectif de la journée. Est-ce qu’on veut contenir une partie de l’incendie, le maîtriser est ce que vont protéger des bâtiments, des maisons ou des lignes d’Hydro. Par la suite, on va positionner nos équipes sur le terrain et on va faire un survol du feu, en ayant toujours une communication constante avec nos équipes pour les mettre en sécurité en cas d’évacuation. Elles sont nos yeux », raconte cette femme au leadership naturel.
En livrant son témoignage, Mélissa Miron espère créer des vocations, notamment chez les femmes. « Ce n’est jamais la routine. Le matin, on se lève, on ne sait jamais où on va terminer la journée. Oui, c’est physique. Le poids de l’équipement est assez lourd. Une motopompe fait 60 lb et j’en pèse 145 ! J’ai quasiment la moitié de mon poids sur le dos. Mais, nous, les femmes, on a une endurance qui permet de faire ce travail. La physionomie d’un homme et d’une femme est différente. On n’a pas la même condition physique, la même force. Par contre, on est capable de travailler aussi fort qu’un homme, peut-être pas à la même vitesse, mais on va se rendre au même résultat. »
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