Une 40e édition mémorable pour l’Association des Archéologues du Québec
Grand pas pour la recherche archéologique avec le colloque de Mont-Tremblant
L’Association des Archéologues du Québec (AAQ) tenait il y a quelques semaines son colloque annuel à Mont-Tremblant. Parmi les organisateurs, soulignons les Gardiens du Patrimoine archéologique des Hautes-Laurentides, bien connus dans la grande région. Quel moment idéal pour mettre à jour les recherches et le futur de l’archéologie du grand territoire occupé par l’homme depuis des millénaires !
L’info a joint la direction des Gardiens, Sylvie Constantin et Sylvain Généreux, qui voient en cette fin de semaine de rencontres « Un grand tremblement archéologique », des moments plus que positifs.
Mais pourquoi l’AAQ a-t-elle arrêté son choix sur Mont-Tremblant, secteur Saint-Jovite, plus précisément à l’hôtel AX? « Le choix de Tremblant était loin d’être anodin puisque les Laurentides demeuraient absentes des grands programmes de la recherche archéologique québécoise », répond Sylvie Constantin.
Cette rencontre comporte quelques premières notables pour l’AAQ. Selon Sylvain Généreux, c’est la première fois en 40 ans que le colloque se tient dans les Laurentides, la première fois qu’il y a une ouverture au public, et enfin, et non la moindre, la première fois que les Autochtones sont intégrés dans l’AAQ.
« On a marqué un gros point ici, dans les Laurentides, avec ce colloque. »
C’est parti
L’ouverture de l’événement d’une fin de semaine fort remplie s’est amorcée avec une cérémonie de purification par les aînés, suivie
par un hoop dancing traditionnel exécuté par Jennifer Tenasco, une jeune anichinabée. Après quoi, place au colloque. Sylvain Généreux poursuit avec le compte rendu.
« Du vendredi jusqu’au dimanche, de nombreuses sessions ont été offertes dans le but de permettre la diffusion de recherches en archéologie du Québec. Une de celles-ci portait principalement sur « La naissance d’une communauté archéologique dans les Hautes-Laurentides. » Cette conférence publique a eu lieu le samedi et présentée par l’Université Laval, Kitigan Zibi et les Gardiens du Patrimoine Archéologique des Hautes-Laurentides. La présidente de l’AAQ, Josée Villeneuve, la mairesse de Nominingue, Francine Létourneau, Douglas Odjick, membre du conseil de bande de Kitigan Zibi Anishinabeg et Lionel Whiteduck, aîné de la communauté, ont chacun exprimé leurs mots de bienvenue.
Anita Tenasco, directrice de l’éducation de Kitigan Zibi Anishinabeg s’est aussi manifestée en ces termes : « C’est la toute première fois que les membres de la communauté Anishinabeg-Algonquine participent à un événement scientifique comme celui de l’Association des Archéologues du Québec, et ce n’est qu’un début. Lorsqu’il s’agit de projets archéologiques sur le territoire algonquin anichinabé, les archéologues doivent faire ce qui est juste et tendre la main à notre nation. Grâce à une collaboration respectueuse avec le peuple anichinabé algonquin, ayant une voix dans notre archéologie de notre territoire, nous pouvons conjointement être les témoins et les acteurs de la réconciliation. Migwech, merci ».
Estomaqués
Sylvain Généreux n’est pas avare de mots quand il louange la structure élevée sur le terrain de l’hôtel, le squelette d’un grand tipi, visible de la route 117. Et même quand il revient sur la somme de travail des Gardiens à la rencontre, mais aussi à un moment précis qui s’est déroulé à Nominingue.
« La plénière en fin d’après midi le samedi a permis aux Gardiens de présenter des années de recherches dans notre région et d’avancer le projet de naissance d’une communauté archéologique dans les Laurentides. »
Durant ce colloque de 3 jours, les Gardiens retournaient en fin de journée à la maison, à Nominingue. Les archéologues présents à Mont-Tremblant sont montés dans le Nord pour visiter le CIRPAL (Centre d’interprétation et de recherches sur le patrimoine archéologique des Laurentides), le dimanche de 10 h à 16 h.
« Nous étions estomaqués, se réjouit Sylvain Généreux, et même louangés au point de croire que c’était trop! Dans le fond, je crois que nous avons marqué beaucoup de points cette fin de semaine là. Nous avons expliqué à ceux qui sont passés au centre comment nous avons un bel exemple d’archéologie communautaire en lien avec les Autochtones. Les archéologues souhaitent d’ailleurs appliquer notre modèle ailleurs », conclut Sylvain.
Visitez la page Facebook des Gardiens du Patrimoine (Gardiensarcheo) ou, mieux encore, passez au CIRPAL (819 421-2578) situé au 2169, chemin Tour-du-Lac, à Nominingue.
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