Mode de vie alternatif
Robert Poisson, l’homme qui voulait être libre
Robert Poisson, 65 ans, a vécu dans les bois du côté de Mont-Tremblant pendant 45 ans. Parti de rien, il a tout construit à partir de ses mains, de sa volonté de vivre en totale autonomie, et de son idéal de liberté. Aujourd’hui, atteint d’une forme de cécité, il a posé ses valises à Chénéville, et veux « passer le flambeau » à d’autres, en créant un groupe d’entraide : les apprentis de l’autonomie.
À 15 ans, certains jeunes rêves de voyages, d’autres d’écoles prestigieuses, Robert Poisson lui voulait vivre dans les bois, en étant totalement autonome. C’est ce qu’il a fait, sur un terrain dans les Laurentides, accessible uniquement en barque, où il a bâti sa maison, et a appris le métier de menuiser. Il s’est formé sur le tas, en comptant sur les connaissances et conseils des vieux du village comme il le dit.
« Au début, j’étais un “squatteur”, il n’y avait rien du tout. J’ai construit petit à petit une cabane, que j’ai transformée ensuite en maison. J’élevais des animaux. J’ai créé mon atelier de menuiserie. À cette époque, dans les années 69 à Mont-Tremblant il n’y avait rien, j’ai beaucoup appris des gens du coin qui eux-mêmes avaient vécu sans électricité et qui savaient comment s’y prendre », explique M. Poisson.
« Ce que je voulais c’était vivre dans les bois en totale autonomie, pour être libre ».
Robert Poisson
Depuis quelques années, ce dernier est atteint de cécité, « il devient aveugle » comme il le mentionne, et la vie dans les bois est devenue compliquée. Pourtant, malgré ce « coup du sort » il ne s’apitoie pas sur lui et s’adapte, comme il l’a toujours fait.
« La perte de la vue c’est vraiment intense. Mais on est fait pour avancer, pas pour reculer. Peu importe ce qui vous arrive dans la vie » ! s’exclame avec conviction Robert Poisson.
Venu s’installer à Chénéville, il retape la maison qu’il a achetée. Une vieille bicoque au cœur du village qui a plus de 80 ans.
« Elle est un peu “croche”, mais je suis en train de lui redonner tout son charme. Je ne suis plus dans les bois, mais je n’ai pas changé ma façon de vivre pour autant. Je continue à être toujours aussi autonome. Je ne vois plus bien, mais je mets en place des choses pour continuer à être actif », explique-t-il.
Un groupe d’entraide
Même avec la vue qui baisse Robert Poisson ne veut pas se laisser aller à l’oisiveté, il a toujours les mains actives, entre son projet de rénovation, ces activités de menuisier, et le groupe « apprentis de l’autonomie » qu’il a récemment fondé. Ce groupe a pour but de réunir des gens intéressés par le fait de devenir plus autonome, et de vivre en cohésion avec leur environnement, en apprenant comment construire une maison, la retaper, créer un abri pour les animaux, faire de la menuiserie, cultiver un jardin, etc. Il s’agit d’apprendre à devenir autosuffisant.
« Depuis la pandémie, les gens ont cette envie de devenir plus autonomes, de revenir à quelque chose de plus essentiel, plus proche de la terre. Mais entreprendre un “retour aux sources”, c’est plus facile à dire qu’à faire. Mon idée c’est de créer un échange de services. Je t’aide à faire ton plancher puis tu me donnes un coup de main sur autre chose. C’est un groupe d’entraide ».
« Transmettre les connaissances qu’on a accumulées au fil des années, c’est primordial », ajoute-t-il.
Ce dernier explique qu’il aimerait pouvoir échanger lors de ces réunions de groupe avec de jeunes familles qui viennent s’installer dans la région.
« Il y a beaucoup d’ainés à Chénéville, ce n’est pas forcement à un âge avancé qu’on a ce désir d’apprendre à être plus autonome, donc je voudrais faire passer le mot aux gens des alentours qui voudrait se joindre à nous » conclut-il.
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